Ceux qui détiennent le pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs

par François Asselineau
mardi 12 octobre 2010

"Ceux qui détiennent le pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs " (Maurice Allais)

À l’occasion de la disparition de Maurice Allais, seul Français à avoir jamais obtenu le "Prix Nobel d’économie" (il s’agit plus précisément du "Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel" car ce dernier n’avait pas créé de prix pour l’économie), le meilleur hommage à lui rendre est de reprendre ici le "Point de Vue" qu’il avait eu la possibilité de publier dans la presse française - une fois n’est pas coutume -, en l’occurrence dans le magazine Marianne du 5 décembre 2009, voici dix mois.

Comme on le lira, cet homme encore très alerte intellectuellement malgré son grand âge, ce spécialiste mondialement reconnu des grandes crises économiques - et notamment de la crise de 1929 dont il rappelle ici qu’elle n’était due en rien au protectionnisme -, était tout simplement interdit de télévision, de radio et de journaux.

Il est vrai qu’il disait la vérité. A savoir :

- que le démantèlement total des protections aux échanges, décidé conjointement par les Etats-Unis et la Commission européenne pour créer l’’OMC, conduit directement à la destruction inexorable de l’industrie française, puis de son agriculture et de ses services, donc à l’appauvrissement irrémédiable de la France et des Français,  

- que les instances européennes sont soit à la solde des grandes puissances d’argent soit d’une incompétence notoire (la charge qu’il dresse contre le commissaire français Pascal Lamy est à lire...),

- qu’il ne peut y avoir de salut qu’en rétablissant un protectionnisme par zones de même niveau de vie, notamment en excluant les pays d’Europe de l’est, ce qui est doublement contraire au principe même de l’Union européenne (qui repose quant à elle sur un libre-échangisme absolu et sur un grand marché étendu à tout le continent),

- enfin, que seuls "les ignorants ou les trompeurs" sont invités à s’exprimer dans les médias, lesquels sont tenus par une toute petite oligarchie financière qui écarte impitoyablement ceux qui veulent défendre l’intérêt de la France et du peuple français.

Le constat dressé par Maurice Allais est au fond exactement le même que celui que je dresse, et que dressent avec moi tous les adhérents de l’UPR (http://u-p-r.fr/).

Alors que nous sommes le seul mouvement politique à appeler les Français à se rassembler provisoirement au-dessus du clivage droite-gauche dans le but essentiel de faire sortir sereinement et démocratiquement la France de l’UE en vertu de l’article 50 du traité sur l’Union européenne, alors que mes conférences itinérantes à travers la France drainent un public de plus en plus diversifié et nombreux sur cette question, nos analyses et nos propositions sont impitoyablement interdites de tous les grands médias pendant que des extrémistes, des incompétents ou des "alter-européistes" comparses du Système y ont pignon sur rue.

Merci, Maurice Allais, pour cette grande leçon d’intelligence, de courage et de rectitude. Et ne vous en faites pas car l’avenir vous donnera raison bientôt. Comme le disait Charles de Gaulle, "Chez nous, on ne peut rien bâtir de durable sur le mensonge. C’est un fait troublant mais certain".

François ASSELINEAU

Inspecteur général des finances

Président fondateur de l’Union Populaire Républicaine


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