Chômage, croissance : le fiasco des politiques de l’offre Hollande / Macron

par Laurent Herblay
lundi 30 juillet 2018

Il y a près de 6 ans, une commission travaillant pour un président conseillé par l’actuel président engageait une course folle à la compétitivité, poursuivi par le conseiller devenu ministre, devenu président : CICE, pacte de responsabilité, loi travail 1, loi travail 2. Les statistiques du chômage du deuxième trimestre et cellles de la croissance sont venues rappeler la folie de ces mesures

 

Beaucoup de dégâts pour rien
 
Les chiffres publiés sont spectaculaires. L’occasion de rappeler le caractère choquant et suspect du changement de méthodologie et de fréquence de publication des statistiques du chômageAu second trimestre, le nombre de chômeurs a légèrement progressé, en catégorie A, comme ABC  : les dizaines de milliards de baisses de taxes et la déconstruction du droit du travail n’ont servi à rien… Malheureusement, tout ceci était largement prévisible, puisque tout ceci est dérisoire dans un marché unique où les salaires peuvent être cinq à dix fois plus bas... Krugman avait dénoncé il y a 4 ans, « une faillite intellectuelle, la faribole depuis longtemps discréditée qu’on appelle la loi de Say ».
 
Si le nombre de chômeurs de catégorie A a baissé de 1,3% en un, les catégories A,B,C ont progressé de 1,5%, et, peut-être pire encore, le nombre de chômeurs de longue durée, a progressé de 7,2% en un an, à 2,78 millions  ! Près de 5 ans à tellement céder aux demandes du Medef que son patron osait promettre la création d’un million emplois et aucun résultat, une situation qui continue de se dégrader, signe des méfaits profonds de ce libre-échange dogmatique pour un pays comme le nôtre. Nous avons aujourd’hui la preuve que toutes ces politiques de baisse des impôts des entreprises et de déconstruction du droit du travail ne marchent pas dans nos pays. Pourtant, Macron les poursuit…
 
Les chiffres de la croissance ne sont pas plus encourageants : 0,2% de croissance au second trimestre, comme au premier. Et encore, ce résultat est amélioré par la contribution positive de la hausse des stocks, de 0,3 point. En clair, à stocks stable, le PIB aurait reculé de 0,1% ! En cause, comme souvent, le solde commercial, qui apporte une contribution négative de 0,3%. A quoi bon investir autant pour la compétitivité des entreprises si cela n’apporte aucune amélioration sur le plan commercial ? En revanche, on constate que les entreprises investissent plus, assez logique vu que les gouvernements leur cèdent sur tout. Mais le bilan global est déplorable dans un contexte aussi favorable.
 
En synthèse, Hollande, largement conseillé par Macron, a mené une politique économique que beaucoup d’économistes ont dénoncée comme insensée. Cela fait maintenant cinq ans que cette politique ne produit aucun résultat, malgré des mesures extrêmement fortes, malgré un contexte extraordinairement porteur depuis 4 ans (taux d’intérêt au plancher, euro moins cher, pétrole moins cher, réduction de l’austérité). Et le président actuel ne fait que répéter et amplifier ces politiques, par ses réformes fiscales et sa nouvelle réforme du droit du travail. Et au bout d’un an, les résultats économiques se détériorent. La politique menée par Emmanuel Macron depuis un an est un fiasco total.
 
 
De manière intéressante, certains promoteurs de ce fiasco s’alarment de certaines conséquences des politiques qu’ils soutiennent. Récemment, l’OCDE s’est inquiété de la stagnation des bas salaires (qui baissent dans certains pays), ou The Economistaprès avoir dénoncé l’excès de profits, souligne la trop forte hausse des marges des entreprises par rapport à leurs coûts…

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