Chômage : les bricolages électoralistes de Hollande

par Laurent Herblay
mercredi 20 janvier 2016

Lundi, François Hollande a annoncé plusieurs mesures pour réduire le chômage, enjeu d’importance pour un président qui a plus ou moins conditionné sa candidature à l’inversion de sa courbe. Encore une fois, le fond n’est pas là, et même la communication semble malhabile.

 
Encéphalogramme plat
 
Bien sûr, dans l’absolu, de la formation, de l’apprentissage et quelques baisses de cotisations sociales peuvent sembler ne pas faire de mal. Mais tout dans ces annonces sonne faux. D’abord, cela démontre l’échec de la stratégie de l’offre du CICE et du pacte de comptétitivité, et les dizaines de milliards qui vont avec. Comme on pouvait l’anticiper, cela n’a servi à rien. Ensuite, il est tout de même effarant de sembler décréter la mobilisation générale aussi tard dans le mandat, comme s’il découvrait le problème. Enfin, les solutions proposées lundi font bien légères par rapport à l’enjeu, les 4 à 6 millions de chômeurs, selon que l’on considère l’ensemble des personnes inscrites, ou seulement une partie. Les mesures annoncées ne sont qu’une collection de petites rustines assez dérisoires.
 
Pire encore pour le gouvernement, bien des médias, y compris parmi les moins hostiles à la majorité, ont souligné que les mécanismes choisis pouvaient permettre d’ajuster les chiffres sous un jour plus flatteur pour le bilan du président sortant, notamment via les mécanismes de formation. Mais là où le président est assez malin, c’est qu’il multiplie les dispositifs qui favorisent l’inversion de la courbe du chômage. En effet, cet été, l’INSEE avait annoncé une révision de sa manière de compter les chômeurs, qui, bizaremment, avait abouti à un recul du nombre de chômeurs pour le mois de septembre. Finalement, à défaut de trouver des moyens de réduire le chômage, François Hollande semble plus inspiré pour trouver des moyens de faire baisser la courbe sans créer d’emplois, mais par différents artifices.
 

Politique industrielle, protectionnisme, reprise en mains de la monnaie pour financer des investissements générateurs d’emplois, fin du carcan austéritaire européen, refonte du financement de la protection sociale  : Hollande refuse d’arpenter des chemins non balisés par les néolibéraux. Il se contente de mesurettes dont l’objectif est plus d’avoir un effet sur le thermomètre que sur le malade.


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