Chômage, mise en chantiers, épargne : la triple faillite de l’équipe confirmée par Hollande

par Laurent Herblay
jeudi 28 août 2014

Ce n’est pas le moindre des paradoxes. Alors que François Hollande et Manuel Valls ont confirmé leur ligne en éjectant les quelques éléments un peu critiques du gouvernement, les derniers chiffres qui viennent de tomber sanctionnent la faillite complète de la politique menée depuis plus de 2 ans.

Une triple sanction dans les chiffres
 
Le symbole est cruel pour l’exécutif : un jour à peine après avoir bombardé ministre de l’économie l’ancien conseiller aux questions économiques du président, le chômage bat un nouveau record en juillet. La France compte pas moins de 3 689 500 chômeurs de catégorie A et 5 386 600 toutes catégories confondues, soit 27 400 et 43 500 personnes de plus en un seul mois. La fameuse inversion de la courbe du président de la République n’est pas prête de venir. Pire, la hausse est encore plus forte pour les chômeurs de longue durée, en hausse de 1,4% sur un mois pour ceux qui sont inscrits depuis plus d’un an et de 2% pour ceux qui sont inscrits depuis plus de 3 ans, un vrai « Munich social  ».
 
Il faut dire que pas un secteur ne va bien, au premier rang desquels, l’immobilier, qui ne digère pas la loi Duflot, qui s’additionne au climat économique morose. Les mises en chantiers sont en recul de 10,8% sur un an, même si le nombre de permis de construire se stabilise. En 2013, 331 867 logements neufs ont été mis en chantier, en baisse de 4,2%, contre un objectif d’un demi-million, dans un secteur crucial pour l’emploi. Et assez logiquement, face à cette crise qui dure depuis 6 ans, les ménages épargnent davantage puisque le taux d’épargne est passé à 15,9% au premier semestre 2014 contre 14,7% au dernier trimestre 2013, selon les chiffres de la Banque de France. Mais cela pèse sur la croissance puisque qu’au manque de progression des salaires s’ajoute une augmentation de la part non dépensée…
 
L’impasse acclamée par le patronat

Il est donc pour le moins effarant que le patronat ait réservé un accueil si chaleureux à Manuel Valls, venu à l’université d’été du Medef, au point que les Echos ont évoqué un véritable « coup de foudre  », confirmé par les éloges de Pierre Gattaz à l’égard du nouveau ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Ce soutien est à double tranchant car, outre le fait de fâcher une partie de la gauche, il intervient alors que les résultats de l’équipe au pouvoir sont très mauvais. Dès lors, cela montre bien que, malgré l’absence de croissance, il est possible pour un gouvernement de mener une politique qui profite malgré tout à une petite minorité, à savoir le patronat, avec la baisse de 40 milliards des cotisations sociales.

Cette semaine agit comme un révélateur stupéfiant qui voit une majorité officiellement de gauche qui combine des résultats économiques désastreux, notamment dans le domaine social, comme le montrent les derniers chiffres du chômage, qui se fait acclamer par les grands patrons et qui s’entête sur sa ligne politique comme le montre le remaniement du gouvernement. François Hollande fait le pari extraordinaire de choisir le patronat contre les Français, en faisant le pari économique que les profits d’aujourd’hui seraient les emplois de demain, alors qu’ils ne sont que la richesse des actionnaires du jour, comme même la presse la plus libérale le reconnaît. Il amène la France dans le mur et décide d’accélérer.
 
Cette semaine mérite d’être inscrite dans le marbre de notre histoire politique. Alors même que sa politique eurolibérale est en échec depuis plus de deux ans, le parti « socialiste » persiste et va plus loin que jamais dans cette orientation, au point d’être acclamé par le Medef.

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