Comment nous allons tous contribuer à sauver l’UMP

par Karol
mardi 9 juillet 2013

On vient d'apprendre que, dans le cadre de l'appel aux dons lancé par l'UMP pour renflouer ses caisses, suite à la décision du Conseil Constitutionnel de ne pas valider les comptes de la dernière campagne présidentielle de 2012 de l'ex- président, Nicolas Sarkozy va généreusement "donner" 7 500€, après en avoir fait perdre 11millions à son parti. En réalité, grâce à la défiscalisation des dons aux partis politiques, son effort ne sera que de 2 500€, le petit peuple quant à lui, à cause de la diminution des recettes fiscales de 5 000€ imposée par notre ex, devra se serrer la ceinture d'autant.

QUI VA VRAIMENT PAYER L'ADDITION ?

Après avoir laissé, après cinq ans de présidence, une ardoise de plus de 600 milliards de dette supplémentaire au budget de l'Etat, il accumule, après la campagne de 2012, 11 millions de dettes que devrait payer l'UMP. Si les dépenses électorales avaient été dans les clous, l'Etat aurait remboursé ces 11 millions d'euros de dépenses.

Mais en réalité, par ce scandaleux privilège qui permet de défiscaliser jusqu'à 66 % des donations à un parti politique, l'Etat en sera encore de sa poche pour un peu moins de 7,5 millions d'euros, l'effort des généreux donateurs ne sera en fait que de 3,66 millions d'euros.

UN SYSTEME INIQUE QUE LA LOI DE N'A PAS ENCORE CORRIGE

Si depuis 2011 la somme est limitée à 7 500 € par personne (15 000€ par foyer fiscal) par an et par parti, il est toujours possible de répéter l'opération autant de fois qu'il existe de mini-partis fantôches inféodés à un grand parti national. Ces formations satellites à leur tour contribuant au budget de leur grand frère. C'est ainsi qu'en 2008, l'UMP avait reçu de ces micro-partis 178 332 euros ( lire le rapport de la CNCCFP ) ;

Les généreux donateurs passant l'addition au petits peuple :

"La réduction d'impôt est égale à 66 % des sommes versées dans la limite de 20 % du revenu imposable.Lorsque le montant des dons dépasse la limite de 20 % du revenu imposable, l'excédent est reporté sur les 5 années suivantes et ouvre droit à la réduction d'impôt dans les mêmes conditions". (Service Public) Ainsi un foyer fiscal appartenant au 1 % des plus riches, peut verser jusqu'à 20 % de la totalité du montant des revenus déclarés de dons, défiscalisables sur un quinquennat, à plusieurs petits partis satellites et ainsi contribuer à accélérer les déficits. Pour l'instant toutes les tentatives de limiter à un seul parti les donations n'ont pas abouti.

ON EST PAS TOUS EGAUX DANS LE DON

Plus généralement le système de défiscalisation des dons aux associations est bien un transfert masqué de la générosité des personnes privées à haut revenu vers l'Etat.

Pour comprendre l'iniquité de ce système voici un petit exercice de calcul :

1° Une personne non imposable qui fait un don de 100€, fait vraiment un don de 100€ à une association, car elle ne peut défiscaliser.

2° Une personne imposable qui fait le même don de 100 €, avec la déduction fiscale de 66%, en fin d’année l’état va percevoir 66€ de moins de recette fiscale. Dans ce don de 100 € , la contribution personnelle est en réalité de 34€, celle de l’état c'est-à-dire de l’ensemble des citoyens de 66 €.

Ainsi la personne moins fortunée est généreuse à plus de 100 % de son don, car, par l’accroissement du déficit public, imposé par les généreux donateurs plus aisés, elle sera la première concernée par la réduction des budgets des services publics ou par les augmentations des prélèvements (T.V.A. par exemple).

•  Remarque  : vous pouvez déduire jusqu'à 66% des dons annuels, retenus dans une limite de 20% du revenu net imposable. Tout excédent pourra être reporté les 5 années suivantes ! Ainsi si je donne 12 000€ pour des revenus annuels de 60 000 € en réalité, mon effort est de 4000 € et j’impose à l’Etat de se serrer la ceinture de 8 000 €.

C’est bien connu les pauvres sont toujours plus généreux... et ils sont moins cupides...c'est pourquoi ils ne seront jamais riches.

C'est ce confirme l'administration fiscale :
En France, d'après les chiffres 2008 un foyer donateur sur cinq est non imposable (21,5 % exactement). Et leurs dons sont importants : ils représentent 24 % du montant total des dons déclarés (434 millions d'euros). ( Les Echos )

Certes ces dons permettent à des associations de mener des actions de solidarité envers les plus démunis, à des fondations de parrainer des projets et de financer des institutions, à des partis politiques de pouvoir s'exprimer, et ainsi, de compléter le rôle de l'Etat dans bien des secteurs ; encore faudrait-il que cela se fasse en toute transparence et dans l'équité !


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