DAECH : quelle solution contre cette barbarie ?

par REMY Ronald
vendredi 20 novembre 2015

La sanglante nuit terroriste parisienne du 13 novembre 2015 restera dans nos mémoires, car les conséquences peuvent être mondiales. Je ne m’étendrai pas sur mes sentiments de tristesse, de honte et de colère, afin de me concentrer sur ce qu’il conviendrait de faire maintenant.

Je ne suis pas le seul à participer depuis longtemps à un discret web-atelier de réforme du Coran en répétant que le combat intellectuel est un complément indispensable au combat militaire contre l’intégrisme islamique. Mais depuis quelques années, j’estime que ce travail ne peut plus demeurer confiné dans des sortes de loges confidentielles. Plus ce débat sera effectué ouvertement et massivement, plus les participants pourront continuer à le faire en sécurité. Ces décennies de confidentialité étaient peut-être nécessaires à une époque, mais le temps du débat public est venu afin d’éviter l’islamophobie.

Le combat militaire devra lui aussi être un peu mieux et plus sérieusement mené. Les bombes n’ont pas permis la victoire des américains en Corée, au Vietnam, au Mozambique, en Irak ou en Afghanistan. Les bombes russes en Afghanistan puis maintenant en Syrie non plus, malgré les intenses dernières offensives. Cela fait deux ans qu’une vaste alliance militaire, comprenant notamment les Etats-Unis et la France, bombarde. Pour quel brillant résultat fin 2015 ? : DAECH (l’Etat islamique) a augmenté de 50% son territoire et a triplé ses troupes ; la France est devenue le premier fournisseurs de djihadistes ! Pathétique…

 

Une action militaire internationale plus sérieuse

Seule une sérieuse intervention au sol, comme le font les Kurdes, permettrait de contenir voire repousser l’avancée génocidaire (culturelle, religieuse et aussi humaine). Les hommes ET femmes Kurdes se battent courageusement alors que les hommes occidentaux sont embourbés dans une complexe société paperassière de consommation métro-boulot-dodo maintenant teintée d’angoisse pour le lendemain, de précarité et de chômage. Quant aux deux millions de réfugiés syriens qui ont eu l’endurance de traverser la mer puis l’Europe, 10 à 20% d’entre eux au minimum (parmi les solides adultes), ont vocation à retourner libérer leur pays après avoir été réconfortés et formés.

Quand allons-nous nous réveiller et nous mobiliser ? Quand cesserons-nous de vendre des châteaux, des hôtels, des clubs et des armes à des monarchies pétrolières qui soutiennent intellectuellement et politiquement l’intégrisme, qui ont financé (et continuent probablement de financer) le terrorisme islamiste. Nous avons bloqué la vente de bateaux à la Russie. Pourquoi ne pouvons-nous pas bloquer nos ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux autres pays complices ? A cause du pétrole ! 

Cet esprit mercantile a pourri la société occidentale, nous fait vendre la corde pour nous pendre et les armes pour assassiner nos femmes et nos enfants. Notre action doit être autre chose que de l’affichage électorale pour gogos.

 

Une mobilisation à la fois intellectuelle et populaire

Maintenant, les civils aussi doivent partir au combat. Un combat intellectuel, pacifique, complémentaire au combat militaire. Un combat contre les ratonnades, les racismes et l’intolérance religieuse, contre l’islamophobie qui risque de se développer à cause de la répétition sans fin de ces sanglants attentats aveugles.

Mais aussi un ferme combat contre l’intégrisme religieux en général ; et donc y compris contre l’intégrisme islamiste archaïque et menteur. Pourquoi un intégrisme menteur ? Parce que les femmes de Mahomet n’étaient ni voilées ni excisées. Elles étaient toutes propriétaires de leur logement. La première était même chef d’entreprise de commerce international (ayant embauché celui qui deviendra plus tard son futur mari). Mahomet, cogérant d’un commerce par caravanes, a eu de nombreux amis chrétiens ou juifs dans son travail et qui le sont demeurés après sa mort (les musulmans n’existaient pas à son époque et la péninsule était majoritairement polythéiste et animiste). La racine fondamentalement chrétienne du combat spirituel de Mahomet se trouve noir sur blanc dans le Coran.

 

pour mettre fin à l’ignorance et au fanatisme

On oublie que Mahomet a lancé tardivement son combat (10 ans seulement avant son décès prématuré demeuré inexpliqué) en critiquant le riche empire byzantin gangrené par la corruption et l’injustice, dans un contexte local d’anarchie, de guerres successives et de grande pauvreté. On oublie que Mahomet a commencé ses prêches en reprochant aux notables régnant sur la méditerranée et l’ensemble du Moyen-Orient de « ne pas respecter le message du Christ ». Mahomet n’a pas écrit lui-même ce Coran à double visage. Plusieurs dizaines de textes rédigés après sa mort par des personnes différentes ont ensuite été compilés et successivement modifiés dans un cadre de conflits politico-religieux incessant. On oublie que l’ambiance de trahison et de violence était telle que les quatre premiers Califes successeurs de Mahomet sont tous morts assassinés par des… musulmans.

Le message initial de Mahomet (Muhammad en arabe ; le véritable nom complet : Abū al-Qāsim Muḥammad ibn ʿAbd Allāh ibn ʿAbd al-Muṭṭalib ibn Hāshim) n’avait rien à voir avec le message tyrannique et mortifère diffusé par les wahhabites d’Arabie Saoudites et autres monarchies ou pays islamistes tout aussi oppressifs. En sus des extrémistes sunnites, n’oublions pas non plus que les extrémistes de l’Iran chiite veulent également « raser Israël » et détruire « l’empire de Satan » (les USA, l’Europe et l’Occident en général) et ont pratiqué eux aussi, il n’y a pas si longtemps, un actif terrorisme.

Jamais un tel message intégriste de haine et de violence

n’aurait pu attirer les populations et faire s’effondrer l’immense empire romain d’Orient. La vitesse d’effondrement puis de disparition de l’empire de Constantinople au profit de l’Islam s’explique beaucoup par le rejet d’une corruption, d’une injustice et d’une fiscalité excessive imposée par les bizantins. Les hordes de cavaliers arabes n’arrivaient pas avec le message génocidaire actuel de DAECH and co, mais en proposant une société plus juste (via la sira, et la sunna), un respect des minorités croyantes (la fameuse « protection », réelle, des dhimmis) et… moins de taxes !

Constatant le flagrant échec militaire, politique et sécuritaire de l’Occident et du Monde face au terrorisme islamiste, il était indispensable de repérer et d’extraire la racine textuelle de l’effroyable infection idéologique. Sous peine de voir repousser des hydres terroristes à 1000 têtes et que se répètent à l’infini les actes de barbarie. Il est maintenant urgent d’en désigner fermement l’origine : certains versets du Coran appelant clairement à l’intolérance, à la violence, à l’esclavage et au meurtre.

 

Avons-nous le droit de réformer le Coran ? Quatre fois OUI !

 

1°) Le Coran a lui-même prévu et utilisé concrètement ce droit de modification et d’amélioration. Datant de la Mecque ou plus tard de la période de Médine, sur les 114 sourates (hélas présentées de manière non chronologiques), 71 sont déjà plus ou moins concernées par un concept « d'abrogation », présent noir sur blanc au sein de ce même Coran. Le message de « non adaptation » ou « d’évolution » du Coran émane bien du Coran lui-même (verset 106 de la sourate 2 ; versets abrogés dits Mansukh ou versets abrogeants dits Nasikh). Les modifications et adaptations sont expliquées comme consécutives aux différentes situations historiquement rencontrées.

2°) Les Califes et haut dignitaires de l’islam ont eux-mêmes déjà modifié le Coran. Des dizaines d’an-nées après les rédactions post-mortem puis le regroupement de multiples écrits différents, les Califes ont organisés de nombreuses séances de réflexion collective pour améliorer les textes et limiter les trop diverses « interprétations ». La destruction de dizaines de « variantes » est historiquement avérées, surtout à partir du 3eme Calife Othmân (notamment le Coran d’Ali ibn Abi Talib, gendre de Mahomet, celui d’Ubay ibn Ka'b ainsi que celui d’Abdullah ibn Mas`oûd qui furent tous détruits).

3°) La collectivité toute entière des musulmans peut également faire évoluer les textes et pas seulement les indispensables vrais mollahs (connaissant véritablement les racines du Coran). Mais un jour, des ignorants fanatiques ont commencé à prétendre que le Coran avait été écrit par Dieu et ne pouvait être amélioré. Ces fanatiques gagneraient à mieux lire les textes historiques, car de son vivant, Mahomet avait pourtant clairement déclaré :

« l’Oumma est apte à légiférer à l’avenir, en fonction des futures situations ».

4°) En sus de l’Oumma (la communauté des croyants, comprenant même les juifs au départ sous Mahomet, rappelons-le), les institutions internationales et l’ensemble des futures victimes potentielles (notamment les laïcs non croyants, les mécréants, les kafirs autant que les simples sages, dont je fais partie), ont vocation à vérifier que les améliorations vont vers un sens d’ouverture, de respect et de paix et non vers le fanatisme, la haine et la guerre. Les citoyens de bonne volonté ont donc bien toute légitimité à réfléchir puis à collectivement légiférer avec connaissance et sagesse pour faire ressortir le message progressiste essentiel ainsi que l’esprit pacifiste initial du Coran.

Grâce à cette grande révision à la fois scientifique, internationale et populaire, des phrases contraires à la philosophie pacifique et solidaire chrétienne (donc contraires à la pensée de Mahomet) seront abrogées. Notamment les écrits incitant à l’abaissement des femmes, à l’intolérance, à la violence, à l’esclavage et au meurtre. Afin de respecter l’ensemble des courants de l’Oumma dans leurs progressives évolutions spirituelles et d’éviter l’islamophobie, le Coran actuel ne sera pas détruit mais « complété » par un texte expliquant le processus de « consultation » et « d’abrogation » en vue de nouveaux « Nasikhs ». Et si les parlements de chaque continent émettent un vote de parrainage ou d’encadrement de cette vaste consultation à cet effet, tant mieux.

Petit à petit émergeront les prémisses d’une future mouture du Coran, clarifié, expurgé, que certains estimeraient alors proche du « Coran supérieur » (qui aurait été occulté jusqu’ici à cause des perpétuels conflits politico-religieux au sein de l’Islam éclaté). Le message fondamental de Mahomet, devenu plus compréhensible par tous, s’intégrera dans le cadre des lois démocratiques et humanistes modernes. Il ouvrira enfin le chemin de l’Islam vers la modernité, la fraternité et la paix générale.


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