David Haines, encore une fausse décapitation ?

par jaiunequestion
lundi 15 septembre 2014

Nous avons eu la "décapitation" de James Foley. Ses parents ont réagi moins de 24H après dans les medias et leur réaction tout au long de leur interview est pour le moins déconcertante, pas une réelle larme, des sourires - les plus cyniques d’entre nous y verront un mauvais jeu d’acteur. Son frère et sa soeur aussi ont eu le droit a leur minute de masse médias, et quelle surprise de ne pas les voir réagir lorsqu'un tableau tombe derrière eux durant leur interview, quelle surprise de voir leur sourire aux lèvres trop fréquents, et quelle surprise de voir le petit frère se sécher frénétiquement une larme sous l’oeil inexistante. Après que tout l’internet se soit posé des questions, nous avons enfin eu un mea culpa - timide - de nos chers médias de masse qui avouaient a demi-mot que la vidéo aurait pu être montée, mais on vous assure tout de même que James Foley est mort.

Nous avons eu la "décapitation" de Sotloff. Un tweet d'un utilisateur nommé "Azoozf" avec en avatar le drapeau de l’EI montrerait Sotloff en photo aux commandes d'une arme lourde, plutôt cocace pour un journaliste (compte désormais suspendu - étonnant non ?). Une mère qui à nouveau, intervenait dans une vidéo très probablement scriptée appelant à sa libération. La réaction de la mère en surprendra plus d’un, c’est mécanique, sans vie, on a du mal à percevoir la sincérité de ses propos. D'après James Dean, éditeur en chef de veteranstoday.com, l’éxécution aurait à nouveau été montée et Sotloff serait un agent israélien, ce qui expliquerait le tweet plus haut.

Et maintenant David Haines, un écossais cette fois-ci, qui se serait à nouveau fait "décapiter". Le mode opératoire est scrupuleusement le même que celui des deux précédentes victimes : Jihad John avec son accent so british, le blâme pointé aux représentants d'un pays occidental, la tenue rappelant celle des prisonniers de guantanamo. Notre cher président, avec son record d'impopularité à 13%, s'est jeté sur l'occasion pour dénoncer la barbarie de cet acte. A nouveau, la vidéo ne montre pas la décapitation dans son intégralité, un fondu noir apparaît après quelques coups de va et vient, et une photo de Haines décapité apparaît.

 

Quelques questions viennent donc frapper tout esprit critique :

- Pourquoi l'EI ne montre pas la décapitation dans son intégralité alors que ce groupe a pour coutume de mettre en ligne ses "exploits" les plus sordides sur internet ?

- Pourquoi ne voit-on aucune trace de sang alors que la lame du couteau a eu le temps de faire plusieurs aller-retour ?

- Comment se fait-il que Haines parle d'une voix calme et limpide lorsqu'il accuse David Cameron alors qu'il sait qu'il va se faire tuer dans les secondes qui suivent ?

- Pourquoi n’entend-on aucun cri ni ne voit-on le corps de contorsionner de douleur lorsque le djihadist égorgé Sotloff ?

 

Il y a énormément d'incohérences à nouveau dans cette vidéo postée par SITE (Search for International Terrorist Entities), une organisation qui avait déjà posté une vidéo d'Ossama Bin Laden en 2007 qui... s'est averée fausse. Si le mode opératoire de la vidéo est exactement le même que celui de Foley, et que des sites comme le figaro ou le dailytelegraph remettent en cause la véracité de la première décapitation, alors par conséquent, toute les autres vidéos sont montées.

Nous faisons naturellement le parallèle avec ce qu'il s'est passé une année plus tot, où l'état syrien avait été accusé d'utiliser du gaz sarin contre sa propre population. Un usage qui venait a point, puisqu'Obama avait tracé une "ligne rouge" à ne pas franchir quelques mois plus tôt en disant que l'utilisation d'armes chimiques pourrait entraîner une intervention americaine. Le plan est tombé a l'eau une fois que Carla del Ponte, commissionaire à l'ONU, a dédouané le régime de Bashar et accusé les rebelles d'avoir utilisé le gaz sarin. On peut effectivement se demander quel est l’intérêt de Bashar d’utiliser une arme qui entraînerait l’invasion de son pays par l’état le plus puissant au monde.

Cela fait maintenant plusieurs années que l'occident en veut a Bashar, pour possiblement plusieurs raisons : sa condamnation de l'intervention en Irak des occidentaux, son soutien au Hezbollah, ou encore "pire", son soutien au hamas. Un an plus tard, l'EI est un excellent moyen pour justifier une intervention en Syrie, une organisation qui serait passée de 5,000 soldats à 100,000 soldats en... 3 trimestres. Cherchez l'erreur.

Nous aurons sans doute plus d'informations dans les jours qui suivent sur Haines et sur le 4ème "décapité a venir" qui le sera sûrement dans les mêmes conditions suspectes. En attendant, n'oublions pas le passé : les Etats-Unis ont utilisé à de très nombreuses reprises des opérations sous fausse bannière pour justifier leur intervention. Je me cantonnerai a l'Irak avec le desormais fameux faux temoignage de Nayirah où les soldats Irakiens auraient jetés à terre des bébéss dans des couveuses pour justifier la 1ère guerre du golfe, et les armes de destruction massives inexistantes avec l'extraordinaire performance de Colin Powell et son flacon d'anthrax à l'ONU pour justifier l’intervention de 2003.

Ces opérations sous fausse bannière sont mis en place dans le but d’acheter l'opinion publique, qui est très rarement belligérante, mais qui, stimulée de la bonne manière avec l'ingénierie du consentement, sera va-t-en guerre. En 2013, les américains étaient moins de 34% a supporter des frappes aériennes en Syrie suite à l’utilisation de gaz sarin. Après les décapitations, les américains sont désormais 65% à vouloir une intervention en Syrie.

 

Comme le disait fameusement Lord Ponsonby dans les "principes élémentaires de propagande de guerre" (1918), la première victime de la guerre est la vérite. Et on ne se lassera jamais de la fameuse vidéo de CNN pour illustrer les mensonges de la 1ère guerre du golfe.


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