DEBOUT, LE PEUPLE SOUVERAIN

par Bernard Largučze
mercredi 14 juin 2017

Dans une démocratie majeure, l’abstention doit être prise en considération, surtout quand elle atteint des niveaux historiques comme ce fut le cas le 11 janvier 2017, date qui sera inscrite dans les annales car elle révèle, contrairement aux commentaires de la presse asservie, la maturité électorale d’un peuple, après l’opérette de l’élection présidentielle et après une longue léthargie où les politiciens professionnels l’avaient placardisé... au nom de la démocratie.

Bernard Larguèze
BP 129 - 75721- Paris Cédex 1

Plus de 50% de la population n’est plus d’accord avec ce régime qui ressemble, de plus en plus, à une « démocrassie ».

Il faut donc que l’abstention, massive au premier tour, se concrétise au second tour, que le peuple ne se laisse pas impressionner par les thuriféraires du régime stigmatisant les « mauvais Français ». Un abstentionniste est au contraire le type même du citoyen conscient de la comédie qui se joue depuis des dizaines d’années.

S’abstenir, c’est s’engager dans le refus de participer à cette farce électoraliste qui berne les Français depuis des décennies. C’est vouloir redonner à la démocratie ses lettres de noblesse et non pas se servir d’elle pour couvrir des opérations ruineuses comme le paritarisme ou l’argent-dette, dont aucun candidat, qu’il se réclame de la droite ou de la gauche, n’a parlé, même pas celui qui a reçu l’onction républicaine. A ce niveau comme dirait Martine Aubry « le peuple jugera ». Maintenant, il juge. Maintenant il s’abstient.

LA PORTÉE DE L’ABSTENTION

Voter ou s’abstenir relève de démarches personnelles. A part les irréductibles de la pêche ou de la ballade en vélo, la décision de ne pas participer à une consultation électorale relève de la réflexion sur la nécessité de cette démarche. 

On va prendre quelques exemples qui peuvent plaider en faveur de l’abstention :

LES RÉVISIONS CONSTITUTIONNELLES

Les élections législatives donnent un blanc seing à un personnel dont on ignore pour beaucoup la compétence. Et ces gens qui nous représentent peuvent agir sans rendre compte de leur action. Les rencontrer est très difficile, pratiquement impossible.
Une fois élus, ils ne connaissent plus leurs électeurs. 
Prenons l’exemple des révisions constitutionnelles. On comprend qu’il faille mettre la Constitution en harmonie avec l’évolution de la société Or, la Constitution est la propriété de la Nation personnifiée par les Citoyens.
Il est prévu, par les textes, deux procédures, l’une par référendum, l’autre par convocation du Parlement.
Sous prétexte d’être « les élus » et d’avoir reçu un mandat de représentation, ils considèrent que celui-ci leur donne le droit de modifier la Constitution, sans en référer à leurs mandants, mais en leur nom. 

Un épisode révisionniste va s’ouvrir bientôt avec le projet d’introduire dans la Constitution, « l’état d’urgence » à titre permanent ; ce qui ressemble a la dictature. Les Français n’ont-ils pas voulu par un vote négatif montrer leur désaccord ?
Depuis 1958, il y a eu une cinquantaine de révisions. Pratiquement personne n’en connaît leurs portées. On peut comprendre la perplexité des citoyens à élire des représentants avec un blanc seing.


Ce qui se passe pour la Constitution l’est dans bien d’autres domaines.

LES BONNES PLACES

François Mitterrand avait promis à ses amis qu’il augmenterait le nombre de députés. Il le fit et créa 86 sièges supplémentaires. Ces sièges sont devenus immortels. Cadeau royal... supporté par les citoyens. Jusque’à ce jour, c’est plus de 38 millions d’euros que les Français ont sorti de leurs poches.

Pendant qu’ils vivent grassement, les Français, eux, doivent se serrer la ceinture. Supprimer ce scandale ne fait pas partie de la « moralité » que veut introduire ce bon M. Bayrou. Il en profite.

LES PARTIS POLITIQUES

Ces partis qui ont mené la France à la défaite de 1940, que De Gaulle a rétabli dans toute leur puissance à la Libération. Et, paradoxe des paradoxes, ils sont même arrivés à se faire subventionner par les Français (loi du 18 janvier 199). 

En 2016, le montant global des subventions versées aux Parts politiques en métropole et outre-mer s’est élevé à 63 millions d’euros et cela depuis 26 ans !!!

Quand on voit le résultat pour tant d’argent gaspillé, on a de quoi devenir abstentionniste. Non ?

Si au second tour, les Français se mobilisent pour aller à la pêche, ce peut être la meilleure façon de faire comprendre aux « z’élites » qu’ils veulent se réapproprier la démocratie, la vraie, celle d’origine et non pas celle galvaudée par des repris de justice.

En fait, les partis politiques ne sont pas démocrates puisqu’ils se battent entre eux pour imposer leur idéal de gouvernance. Et ce qui est plus grave, ils divisent les Français en « droite » et « gauche » uniquement pour leur profit électoraliste. Cette division entraîne bien des conflits inutiles entre Français jusqu’à refuser le dialogue. Cette division voulue affaiblit la volonté du peuple.

On pourra continuer cette litanie des dépenses inutiles qui chargent le budget et obligent à emprunter, rendant la dette souveraine de plus en plus lourde. 

Ce régime se discrédite, peu à peu, aux yeux des citoyens en les abaissant au rang sinon d’esclave, du moins de miséreux, alors qu’une logique de gouvernance moins dévoreuse de passe droits permettrait à chacun de vivre un peu mieux. Cela ne fait que grossir les rangs des abstentionnistes, qui commencent à devenir plus nombreux que les votants et qui, par ce biais, crient leur RAS-LE- BOL.

La question peut paraître saugrenue et pourtant... Progressivement le taux monte... monte...

L’abstention au premier tour des élections législatives depuis 1981 (source : ministère de l’intérieur) :

Date  >  Abstention
1981  >  29.35 %
1986  >  21.5 %
1988  >  34.26 %
1993  >  31.09 %
1997  >  32.08 %
2002  >  35.58 %
2007  >  39.56 %
2012  >  42.78 %
2017  >  51.29 %

Et les Français ne savent pas tout. Nous verrons prochainement, comment les maîtres de l’esclavage tissent leurs toiles sous des apparences très sociales Tout ne sera pas aussi rose que le soir de l’élection présidentielle, dont la mise en scène admirablement bien réglée n’a fait que rêver. La dernière opérette t passée, ce sera le tour « Grand Guignol ».
En effet si le 2e tour confirme les tendances du 1er tour, ce sera du jamais vu. Ou ne pas en tenir compte (acte dictatorial) ou remettre tout en jeu. Avec le risque d’une confirmation. 

- Alors, ce serait une révolte ? 

- Non Maseru le Président, une révolution.

 


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