Démocratie

par max84
vendredi 9 avril 2010

La démocratie ne tombe pas du ciel, elle se mérite chaque jour. Mais est-elle encore une référence dans le monde actuel ?

La chute du mur de Berlin a été considérée comme une victoire de la démocratie, qui devenait la référence internationale incontestée.
Depuis, la situation a évolué et la démocratie, telle qu’elle est pratiquée, est de plus en plus discutée.
En France, en Europe, aux USA, dans le monde.
 
En France, la question posée est " Sommes-nous encore en démocratie ?" - Et, surtout depuis que Sarkozy s’est assis sur le résultat du référendum sur la constitution européenne, la réponse est de plus en plus Non.
Mais auparavant, une autre question était " Peut-on faire en France les réformes nécessaires dans le cadre démocratique ?" La réponse là aussi est de plus en plus souvent Non.
Problème : Si d’une part nous ne pouvons continuer sans réformer, et si d’autre part il est impossible de réformer dans le cadre démocratique, alors les réformes inévitables seront faites par un régime non démocratique.
 
Mais pour quelle raison est-il impossible de réformer ? Je pense que cela vient - au-delà de la médiocrité des dirigeants et de l’égoïsme généralisé - de l’idée selon laquelle une démocratie est nécessairement laxiste. 
Par exemple démocratie et peine de mort seraient incompatibles. Même si la majorité des citoyens est pour la peine de mort.
 
Or, rien n’oblige une démocratie au laxisme : Ce n’est pas parce que les lois sont votées par des représentants des citoyens qu’il ne faut pas les faire appliquer ! Au contraire. Mais dans la pratique, les élections comprennent les deux tours habituels, mais c’est le troisième tour dans la rue qui fait la décision., annulant ainsi le choix des citoyens.
 
Si cette situation donnait de bons résultats , elle pourrait être acceptée, mais comme elle donne récession, chômage, déficits, impôts et insécurité elle est en train d’être rejetée.
Le fait que les abstentionnistes soient si nombreux le montre.
 
En Europe, je ne m’étendrai pas sur ce qu’on nomme " le déficit démocratique" qui crée un gouffre entre l’Europe et les peuples, et met l’existence de la communauté en péril.
Ce qui n’empêche pas Bruxelles de donner des leçons de démocratie au reste du monde.
 
Aux USA, les groupes de pression extrêmement puissants de la finance et du complexe militaro-industriel vident la démocratie de sa substance.
Comme l’a dit Obama fin janvier à propos de l’arrêt de la cour suprême supprimant le plafonnement des dons des entreprises pour le financement des campagnes électorales :

"Cet arrêt ouvre les vannes à l’injection dans notre démocratie de montants illimités venant d’intérêts privés, cela donne aux lobbyistes et à leurs intérêts privés un nouveau levier pour dépenser des millions en publicité pour persuader les élus d’aller dans leur sens, ou pour sanctionner ceux qui ne le font pas. Cet arrêt est un coup porté à la démocratie elle-même"

Dans le monde, deux modèles sont en concurrence : Celui qui se prétend démocratique : Europe, USA...nommons-le occidental - et celui qui ne prétend pas l’être : d’abord la Chine.

Le modèle chinois : Régime politique autoritaire et régime économique libéral, est en train de permettre à la Chine de devenir une des grandes puissances mondiales, avec une croissance forte, une amélioration rapide de la situation des Chinois, une sécurité dans la vie de tous les jours que nous ne connaissons plus.

Le modèle occidental : Une démocratie de plus en plus de façade, un régime économique de plus en plus étatique, une dégradation de la situation des gens, une insécurité croissante.

Dans de nombreux pays, on observe ce qui se passe, et le résultat de cette observation est de plus en plus favorable au modèle chinois.
 
La démocratie n’est plus " Le plus mauvais des régimes à l’exception de tous les autres" mais - telle qu’elle est pratiquée - un régime de moins en moins attirant.
 
Ma conclusion est que nous allons , dans le monde entier, vers un plus grand nombre de régimes autoritaires. En France même, si un parti proposait de façon crédible une diminution de l’insécurité au prix d’une diminution des droits ( Moins de droits et plus de devoirs ) je pense qu’il aurait du succès.
 
Ceux qui bloquent les tentatives de réforme , ceux qui n’ont pas le courage de les imposer , prennent la lourde responsabilité de permettre l’arrivée d’un Mussolini ou d’un Pinochet au pouvoir.
 
Comme les privilégiés qui ont profité de la faiblesse de caractère de Louis XVI pour bloquer toutes les tentatives de réforme portent la lourde responsabilité de la terreur qui a suivi l’explosion révolutionnaire. Et quand ils ont voté l’abolition des privilèges la nuit du 4 août, il était trop tard.
 

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