Dépenses de l’Elysée : René Dosière, l’homme que le PS voulait faire taire

par Mathieu Soliveres
jeudi 18 juin 2009

Juin 2002. Le député Dosière, fraîchement réélu dans sa circonscription de l’Aisne, brave l’interdit en ayant le malheur d’oser s’attaquer aux dépenses de l’Elysée

Le début des galères pour René Dosière qui ne sait pas qu’il vient de toucher du doigt un dossier épineux et portant à polémiques. Ce ne sont pourtant pas les puissants du moment, comprenez le gouvernement et le Président de la République, qui vont s’en prendre à lui, mais bel et bien sa propre famille politique...

Secrétaire, puis Vice-Président de l’Assemblée NationaleRené Dosier, fils d’instituteur à la rigueur morale, renommé pour son regard scrupuleux sur la gestion des finances publiques, se voit injustement écarté par la Rue de Solférino quelques mois avant les élections législatives. 

Motif de ce refus de lui accorder l’investiture socialiste ? Officiellement, François Hollande, prônant un renouvellement des générations, n’aurait pas apprécié que le vieux grognard lui résiste et l’aurait débarqué... peu crédible. L’explication est tout autre et le journaliste Nicolas Domenach en révèle les dessous de sa chronique quotidienne dans l’Edition Spéciale de Canal +. Selon le journaliste de Marianne, la direction du PS n’a ni plus ni moins mis à la porte celui qui s’est attaqué aux dépenses de l’Elysée, normalisant ainsi ce contrôle législatif sur les dépenses de l’exécutif. Impensable et intolérable pour des socialistes qui se voyaient déjà revenir aux affaires en 2007 ! 

Dans quel embarras allait-il mettre le Parti Socialiste en cas de victoire aux futures élections présidentielles ? Son sort était scellé, l’impétueux sera sanctionné et non investi pour les prochaines législatives, peu importe son statut à l’Assemblée !

Hélas pour les socialistes, le 17 juin 2007, même privé d’investiture, René Dosière est réélu haut la main à l’Assemblée et peu rancunier accepte de siéger en tant qu’apparenté dans le groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche dans l’Hémicycle. Désormais surnommé "Super D" par ses petits camarades socialistes pour "l’excellent et brillantissime" travail d’investigation qu’il mène pour dénoncer les "abus du pouvoir", René Dosière doit encore en rigoler intérieurement, Sacrés socialistes !

Il n’est plus question de contester son travail d’expertise, Monsieur " + 144%" fait aujourd’hui la fierté d’un PS... qui ne craint désormais plus de gagner.

Hypocrisie quand tu nous tiens !

Mathieu SOLIVERES

www.mathieusoliveres.fr 


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