Députés Les Républicains : indignes et méprisables

par Fergus
mercredi 18 novembre 2015

Le samedi 14 novembre, les députés et les sénateurs, réunis en Congrès à Versailles à l’initiative de François Hollande, ont fait preuve d’une grande dignité au lendemain de la terrible vague d’attentats islamistes qui a frappé Paris, faisant plus de 450 morts et blessés. Trois jours plus tard, les élus de la droite LR ont gravement dérapé dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale lors des questions au gouvernement. Et cela en pleine période de deuil national...

Interruptions intempestives, invectives, sifflets, huées, vociférations : les représentants du gouvernement, présents dans l’hémicycle pour répondre aux questions des élus de la nation, ont eu droit à toute la panoplie de l’agressivité venue des rangs de la droite LR. Ce piteux spectacle, déjà choquant en temps normal, n’a pas manqué, alors même que la période de deuil national n’était pas achevée, de scandaliser tous ceux qui ont assisté à ce déversement de bile nauséabonde, à ce flot de haine si visible sur certains visages et caractérisé notamment par le visage rubicond d’un Patrick Balkany éructant.

En agissant ainsi, les élus LR ont fait preuve d’une rare indignité au moment même où les Français de tous milieux et de toutes opinions ont besoin de se montrer solidaires pour répondre aux attaques djihadistes qui frappent la France. Mais cela, mesdames et messieurs les députés de LR n’en avaient cure en cette journée du mardi 17 novembre : tétanisés par la perspective d’une victoire du Front National dans une, deux, voire trois régions en décembre, ils se sont livrés à une pitoyable surenchère sécuritaire en se démarquant sans vergogne – et dans un écœurant chaos disciplinaire – des circonstances dramatiques que connaît notre pays.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, à l’initiative de Nicolas Sarkozy et Christian Jacob, les porte-paroles de LR lors de cette séance de réponse aux questions des élus ont été Christian Estrosi, Valérie Pécresse et Laurent Wauquier : ces trois-là sont têtes de liste dans leur région. Et si la candidate en ïle-de-France s’est contentée de réitérer ses propositions en matière de sécurité dans les transports, tel n’a pas été le cas des deux autres orateurs LR qui ont choisi une posture et un ton délibérément accusateurs et agressifs envers le gouvernement alors que leur propre majorité a, durant le quinquennat précédent, procédé à une baisse significative des effectifs de police, ô combien préjudiciable à la sécurité publique !

En l’occurrence, les députés LR ont voulu surenchérir sur le FN lors de la séance parlementaire afin de se montrer plus « sécuritaires » que le parti de Marine Le Pen. Ce faisant, ils ont perdu une belle occasion de se grandir en restant dans le cadre d’un débat digne qui n’interdisait pas les critiques de l’action des pouvoirs publics, mais ne donnait pas prise au mépris qu’ont suscité hier les manifestations insultantes et le pathétique spectacle d’élus qui perdent leurs nerfs en instrumentalisant de surcroît les morts du Bataclan ou des restaurants martyrs des 10e et 11e arrondissements.

En tentant par ces comportements de cour d’école d’enrayer aux Régionales une progression des votes FN favorisée par les attentats du 13 novembre, les députés LR ont sali leur écharpe et dégradé l’image de la représentation parlementaire. Sans doute pour un résultat négatif : leurs excès de l’Assemblée Nationale n’ont aucune chance de limiter le vote FN ; bien au contraire, ces excès donnent du grain à moudre aux candidats de l’extrême-droite et crédibilisent un peu plus dans l’opinion la nécessité de changer de têtes et de donner sa chance à un parti, le FN, dont le discours est désormais nettement plus audible sur le plan sécuritaire que celui d’un parti, le PR, qui a largement failli lorsqu’il disposait de tous les pouvoirs.

Marine Le Pen se frotte les mains : grâce à vous, mesdames et messieurs les députés LR, jamais les chances du FN n’ont été aussi élevées ! Et rarement dans l’histoire récente l’Assemblée Nationale n’a été le théâtre d’une aussi pitoyable séance. 


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