Des sondages sans profondeur...

par olivier cabanel
mardi 15 mars 2022

Dans cette campagne électorale plate comme un mauvais roman, il n’y a guère que les sondages qui parviennent à surprendre, surtout lorsque les instituts officiels affichent des résultats peu conformes avec d’autres sondages.

On se souvient du sondage lancé la semaine dernière par RTL, lequel en 3 jours a réuni 54 976 votants, qui, à la question « souhaitez-vous la réélection de Macron ? » ont répondu NON à 95,35 %, et on s’interroge aujourd’hui sur la disparition de ce sondage…

Fort heureusement, il n’y a pas eu que RTL

Sondage Actu 43 a pris la même initiative, avec un résultat quasi similaire : seulement 3 % ont répondu OUI. Lien

Quant au sondage réalisé par Sud Radio, il a obtenu 5899 réponses, et il s’est trouvé 96 % des sondés à répondre NON à Macron, malheureusement ce sondage a connu le même sort que celui de RTL, il a disparu des écrans.

C’était sans compter sur Georges Abitbol qui a repris celui-ci, obtenant 30 3556 réponses et seulement 5,4 % favorables à Macron. Lien

Çà fait donc au moins 5 sondages qui, globalement on fait apparaître qu’une grande majorité de sondés ne souhaitaient pas la réélection des Macron.

Mais alors, comment expliquer l’énorme décalage entre ces résultats et ceux proposés par les instituts de sondages officiels ?

Le choix des sondés est-il pertinent ?

L’INSEE a déterminé l’échantillonnage idéal. lien

Si l’on prend comme exemple IFOP, l’un des principaux instituts de sondage, l’échantillon, dans le cadre d’un sondage en continu, (rolling) se limite à 500 personnes interrogées quotidiennement.. sans que l’on sache vraiment comment se fait l’échantillonnage. lien

Le site inkidata met en garde les sondeurs qui utiliseraient ce que l’on appelle «  la méthode empirique », car s’il est vrai « que cette méthode représente un bon indicateur des tendances, il n’offre des estimations plutôt qu’un chiffrage véritablement précis », affirment les rédacteurs du site. lien

Quant à l’autre méthode, celle des quotas, elle a l’inconvénient de ne sonder qu’un tout petit nombre de personnes, permettant toutes les manipulations possibles.

Inkidata rappelle « qu’il est nécessaire de s’assurer que le taux de réponse est suffisant afin que les données puissent véritablement refléter l’avis de l’ensemble de la population cible ». lien

Comment dès lors valider la publication des sondages de ces instituts, si il n’y a personne d’indépendant, pour contrôler leur gestion, à part les responsables de ces instituts eux-même  ?

Bien sûr, il y existe une commission des sondages, laquelle agit seulement si elle est saisie.

Ça été le cas lors de précédentes élections, et la commission saisie à conclu que « les méthodes de travail de Cluster 17 et la faiblesse des moyens mis en œuvre font douter de la qualité des sondages produits. Est particulièrement mise en cause la représentativité d’échantillons provenant, non d’un panel constamment entretenu et renouvelé des répondants qualifiés, mais d’un stock d’adresses électroniques acquises à bas coût sans aucune garantie sur l’origine de ces adresses sur la qualification des personnes qu’elles représentent et sans aucun contrôle de cluster 17 sur cette base ». lien

Certains affirment y voir l’influence que pourrait avec le président de la république sur de nombreux instituts de sondage…

On sait que le fils de la 1ère dame est largement impliqué.

Il s’appelle Sébastien Auzière, et travaille en effet pour l’institut Kantar Health, et s’occupe d’études de marché dans le domaine de la santé... donc en principe pas dans celui de la politique... mais ne reste-t-il pas une possibilité de porosité dans cet institut de sondage, entre ceux qui sont dans le domaine de la santé, et ceux qui se consacrent à la politique ?

En tout cas, devant la rumeur persistante, «  le parti présidentiel  » a réagi rapidement en assurant qu’il s’agissait d’une fake news. lien

Dès lors fatalement comment porter du crédit aux divers sondages dont nous abreuve la presse officielle, mettant Macron largement en tête devant tous ?

Il n’est donc pas surprenant que TV5 monde s’inquiète de l’influence évidente qu’ont les sondages sur l’opinion des électeurs, montrant du doigt « ces entreprises faiseuses d’opinion... tout comme des conflits d’intérêts qui pèsent sur leurs dirigeants ». lien

Comme dit mon vieil ami africain : « dans la tromperie, on trompe soi-même avant tout ».

L’image illustrant l’article vient de citation-célèbre

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

Articles anciens

lui président ?

48 jours avant le chaos

McKinsey, c’est qui ?

Après la gifle, la fessée

la folie des glandeurs

les dingos au pouvoir

floutage de gueule

on a les comiques que l’on peut

La parole des politiques

Un Valls à trois temps

Les belles histoires de l’oncle Jules

Radio Paris ment

Le mensonge en politique

Le naufrage de la Marine

Le bal des filous

La vie en jaune

Macron a peur

2019 l’année des bonnes révolutions

Passer du Macron au Micron

Le syndrome de Lisbonne


Lire l'article complet, et les commentaires