Dissolution : « Rassemblement Républicain » contre « Cartel des Gauches élargi » ?

par Florian Mazé
jeudi 13 juin 2024

Nous y sommes les enfants ! Nous sommes en 1924, le président Alexandre Millerand, pardon ! Emmanuel Macron, vient de dissoudre l’Assemblée nationale. Toute la coalition de la bien-pensance 2024, qui va de l’extrême-centre-droit, actuellement aux manettes, jusqu’à l’ultra-gauche des casseurs et des voyous, appelle à voter contre le fachiiisme et l’extrémiiisme. Différence toutefois entre Macron et Millerand : Millerand démissionne après la victoire du Cartel des Gauches lors d’un banal scrutin, alors que Macron entend bien rester au pouvoir, et ce, quelle que soit l’issue du scrutin, qui est un scrutin anticipé. Analyse national-marxiste de votre serviteur.

Illustration : Alexandre Millerand, Président démissionnaire en 1924

 

Une dissolution pour tuer le bloc nationaliste-patriote-populiste, autrement dit la classe moyenne

Les macronistes et la plupart des zemmouriens représentent la bourgeoisie capitaliste, c’est une évidence ; il n’est qu’à voir les enthousiasmes zemmouriens pour l’ignoble réforme des retraites ; à ce bloc antisocial et anti-populaire s’ajoutent bien entendu tous les LR qui ne représentent que les intérêts des actionnaires et des patrons, bref, de la bourgeoisie prise au sens marxiste du terme, tous ceux qui aiment exploiter le salarié jusqu’à ce qu’il en crève… au boulot.

La gauche, modérée ou extrême, représente, quant à elle, désormais, non plus la classe ouvrière, non plus la classe moyenne, mais toutes les formes de Lumpenprolétariat (voyoucratie, idéologues opportunistes) utilisées par la bourgeoisie capitaliste pour discréditer la question sociale (par exemple, cela fait des années que toutes les manifestations de salariés dégénèrent, entre les pillages des voyous et les déprédations des casseurs).

Tout ce que souhaite le chef de l’État, c’est que cette coalition de la bourgeoisie d’affaires, désormais intégralement mondialiste, et du Lumpen, tout aussi mondialiste, conserve, vaille que vaille, le pouvoir. Lumpen et bourgeois de tous les pays unissez-vous !… pour exploiter la sueur des travailleurs honnêtes, qui payent des impôts, travaillent de plus en plus, pour gagner de moins en moins, et sont traités comme des esclaves, que ces travailleurs soient « de souche » ou bien « issus de l'immigration » (et de cela, les mondialistes de gauche et de droite se foutent éperdument). Le Cartel des gauches élargi à l’extrême-centre-droit, c’est ainsi la collusion des prédateurs d’en haut et des prédateurs d’en bas.

Le rassemblement national, parti très ambigu à l’origine, mais tout de même ouvert à la question sociale, c’est-à-dire à la question des travailleurs, souhaitant, par exemple, un maintien de la retraite à 60 ou 62 ans, se retrouve donc dans la position de l’ennemi à abattre.

Et pour compliquer la situation du mondial-système, une grande partie de la classe moyenne issue de l’immigration, elle-même terrorisée par l’insécurité, préfère voter RN plutôt que pour les partis laxistes et complaisants du centre ou de la gauche, et cela se comprend très bien.

Autrement dit, et pour résumer en quelques mots, Macron dissout l’Assemblée nationale, pour que surtout RIEN ne change. C’est normal, le système actuel a prévu deux scénarios.

 

I — Les deux scénarios-catastrophes prévus pour que surtout RIEN ne change.

Scénario n° 1 : Le RN et ses alliés n’obtiennent qu’une majorité très relative à l’Assemblée…

En ce cas, il est pratiquement impossible que Jordan Bardella ou Marine Le Pen devienne Premier ministre. On aura donc un Cartel des Gauches élargi, élargi jusqu’à la droite LR anti-RN, donc un nouveau gouvernement d’extrême-centre, rejouant à fond de train la lutte contre le fachiiisme et la strême drouâââte, autrement dit, on prend les mêmes et on recommence ; il suffira, pour donner le change, de remplacer Gabriel Attal par une personnalité encore plus falote. En gros, c’est le scénario « gentil falot contre méchant facho », et « la France est sauvée » (très exactement, c’est le cynisme capital-mondialiste qui est sauvé).

Scénario n° 2 : Le RN et ses alliés obtiennent la majorité absolue à l’Assemblée…

C’est presque pire que le scénario n°1 !

Jordan Bardella, ou Marine Le Pen, ou un autre cadre du RN, est nommé Premier ministre, investi des mêmes pouvoirs étendus qu’un Président du Conseil sous la IIIe république. Macron se retrouve dans le rôle, purement honorifique, du Roi d’Angleterre ou du Président fédéral allemand.

Mais cela, c’est l’apparence.

En réalité, la synarchie mondialiste continuera d’utiliser le Lumpen pour mettre le pays à feu et à sang, à la moindre mesure de bon sens prise par le nouveau gouvernement nationaliste. Dès que le Premier ministre lèvera le petit doigt, ce sera un cortège d’émeutes urbaines et de violences inouïes, meurtrières, dévastatrices, un peu à la Mad Max, avec, en première ligne, une extrême gauche chauffée à blanc, appelant sept jours sur sept à l’insurrection armée, protégée par une impunité totale, absolue, soutenue à 100 % par la magistrature gauchiste (ce qui, à notre époque, est presque un pléonasme). En gros, casseurs et voyous, déjà protégés, privilégiés et prioritaires, seront encore plus protégés, privilégiés et prioritaires. Pour la magistrature – elle-même ultra-protégée – ce sera une orgie d’iniquités en tout genre : des victimes d’agressions jetées en prison par centaines, et des criminels endurcis, relâchés dans la nature, et présentés comme des héros par des médias bien-pensants aux ordres.

Évidemment, le gouvernement nationaliste sera le bouc émissaire de tous ces maux.

II — Les seuls moyens de s’en sortir pour le RN :

Le RN est donc à deux doigts de sombrer dans le triangle des Bermudes.

Le seul moyen de s’en sortir est de prendre des mesures inédites, très à droite pour certaines et très à gauche pour d’autres.

On citera en vrac : démantèlement intégral de l’institution judiciaire actuelle, conseil constitutionnel inclus, interdiction du syndicalisme judiciaire, révocation des juges pro-racailles, révocations d’éventuels policiers ou gendarmes liés aux gangs et aux mafias, satisfaction de toutes les revendications sociales, notamment la retraite à 62 ans maximum, voire 60 ans, ouverture idéologique au marxisme et à l’ouvriérisme, épuration des syndicats mais réaffirmation du droit syndical, maintien du pouvoir d’achat, non-remise en question des 35 heures, lutte contre les patrons-voyous et les zones de non-droit salarial, exclusion des wokistes de leurs postes à l’université, réaffirmation de la liberté d’expression et abolition de la loi Pleven, réaffirmation très fermes des droits inaliénables à la légitime défense, y compris pour les forces de l’ordre, tolérance pour le port d’arme, lutte acharnée contre le racisme anti-Blancs et anti-occidental, mais ouverture au national-multiculturalisme, refus d’être inféodé à l’intégrisme catholique et aux sectes complotistes et anti-scientifiques, refus de toute compromission avec le racialisme et le moralisme réactionnaire, etc. Bref : un programme très à gauche et – en même temps – très à droite, mais pas au sens macronien du « en même temps ».

C’est une mission, vous en conviendrez, quasiment impossible.

Si le camp national remplit cette mission, tant mieux. Je n’y crois guère, mais après tout, pourquoi pas… Si le camp national échoue, rien de très grave. Nous retomberons dans le système actuel, auquel nous sommes, malheureusement, habitués.

Cela dit, le camp national peut tout de même profiter d’une opportunité historique.

Sous François Hollande, la France était, à sa grande majorité, un peuple de victimes consentantes. Aujourd’hui, la France est, de plus en plus, un peuple de victimes non-consentantes, après avoir été un peuple de victimes consentantes, prêtes à avaler toutes les couleuvres au nom de « la lutte contre le fachiiisme ». Le brave Français d’aujourd’hui, qui travaille et paye des impôts, qu’il soit « de souche » ou « issu de l’immigration », est un Français moins zombifié, plus lucide, plus clairvoyant qu’il y a 15 ou 20 ans. C’est peut-être une occasion à saisir !

 

Signé Mazé,

esclave – non-consentant – du système actuel

 


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