Dix sous, c’est pas cher

par olivier cabanel
mercredi 12 juin 2024

Mais que cherche Macron en dissolvant l’Assemblée Nationale ?... au lieu de démissionner lui-même, ce qui aurait été tout de même plus logique…

Ce serait oublier qu’il y a derrière cette acte qui paraît fou, une stratégie qui pourrait être payante…

On le sait, un troisième mandat n’est légalement pas possible pour la « présidentielle »... à moins que…

Certains politologues ont imaginé qu’en décidant cette dissolution dans un délai si court, Macron fait tout pour reprendre la main, restant en quelque sorte le maître des horloges, un rôle qu’il affectionne particulièrement…

Son calcul est simple, voire simpliste.

Il a peut être imaginé qu’en brusquant les électeurs et les partis, il les déstabilise, les empêchant de préparer une bonne campagne, tout en permettant au parti d’extrême droite de s’emparer du poste de premier ministre... poste qui pourrait s’avérer compliqué, car avec une majorité relative, comment appliquer son programme ?…

Marine le Pen et ses « associés provisoires », devrait avoir toute les peines du monde à finaliser ses engagements, pendant les 2 ans qu’il lui resterait à gouverner…

Dès lors, ce court mandat pourrait la déstabiliser pour la présidentielle de 2027, et Macron pourrait bien s’emparer à nouveau du pouvoir.

En effet, s’il est vrai qu’il ne peut briguer 3 mandats à la suite, rien ne l’empêcherait de postuler de nouveau en 2027…

Que l’on se comprenne bien, s’il est vrai qu’il ne pourrait théoriquement pas se présenter en 2027, si en juillet prochain, le gouvernement nommé par un premier ministre d’extrême droite prend le pouvoir, Macron n’aura d’autre solution que de s’en aller, laissant la place à Marine Le Pen, laquelle ira devant un échec prévisible, et dès lors, Macron pourrait se représenter.

Ce n’est bien sur qu’une hypothèse...

Certes, le pari est risqué, mais il a bien compris que de toutes façons, avec le bilan catastrophique de ces « européennes », il aurait eu encore plus de mal à continuer son programme, obligé de le faire passer à coups de 49/3, courant le risque de subir défaites sur défaites, et de changer de gouvernement dans la précipitation…

Alors il s’est peut-être dit : « perdu pour perdu »…

c’est en quelque sorte l’avis pas si éloigné de Benjamin Biard, docteur en sciences politiques qui a écrit : « c’est un pari qui est éventuellement risqué mais qu’on pouvait voir venir depuis 2022 (…) Macron s’est en effet retrouvé affaibli avec un gouvernement minoritaire dès le mois de juin, le RN ayant réalisé une performance inédite avec 88 sièges (…) on pouvait donc s’attendre à une telle décision sachant qu’il était peu probable que son gouvernement aille jusqu’au bout de cette législature... ». lien

En réalité, il faut admettre le fait troublant qu’après les législatives qui viennent, le parti d’extrême droite aura beaucoup de mal à avoir une majorité absolue, même s’il parvenait à mettre dans sa poche quelques membres du LR...

Déjà en 2023, Bardella avait tenté de séduire la droite afin d’élargir sa base électorale, (lien) et la manœuvre continue de plus belle aujourd’hui…

Ciotti vient de franchir le « barrage républicain » en acceptant, avec quelques autres LR de s’allier, sous condition, avec l’extrême droite, (lien) au grand dam de Xavier Bertrand qui n’hésite pas à utiliser le terme de « collaborationniste »...lien

Déjà, lors de la campagne des européennes, ils étaient nombreux à droite à déclarer « j’ai toujours voté à droite, mais aujourd’hui, je suis très tenté de voter RN »...lien

On connaît la suite.

Et à gauche ?

Il semblerait qu’ils aient tous mis leur égo de côté, en proposant un nouveau « front populaire »…

que l’on ne se méprenne pas, car si ce projet perdure, il semble improbable que, même en cas de succès, ils puissent obtenir une majorité... même si les centristes de Bayrou commencent à se poser des questions…

l’idiot utile du Modem se posera-t-il la question de continuer l’alliance avec ce partenaire si peu reconnaissant ?

C’est la question.

Devant ces incertitudes, il faut donner en conclusion la parole à mon vieil ami africain qui affirme que : « si un clown emménage dans un palais, il ne devient pas Roi car le palais devient un cirque »

Le dessin illustrant l’article vient de altermidi

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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