Conférence de presse de Dominique De Villepin au Press club de Paris pour annoncer la création d’un nouveau parti politique, « libre et indépendant ouvert à tous », pour le 19 du mois de juin. Dominique Marie François René Galouzeau De Villepin, que Bernadette Chirac appelait Néron suite à la dissolution manquée de 1997, déclare avoir compris le vote de défiance et la sanction infligée à la droite lors des régionales. L’ancien premier Ministre n’est certainement pas le seul membre de l’UMP à avoir clairement entendu le message, mais il est celui qui à droite s’engage le plus ouvertement contre la politique de Sarkozy. De Villepin candidat en 2012, « A chaque jour suffit sa peine » annonce-t-il, déjà la langue de bois devant ce qui semble une évidence.
En tous cas avec presque 50% d’abstention à la dernière élection, il existe un potentiel d’électeurs dans lequel De Villepin veut puiser. Entre les déçus du Sarkozysme, du Modem, de la gauche sans oublier tous ceux qui ne font plus confiance à la classe politique dans son ensemble, Galouzeau peut espérer ratisser large. Le bellâtre a du charisme et des accents gaulliens mais cela s’arrête là, les Français auront-ils dans deux ans oublié le fiasco du CPE et la nauséabonde affaire Clearstream, il est permis d’en douter fortement.
" Les Français souffrent ... Il faut supprimer le bouclier fiscal ...Augmenter les impôts des plus riches ... une surcote temporaire de 10 à 15% de l’impôt sur les sociétés ". Non ce n’est pas Martine Aubry qui parle, c’est Villepin. " Je suis mal à l’aise dans la politique menée par la majorité " ; il ne prononcera jamais le nom de Sarkozy, pourtant le chef de l’Etat est sa cible et peut-être que sa seule ambition est de le détruire.
Dominique De Villepin le dit lui même " Je n’ai pas de solution miracle " ; le contraire aurait été étonnant. En fait personne ne la possède, cela se saurait, ni la gauche ni la droite, nous sommes dans une crise longue et dure qui nous étouffe et on ne voit pas le bout du tunnel, tout juste peut-on espérer limiter les dégâts.
Michelle Alliot-Marie dénonce cette attitude qui consiste à " Tirer contre son camp ". Sur ce point elle a raison, il est de droite De Villepin cela ne fait aucun doute et il participe à augmenter encore les divisions au sein de la majorité. Fabius ironise est souhaite bonne chance au nouveau parti, voit-il en lui un allié et l’homme providentiel qui peut faire perdre la présidentielle à Nicolas Sarkozy ?
Mais peu importe ce que fera Dominique De Villepin dans deux ans, c’est plutôt l’état de la France qui devrait nous inquiéter, car si la crise perdure dans les années à venir, nous allons vers une explosion sociale de grande ampleur et les belles phrases n’y changeront rien.