Du Macron au Micron

par olivier cabanel
jeudi 28 septembre 2017

L’embellie du nouveau président n’aura pas duré très longtemps, et sa chute vertigineuse en matière de popularité, est la preuve du désamour dont il est l’objet.

La chute est même en train de s’accélérer, puisqu’un sondage récent nous apprend qu’après avoir perdu 7 points supplémentaires en aout, il vient à nouveau de perdre 6 points, et il n’y a plus que 30% des français à se dire satisfait de l’action du président. Lien

Tout compte fait, ça ne devrait surprendre personne, puisque le moment électoral avait fait apparaitre qu’a peine 24% des électeurs potentiels avaient porté leur choix sur Macron au 1er tour, démontrant que le grand vainqueur était finalement le camp de l’abstention. lien

D’autant que ces 24% ne portaient que sur ceux qui s’étaient déplacés pour voter... et la réalité permet d’affirmer qu’il n’a finalement obtenu les faveurs que de 18% des inscrits. lien

Ça ne l’empêche pas de tacler le chef de file des insoumis, en assurant qu’il n’a pas de légitimité, et qu’il est un "raté du suffrage universel". lien

Mais revenons à l’impopularité du nouveau président, et tentons d’en comprendre la raison.

Traiter les français de fainéants manquait à l’évidence d’habileté... ajouter que le pouvoir ne se trouvait pas dans la rue, non plus... parler de certains français en les qualifiant de « gens qui ne sont rien  », pas mieux... utiliser les ordonnances pour valider une loi travail qui est loin de faire l’unanimité, aussi... traiter par le mépris les collectivités locales, les privant de subsides, tout autant...

Un bloggeur propose un joli montage de tous ces dérapages malvenus. ici

La courte vidéo commence par une séquence hilarante dans laquelle on découvre Macron lisant un discours, et avouant finalement ne rien y comprendre...

Plus tard il assure que le libéralisme économique est « une valeur de gauche  »... suivent plusieurs retournement de vestes cocasses dans lesquels il assure être socialiste, puis affirmant le contraire... on l’entend par la suite affirmer « je ne suis pas de droite, et je ne suis pas de gauche », ajoutant plus tard « je n’ai jamais dit ça ».

Suivent des séquences dans lesquelles le nouveau président assure que « la vie d’un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d’un salarié »....

Par la suite, il évoque avoir eu une circonscription... alors qu’il n’a jamais été député.

A la fin de la vidéo, il reproche aux habitants de st Martin et de st Barthélémy d’avoir bloqué les aéroports !... alors que chacun sait que le coupable n’est autre que la célèbre Irma.

La perle finale c’est lorsqu’il a déclaré qu’une « majorité de femmes sont pour beaucoup illettrées... terminant par un déclaration digne de Lapalisse : « la conclusion c’était d’en tirer les conclusions  »...vidéo

S’y est ajouté récemment un lapsus révélateur : évoquant « la fin de l’état de droit », au lieu de « la fin de l’état d’urgence »... et la tentative de ce gouvernement d’imposer au pays un état d’urgence permanent risque de provoquer quelques réactions...

Il est probable que le mauvais résultat pour les marcheurs macronistes aux sénatoriales en soit en partie la conséquence directe de ces multiples dérapages.

Quoi qu’il en soit, il semble que des vents mauvais vont prochainement contraindre le président à naviguer avec plus de sagesse, voire à plus de pertinence.

C’est peut-être le moment de s’interroger sur l’origine de la carrière de celui qui a pris les destinées du pays.

On savait déjà qui, en France, avait fabriqué le phénomène Macron... comme par exemple un certain Jean-Pierre Jouyet, lequel des 2006 l’avait présenté à François Hollande, lors d’un diner, histoire de lui mettre le pied à l’étrier.

Puis sont venus Attali, Minc, suivi par l’intégration au Groupe de la Rotonde, et on connait la suite que j’ai tenté de relater dans un article. Lien

Un blogueur est allé un peu plus loin, décryptant avec précision la machine qui s’est mise en marche afin d’amener Macron au poste suprême.

Le bloggeur se fait appeler « Parker Pointu  », et il propose un premier élément de réflexion : comment Macron a-t-il pu investir dans sa campagne présidentielle la somme de 16,7 millions d’euros, devançant de loin les campagnes de ses concurrents. lien

En effet, en comparaison, François Fillon n’a récolté « que » 3,3 millions d’euros. lien

Le blogueur égrène tous les évènements qui se sont enchaînés afin de faire gagner le candidat présidentiel.

C’est Henri de Castries, président du groupe Bilderberg, groupe qui rassemble des personnalités influentes du monde des affaires, de la politique, des médias, et de la diplomatie qui aurait été à la manoeuvre.

Il s’agissait d’utiliser Macron pour infléchir la politique économique française, afin de l’amener à pratiquer une politique libérale à l’anglo-saxonne.

A l’époque, Macron n’est qu’un modeste conseiller économique à l’Élysée.

Le groupe Bilderberg va donc faire pression sur Valls afin que Macron remplace le trop instable Montebourg, et c’est Jean-Pierre Jouyet qui va réussir à influencer Hollande, lequel donnera la place à Macron.

Première étape réussie donc...

On se souvient du discours prononcé par Valls le 27 aout 2014, lors de l’université d’été du Medef, discours lors duquel il avait déclaré « j’aime l’entreprise », et salué par une longue « standing ovation ». lien

C’est ce même groupe qui va pousser Macron à faire sa loi Macron 2, loi que Valls préfèrera confier à Myriam El Khomri.

Considérant que Valls les a trahi, le groupe décide sa perte... et c’est le 21 mars 2016 qu’un groupe de soutien à Macron va se créer, avec à sa tête De Castries, Gattaz, Draghi, Bergé, Bolloré, groupe qui va financer la création d’un parti dévoué à leur cause, ainsi qu'à celle de leur poulain.

Les grands patrons de presse impliqués dans cette opération vont mettre au point une stratégie concernant à présenter Macron comme « le gendre idéal  », notamment dans la presse féminine, et dans celle destinée à la jeunesse.

Le blogueur affirme que Bolloré aurait eu cette réflexion : « puisque la mode est aux cougars, et aux MILF, mettons sa compagne à la une, c’est tendance, les jeunes vont kiffer ! ».

C’est ainsi qu’on va trouver la photo de la « cougar » en couverture de magazines.

C’est alors que les financiers vont élaborer la création du parti « en marche »... via 2 associations « l’association du renouvellement de la vie politique  » (RVP) et « l’association de financement du parti », laquelle sera financée par des fonds privés de De Castries. lien

Mais le bloggeur va plus loin, assurant que le seul obstacle à la réussite de leur candidat était un certain Fillon, et c’est ce groupe qui aurait lancé les savonnettes que l’on sait : les emplois présumés fictifs, d’abord de l’épouse, puis des enfants, et finalement les costumes offerts...

Misant sur l’orgueil de Fillon qui, malgré tout, voudra continuer coute que coute, conforté par les résultats de la primaire à droite qui lui avait donné une large victoire, empêchant un autre candidat de droite plus crédible de le remplacer, provoquant l’échec cuisant que l’on sait, le groupe Bilderberg aurait été à la manœuvre, alimentant discrètement les chroniques du « Canard Enchaîné » et d’autres médias... mais cette dernière affirmation sera difficile à prouver, les journalistes se refusant logiquement à donner leur sources. lien lien

Quoi qu’il en soit, cette théorie semble reposer sur des bases solides, et dans cette affaire, c’est surtout l’électeur qui aura été trompé.

Si, comme on semble s’y diriger, le nouveau président continue à favoriser les plus riches, aux dépens des autres, comme on le découvre dans la présentation du budget, ça validera le scénario de l’impertinent blogueur.

Ajoutons que le Prez, même hors de frontières, est loin de faire l’unanimité, puisque, posé sur le sol guinéen, il s’est entendu dire : « le problème de l’Afrique, c’est de se débarrasser de la France  ». lien

Alors après s’être posé la question « d’où viens-tu Macron  », il ne serait pas inutile de se poser la question qui en découle : « où vas-tu Macron ?  ».

Dans le mur diront les uns, dans le dur, préciseront les autres, et il faudrait être un optimiste aveugle pour lui voir un bel avenir.

Le groupe Bilderberg fera sans doute le maximum pour le protéger, mais il arrive un moment ou la tâche devient illusoire, voire impossible.

Un sondage est en cours, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’est pas vraiment favorable à celui qui se prend encore pour Jupiter.

Avec 70% de mécontents, les affaires paraissent en effet assez mal engagées. lien

L’hallali est peut-être déjà lancé quand l’on découvre le face à face de la ministre du travail avec Elise Lucet, lors de son Cash Investigation, le 26 septembre dernier, Muriel Pénicaud s’embourbant lamentablement sur le thème du licenciement abusif. lien

Laissons donc l’histoire suivre son cours, mais comme dit mon vieil ami africain : « Balaie là ou tu veux tomber »...

L’image illustrant l’article vient de https://minecraft.

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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