Du rififi chez les royalistes : une guerre de succession, pas de religion

par chrisgalond
vendredi 20 novembre 2009

Depuis le 14 novembre, une nouvelle guerre au sein du parti socialiste a éclaté entre Ségolène Royal et Vincent Peillon. Chaque jour, les deux anciens alliés du courant royaliste s’envoient, par médias interposés, différentes attaques de plus en plus virulentes. Cette guéguerre des chefs est symptomatique de l’impasse dans laquelle se trouve le PS. Cette situation est mortelle pour le PS (paix à son âme, le peuple de gauche ne s’en portera pas plus mal), mais c’est surtout du pain béni pour Sarkozy qui doit s’en frotter les mains.

 Laissons les royalistes à leurs querelles de clochers et à leur manque de maturité. Mais comment le PS en est arrivé là ? Pourquoi la gauche devrait rester esclave de ce parti décadent qui nous balade de défaites en défaites ?

La réponse est simple : en reniant son essence. Historiquement et étymologiquement, le PS a pour mission de proposer un projet politique pour lutter contre le capitalisme en proposant une société nouvelle où les moyens de production seraient collectifs.

 En suivant (sans l’avouer explicitement) le modèle social démocrate européen, les socialistes français ne cherchent plus à proposer une société alternative au libéralisme, mais à atténuer ses funestes conséquences, trahissant ainsi son idéal originel. Et les aspirations des vrais femmes et hommes de gauche.

 Le PS est donc devenu un parti capitaliste où les leaders font joujou faute de véritables projets. Selon les sondages, le meilleur candidat socialiste pour les prochaines présidentielles ne serait autre que... Dominique Strauss Khan, le directeur général du...FMI, l’organisme symbole du libéralisme et de la mondialisation.

 Comment alors s’étonner des revers électoraux successifs du parti ces dernières années ?

D’ailleurs, même le parti communiste n’est plus qu’un fantôme depuis qu’il a succombé aux sirènes socialistes. Comme s’il y avait quelque chose de mortel à s’approcher de trop près de Solferino ! Son électorat populaire et radical (de gauche quoi) n’a pas supporté de voir le PC valider des privatisations. Je ne crois pas être le seul à m’être tourné vers Besancenot. Ce n’est peut être pas raisonnable (parce que le libéralisme est raisonnable peut-être…), mais c’est au moins cohérent.

 Les récents enfantillages des dirigeants socialistes, tendance royaliste, semblent donc finalement logiques : privé d’idéologie, vidé de son sens, le PS n’est plus qu’un ensemble d’individus, qui se livrent une bataille d’égos. Sans débat sur les idées, il ne peut y avoir débat que sur les personnes.


 Le problème, c’est qu’un PS décrédibilisé plombe toute la gauche et donne l’impression que l’opposition à Sarkozy est incarnée par Royal ou Peillon.

Le parti socialiste est devenu un appareil obsolète, incapable de jouer son rôle d’opposition (François Bayrou, allié historique de la droite est considéré comme le principal opposant de Nicolas Sarkozy !) et sclérosé par les querelles intestines. Ecœurés par ces disputes qui occultent tout débat de fond, les électeurs se tournent vers l’abstention ou le vote blanc.

 D’autre part, ce contexte permet à Sarkozy de mettre en œuvre ses différents projets de destruction sociale de la France, dictés par ses amis du CAC 40. Sans opposition, le président dont l’absolutisme est à peine dissimulé, entraîne le pays dans une spirale économiquement ultra libérale et socialement réactionnaire. Merci au PS et à ses électeurs : en 2012 la France s’offrira 5 longues années supplémentaires de Sarkozisme.

 S’il veut retrouver de son électorat (et un jour mon vote), le parti socialiste doit donc cesser de renier ce qu’il est : un parti vraiment à gauche, anticapitaliste et antilibéral qui propose une société nouvelle, égalitaire. L’espoir fait vivre !


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