« Ducon » et « Durien » atomisent Sarkozy

par Fergus
lundi 10 octobre 2016

Le ciel électoral s’assombrit de plus en plus pour l’ex-président de la République. Le sursaut des sondages de la « primaire de la droite et du centre » qui avait remis Sarkozy à égalité avec Juppé après son entrée officielle en campagne semble avoir fait long feu : les deux dernières enquêtes sont même dévastatrices pour l’ancien locataire de l’Élysée...

Plus matamore que jamais, Sarkozy avait pronostiqué un « effet de blast » en sa faveur dès lors que serait officialisée l’annonce de son entrée en compétition dans la « primaire de la droite et du centre ». Certes, l’ex-président a bénéficié d’un rebond de sa cote. Mais au mieux ce sursaut l’a porté à la hauteur de Juppé au 1er tour, l’ex-président continuant d’être donné battu de 8 à 10 points lors du 2e tour de cette « primaire ». Cette modeste évolution n’avait pas empêché quelques éditorialistes en mal de buzz d’évoquer « une dynamique en faveur de Sarkozy » ou « un tassement de Juppé ».

Depuis, rien ne va plus pour le teigneux et revanchard ex-patron de LR, plus lepéniste que Le Pen dans son positionnement politique et toujours plus baroque dans ses promesses, à l’image des irréalistes propositions de référendum jetées en pâture, lors du meeting tenu hier au Zénith de Paris, aux militants les plus radicalisés de son parti, et plus encore aux électeurs frontistes, grossièrement racolés par ce camelot cynique et sans scrupules. Il est vrai que la semaine passée a été particulièrement rude pour Sarkozy, entre la publication des révélations dérangeantes de Buisson dans son livre « La cause du peuple » et la transmission par le parquet norvégien à la justice française d’un carnet authentifié de l’ancien ministre du Pétrole de Khadafi qui montre que Sarkozy aurait bénéficié pour financer sa campagne de 2007 de plusieurs millions d’euros versés à son profit hors de toute légalité par le dictateur libyen.

Les deux derniers sondages en date sont, à l’évidence, le reflet de ces nouvelles données, combinées au rejet toujours très vif de l’ex-président dans une très large proportion de l’opinion. Non seulement ces enquêtes ne mesurent aucune dynamique en faveur de Sarkozy, mais c’est au contraire Juppé qui, du haut de sa posture de commandeur sage et sûr de lui, tire les marrons du feu et creuse à nouveau l’écart d’une manière significative chez les Français désireux de participer à la « primaire de la droite et du centre ».

Avec 39 % contre 31 % au 1er tour, l’enquête réalisée pat Odoxa-Dentsu Consulting pour France 2 pointait en effet dimanche une très forte progression du maire de Bordeaux face à son agité concurrent. Et l’enquête Kantar-Sofres-One Point conduite pour Le Figaro-RTL-LCI enfonce ce lundi encore plus le clou en attribuant 42 % des votes de 1er tour à Juppé contre seulement 28 % à Sarkozy. Quant aux projections du 2e tour, elles font très mal à l’ancien locataire de l’Élysée : Odoxa-Dentsu Consulting donne en effet Juppé vainqueur de Sarkozy par 59,5 % contre 40,5 % ! Un écart ô combien spectaculaire qui est encore plus dévastateur pour Kantar-Sofres-One Point : 62 % contre 38 %, soit 24 points de différence entre les deux favoris de ce scrutin !!!

Sarkozy laminé par « Ducon » et « Durien » – les surnoms dont il affublait* Juppé et Fillon en amont de cette « primaire » –, voilà qui ne manquerait pas de sel. Et c’est bien ce qui est en passe de se réaliser, les deux sujets de mépris de l’ex-président totalisant au 1er tour respectivement 50 % et 53 % dans les deux enquêtes. Un Fillon-Durien qui, ce matin sur les ondes d’Europe 1, n’a pas hésité à plaider coupable du relatif échec du quinquennat précédent, non sans souligner le silence du principal responsable de cet échec de gouvernance. Un certain Sarkozy qui persiste pourtant à se croire un nouveau destin national dont manifestement les Français ne veulent plus. Probablement le lui feront-ils savoir dès le 20 novembre, jour du 1er tour de la « primaire de la droite et du centre ».

Propos de Sarkozy rapportés par Le Canard Enchaîné à l’encontre de ses futurs adversaires de la « primaire » dont il était persuadé qu’il ne ferait qu’une bouchée.


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