Échangerons-nous liberté contre fausses promesses ?

par moderatus
mardi 14 avril 2020

 

L’intervention du président de la république peut se résumer en une phrase.

« Je n'ai pas réussi à faire produire ou acheter les tests, masques, respirateurs qui nous permettraient d'envisager un début de déconfinement. Vous serez donc privés de liberté pendant encore un mois minimum, et sans certitude que dans un mois nous ayons enfin les moyens de ce déconfinement »

Accepter de perdre de sa liberté pour assurer plus de sécurité, sécurité sanitaire dans le cas présent ? Quelle part de notre liberté sommes nous prêts à sacrifier ? des questions qui nous taraudent.

Ce niveau de confinement indiférencié que nous a imposé la mauvaise gestion de la crise ne cesse de se durcir au fil des jours.

La Liberté de circulation fait partie des droits fondamentaux. Jamais, même en période de guerre cette liberté n'avait été supprimée en France.

 

Les gaulois ne sont ni idiots ni réfractaires comme certains le prétendent.

Si le pouvoir était arrivé à se révéler crédible, précis, n'employant plus le mensonge et ne cherchant pas à nous expliquer comment se priver de ce qui est indispensable, mais comment se le procurer, il ne contenterait pas tout le monde, mais ne serait pas rejeté par la majorité des citoyens. Les Français accepteraient plus volontiers alors ces privations de liberté temporaires, si on leur garantissait leur temporalité, leur efficacité, car d'autres contraintes risquent de s'ajouter. On attend des décisions de l'exécutif sur le traçage numérique. Ce flicage numérique digne d'un scénario orwellien que l'on croyait réservé aux pays autoritaires, risque d'être adopté rapidement.

 

Le deal 'plus de sécurité moins de liberté' est jouable mais si il est réel, sinon une partie de la population pensera qu'on les emmerde pour rien et ne jouera pas le jeu.

 

Les conditions d'un déconfinement réussi sont connues mais nous ne les remplissons pas et ne les remplirons pas mieux dans un mois.

 

L'INSERM affirme

Le déconfinement ne peut avoir lieu sans un dépistage massif et des mesures d'isolement.

''Le déconfinement oui, mais pas tout de suite et surtout pas n'importe comment. Aux multiples voix scientifiques qui l'affirment déjà s'ajoute une étude réalisée notamment par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et publiée dimanche. Selon ses auteurs, qui outre l'Inserm travaillent pour l'Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique et Médecine Sorbonne Université, le déconfinement français provoquerait une nouvelle vague épidémique si n'était pas mis en place un système de tests massifs et d'isolement des personnes infectées. « Le tracement et dépistage massif de cas-contacts pour les isoler rapidement sont nécessaires tout en maintenant les écoles fermées et les personnes âgées isolées », avance l'équipe de Vittoria Colizza et Pierre-Yves Boëlle.''

 

Les français attendaient donc du président de la république, ni flatteries tous azimuts ni des chiffres approximatifs, aucune condescendance, mais, un discours de vérité, mobilisateur et si possible court.

 

Ils attendaient :

-L' aveu du « chef des armées » que de plusieurs solutions au départ de cette pandémie, ce n'est pas la meilleure qui avait été décidée.

-Que dans la réaction avait manqué un manque de moyens évidents, et que les responsabilités ne datent certes pas 3 ans.

-Que maintenant conformément aux préconisations de l'INSERM tout était mobilisé pour que tous les moyens indispensables au déconfinement soient rapidement mis en place.

-qu'à telle date, on serait prêt à commencer le déconfinement.

-L'affirmation que l'intégralité de ces entorse graves à nos libertés seront totalement levées ensuite, car rien n'est moins sur, on l'a vu avec les mesures d'urgence prises contre le terrorisme, dont certaines perdurent.

 

Au lieu de cela on a eu

-le galimatias habituel, la câlinothérapie, les approximations angoissantes, les demi vérités, les incertitudes qui taraudent.

-L'auto satisfaction pour le parcours effectué à ce jour, il a même osé "nous avons innové, osé, agi.

-l'endoctrinement infantile des mesures que l'on nous rabâche 20 fois par jour, une emphase insupportable et une philosophie de comptoir sur l'union du peuple.

Pour retrouver une unité nationale monsieur le président, il faut la confiance dans les mesures qui vont être prises, et pour retrouver la confiance il y a les exigences de vérité et de clarté et de moyens. On en est loin !

La seule mesure annoncée : nous devons subir encore un mois de confinement minimum avant un début éventuel de déconfinement, alors que nombre de pays démarrent leur déconfinement, mais aucun chiffre, aucune certitude sur le nombre de tests, de masques, disponibles qui nous permettraient ce déconfinement.

 

On a eu encore trente minutes d'un discours long et lassant d'enfant roi impuissant, pas celui d'un chef de guerre.

 

Mais attention, << Malheur au pays dont le roi est un enfant>>

 


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