Echec de la hiérarchie catholique

par Féraud
lundi 27 mai 2013

A vouloir jouer avec le feu on se brûle.

Le 26 mai il y avait beaucoup moins de monde qu'avant et la manifestation était truffée de groupes d'extrême droite.

Les violences insupportables et inqualifiables de la fin de manifestation étaient prévisibles et d'ailleurs l'aile dure de l'Eglise y était.

Dire que ces irresponsables ont emmené leurs enfants qui vociféraient à la demande. Quelle honte !

Le communiqué de la Fédération Nationale de la Libre Pensée est particulièrement juste dans son analyse.

Au fait, on pourrait passer à autre chose

Jean Feraud

Mariage pour tous :

L’Église a joué, l’Église a perdu

Comme l’a souligné, depuis la prière du 15 août 2012, la Fédération nationale de la Libre Pensée constate que l’Église catholique a changé de cap en matière de démonstration politique. Elle s’affiche désormais publiquement dans l’arène publique. Ce faisant, elle perd ainsi son masque « d’autorité morale ». Tout le monde a compris qu’elle est désormais publiquement « partisane », alors pour les leçons de morale au dessus de la mêlée, elle repassera !

Qui peut croire, un seul instant, que ce n’est pas l’épiscopat catholique qui a fourni les finances pour « monter à Paris » et qui a fourbi les arguments pour cela ? C’est la main de la Sœur dans la soutane du Frère que vous savez… Et pourtant, l’Église n’a pas pu faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers.

Malgré sa démonstration de force,

l’Église catholique n’en peut mais…

 

L’Église catholique, comme l’UMP, le FN et bien d’autres (à gauche aussi), vont devoir gérer la suite. Le résultat bénéfique (mais non prévu) est que cela est, un joli désordre parmi les adversaires du mariage pour tous. On remarquera la pieuse solidarité de Sainte-Ségolène-Royal avec l’Eglise catholique. On n’est pas un « bébé-Delors » pour rien »

On remarquera aussi avec émotion les déclarations des Maires UMP qui au nom de la « clause de conscience », refusent de célébrer les mariages pour tous. Outre qu’en tant qu’élus, il n’y a une clause, c’est celle de la République, comment ces braves gens vont-ils pouvoir reprocher aux délinquants des banlieues de ne pas appliquer la loi de la République alors qu’ils s’assoient dessus quand cela ne leur plait pas ? On leur souhaite bien du plaisir…

Après le 6, vient toujours le 12

On l’a vu, les partisans de l’extrême- droite rêvent d’un nouveau 6 févier 1934. Ils ont un curieux calendrier. Ils oublient qu’il y a eu ensuite le 9 et le 12 février qui les a mis pour un temps dans les poubelles de l’Histoire. Cela a commencé place de la Concorde et cela a fini à Sigmaringen. On s’interroge de voir Jean-François Copé emprunter les mêmes chevau-légers de Pétain, De Gaulle et Mitterrand. Action Française quand tu nous tiens….

Ce qui a défait la réaction en 1934, c’est la mobilisation sociale de la classe ouvrière. Contre la réaction, il n’y a que la révolution. Vieille lune, vieille histoire ; mais elle creuse toujours la vieille Taupe.

On constate par ailleurs une certaine nostalgie. Le vendredi 24 mai 2013, une horde d’excités a paradé devant le siège du Grand Orient de France pour dénoncer la Franc-maçonnerie. Si cela leur fait du bien, cela ne nous fait pas de mal. Les derniers de leurs représentants qui avaient cela, c’’était en 1940 et cela s’appelait la Gestapo. Petits moyens, petits objectifs.

Quelque temps plus tard dans le weekend ce fut le siège du PS qui subit les mêmes outrages. On va finir par défiler au pas de l’oie sur les Champs-Élysées. Nostalgie ?

La Libre Pensée s’est exprimée clairement : nous sommes pour que toutes les opinions s’expriment, y compris et surtout celles de l’Église catholique. C’est la démocratie et nous y sommes attachés. Surtout pour nos adversaires.

Mais manifester devant des locaux maçonniques, syndicaux, associatifs, politiques ; c’est du totalitarisme !

Empêcher des manifestations, quelles qu’elles soient, c’est du fascisme !

Les libres penseurs seront Toujours Prêts Pour Servir.

Point de vue de la Libre Pensée

La mobilisation occasionnée par l’adoption, par le Parlement, de la loi sur le mariage pour tous, ne peut que conduire à quelques considérations générales, de caractère politique.

Il est évident que, nonobstant les discussions internes, l’opposition –qui peut que se montrer satisfaite des orientations pro-capitalistes et libérales du gouvernement en matière d’économie et de social- investit ce qu’on appelle le sociétal pour marquer sa différence et celle-ci trouve un concours non négligeable avec la religion, dés déclarations du Cardinal André Vingt-trois qui sont un véritable aveu : « Nous ne devons pas attendre des lois civiles qu’elles défendent notre vision de l’homme  », ce qui, pour un libre penseur, ne peut être qu’une confirmation à l’activisme revendiqué dans les établissements scolaires privés de type religieux, à l’expression politique de Madame Boutin, sans oublier –car cela est important- les déclarations et agissements du monde militaire qui libéré de la conscription, donc d’une représentation globale de notre société, s’affirme clairement comme à la société nationale immobilière réservée aux officiers, affichait une banderole anti-gays, le numéro deux du diocèse aux armées, dans un pamphlet, aurait assimilé la volonté du gouvernement sur le mariage pour tous, au « fascisme  » et de conclure « l’idéologie de type socialiste aboutit toujours au totalitarisme  ».

En dehors du fait qu’il peut se calmer, car nous sommes loin de l’idéologie socialiste, le Canard enchainé qui a révélé ces expressions militaires publique, indique que même au Prytanée militaire de la Flèche (enfants de troupe), la direction a du faire décrocher des affiches de Civitas. Tout ceci confirme que malgré la sécularisation, nous assistons à la restauration du lien entre le sabre et le goupillon.

Les nostalgiques de l’autorité morale et politique

de l’Église se font entendre

Et pourtant, l’histoire et l’évolution de la société donnent lieu à des situations paradoxales. Car, sauf erreur de ma part, il y a encore quelques années les progressistes, les athées et les anarchistes, étaient adeptes de l’union libre qui, à l’époque, était condamnée par l’Église. Il faut dire que les partisans du mariage pour tous considèrent qu’il s’agit de régler, juridiquement, les problèmes de patrimoine commun de gens du même sexe.

Rappelons que, pour notre part, en dehors du fait, satisfaisant pour un libre penseur, que le mariage ne soit plus un sacrement, mais un acte d’État civil, c’est au nom de l’égalité entre citoyens que nous nous sommes prononcés en faveur du mariage pour tous et gageons que dans quelques années, il y aura des séparations, des procès voire des débats d’héritage, comme pour tout citoyen. Encore faut-il revendiquer le droit de propriété.

Et, dès lors, les homosexuels seront enfin considérés comme des gens normaux.

 

Marc Blondel

Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée


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