Élections municipales d’Aix-en-Provence : Le déshonneur d’une ville

par Olivier Bonnet
samedi 4 juillet 2009

Toute honte bue, Maryse Joissains fait campagne « Pour l’honneur d’une ville » !

Voici donc Maryse Joissains-Masini, députée-maire d’Aix-en-Provence, qui règne sur la municipalité depuis huit ans et prétend se faire réélire en faisant campagne "Pour l’honneur d’une ville". L’honneur a tellement été bafoué que le Conseil d’Etat a invalidé les dernières municipales, à cause d’un tract accusant les adversaires de celle qu’on surnomme "la poissonnière de Toulon" d’être, qui un pédophile, qui un alcoolique, qui un homosexuel. Joissains, bien sûr, n’a rien à voir avec ce tract, elle en jure ses grands dieux - et elle porte ostensiblement une grande croix à son cou : au fait, ce n’est pas interdit ça, les signes ostensibles ? Elle accuse au passage la plus haute juridiction administrative française d’avoir rendu une décision "politique". Drôle de façon pour une juriste (elle est avocate) de remettre ainsi en cause une telle institution de la République ! Que dit réellement le Conseil d’Etat ? "La haute juridiction relève le « caractère exceptionnellement violent  » des attaques dirigées contre FX De Peretti (Modem, NdA) et certains de ses colistiers. Elle fait ensuite référence à un « tract anonyme contenant des imputations injurieuses et diffamatoires mettant en cause la vie privée ou la probité  » des membres de la liste centriste « Génération Aix ». Médisances reprises sur Internet. Pour les juges du Conseil d’Etat, cet enchaînement « excède largement les limites de ce qui peut être toléré dans le cadre de la polémique électorale ». Ils pointent encore «  un article publié dans l’édition spéciale d’un hebdomadaire national (Le Nouvel Observateur, NdA) dans lequel Maryse Joissains a tenu des propos, non démentis, mettant clairement en cause la vie privée  » du leader du Modem et de certains membres de sa liste. Bref, cette succession de dénigrements « ayant été de nature à fausser les résultats du scrutin » a conduit les magistrats à trancher en faveur du plaignant", comme l’écrit La Marseillaise. Clair comme de l’eau de roche.

Joissains n’aurait rien à y voir ? C’est oublier cette précision apportée par La Provence, quotidien pourtant notoirement de droite : "Le contenu du tract va bien au-delà de ce que l’on voit habituellement lors des campagnes électorales. Un torchon nauséabond qui aligne sans l’ombre d’une preuve des accusations qui vaudraient la cour d’assises à FXdP si elles étaient exactes. L’ensemble agrémenté de propos homophobes, injurieux ou portant atteinte à la vie privée des autres colistiers, dont Soraya Ghodbane, la compagne de François-Xavier de Peretti. Ce tract aurait été distribué dans les boîtes aux lettres en mairie, puis sur la voie publique. Pour les plaignants, qui s’appuient sur plusieurs témoignages, il aurait pu être fabriqué et diffusé par des membres de l’équipe de campagne de la députée-maire, identifiés par des témoins." C’est entendu, le Conseil d’Etat a tranché, les élections sont donc annulées. Il était temps de moraliser la vie politique aixoise ! Pour mémoire, reportez-vous à notre article explosif Maryse Joissains : le népotisme aux frais du contribuable. Sans compter les tripatouillages sur les listes électorales, dénoncés par un fonctionnaire alors en poste au service des Elections de la mairie, depuis muté et en butte à la vindicte de l’impératrice aixoise. Raymond Chaoul est allé jusqu’au Conseil constitutionnel pour contester la validité des élections. Son recours a été rejeté sans que la haute assemblée ne conteste les irrégularités : simplement, il n’avait pas apporté la preuve qu’elle résultent de "manoeuvres" de la part du maire. Soutenu par la ligue des droits de l’Homme, il se plaint de vivre depuis ce jour une "véritable situation de harcèlement", victime de brimades constantes et de sanctions financières : il ne fait pas bon s’opposer à Mayse Joissains à Aix !

C’est dans ce contexte des plus tendus que trois jeunes gens ont créé le site Plus belle la ville, pour rendre compte en vidéo de la campagne électorale en cours dans la cité du Roi René. Un salutaire travail citoyen effectué dans l’optique d’en tirer un documentaire. Les interviews des candidats sont garanties sans langue de bois ! Ayant découvert nos articles consacrés à Joissains, il nous ont aussi contacté afin de nous demander notre éclairage sur la situation et nous leur avons volontiers accordé un entretien, diffusé sur le site en plusieurs parties (les deux premières sont ici et ). Sans prendre parti pour une liste en particulier, nous y appelons juste à battre celle qui incarne, au contraire de ce qu’elle prétend, le déshonneur d’une ville. Puissent les électeurs aixois lui signifier enfin son congé !

 

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