Enfumage

par jlhuss
mercredi 19 septembre 2012

"Enfumage", c’est un peu ainsi que l’on pourrait définir la séquence politique que vivent actuellement les Français. Dans ces conditions il n’est absolument pas étonnant d’enregistrer l’impitoyable baisse de popularité et de confiance du Président de la République. Ses partisans, un peu aux abois ne cessent de répéter que tout ça était dans le programme, qu’il n’y a pas à être surpris, qu’au contraire François Hollande remplit son contrat etc. Je ne commettrais pas l’indélicatesse de penser un instant qu’ils sont dupes de leurs propos.

Bien sûr, François Hollande avait promis le mariage pour les homosexuels ; bien sûr il avait affirmé que les étrangers auraient le droit de voter pour les élections locales, bien sûr … Mais comment continuer à croire que là était l’essentiel aux yeux de ceux qui lui ont fait confiance. Le croire et le proclamer est un contre-sens complet qui enfonce dans l’erreur d’appréciation globale. Ce ne sont certainement pas ces thèmes qui occupent l’esprit de nos concitoyens et pourtant ce sont eux qui occupent le gouvernement et les débats ici ou là. Voilà encore une raison supplémentaire de désillusions et de rejet de la « politique ». Il est évident que les questions touchant à l’organisation européenne et à ses conséquences économiques et sociales sont beaucoup plus en prise sur la vie quotidienne de nos concitoyens. Des enquêtes d’opinion récentes montrent que nos concitoyens deviennent de plus en plus réticents à la forme actuelle de l’Europe. Ainsi, vingt ans après Maastricht, le référendum qui avait tant divisé les Français serait perdu s'il avait lieu aujourd'hui. Par ailleurs, au moment où Madame Taubira réforme la politique pénale, 57 % des personnes interrogées jugent "tout à fait prioritaire" la lutte contre la délinquance et certainement pas un « relâchement » judiciaire. On pourrait bien sûr discuter sur les sujets ici évoqués et il n’est pas question de nier l’acuité de certaines d’entre eux. Simplement, il est évident qu’ils ne correspondent absolument pas aux vraies préoccupations des Français aux prises avec les augmentations énergétiques, la menace du chômage, la crainte pour le pouvoir d’achat. Les questions débattues actuellement peuvent ainsi légitimement apparaître comme un « enfumage » pour masquer l’essentiel qui lui , ne change pas.

Autrement dit, « le changement maintenant » pour la frime mais pas sur le fond.

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