Entre Copé et Fillon, l’épilogue du sarkozysme

par URBVM56
vendredi 12 octobre 2012

Le coup d’envoi de la course à la présidence de l’UMP a donc retenti. Les duellistes Copé-Fillon, qui jusqu’ici s’affrontaient à fleurets mouchetés, pourront étrenner avec une joie non dissimulée l’affrontement au sabre ou à l’épée, le temps des timides escarmouches devant laisser leur place aux offensives brutales et sans merci.

Si les médias (et la gauche) s’en délectent d’avance, c’est que cette lutte politicienne se pose implicitement en épilogue de la page Sarkozyste, la victoire de l’un (Fillon) la condamnant à demi-mots, celle de l’autre (Copé) revendiquant au contraire la pérennité de la pensée de l’ancien président. Au-delà de l’opposition entre les néogaullistes et les gaullistes sociaux, le véritable enjeu n’est donc pas dans un premier temps de faire entendre une opposition aux inepties socialistes, mais plutôt de trouver l’essentiel fédérateur de ces multiples courants de pensées qui forment l’UMP. Avec l’éclatement du parti comme épée de Damoclès en cas d’échec… Comme le soulignera Jean-François Copé en autorisant les « mouvements internes  » le 2 Mai 2012.

En effet, force est de reconnaître le mérite sarkozyste d’avoir su fédérer en 2004, sous son aile autoritaire, un mouvement qui semblait proche de l’explosion après la (courte) présidence Juppé. D’une main de fer pendant 3 ans, il tint alors les différents courants de pensée en vue de préparer la présidentielle de 2007 : des libéraux réformateurs aux néogaullistes en passant par les chrétiens-sociaux, tous les courants appuyèrent donc celui qui allait devenir l’hyper-président. Cette genèse aux relents césaristes explique à elle seule les caractéristiques de la pensée sarkozyste : bonapartisme modéré, jacobinisme, opportunisme et pragmatisme quasi-chiraquien en formant la quadrature fondamentale.

Or l’UMP, à l’instar des autres partis politiques, souffre du même symptôme que la république : la division, intrinsèque au régime électif national. Pure et cristalline en cas de turbulences ou en l’absence de chef charismatique, elle se retire temporairement quand le pouvoir présidentiel semble acquis… Mais reste toujours là, guettant les moindres remises en question pour faire entendre sa voix.

L’avenir nous dira si l’épilogue du sarkozysme sera heureux ou non. La France, elle, n’en sortira à l’évidence pas grandie : le sarkozysme, loin d’avoir résolu l’équation économique qui s’offrait à lui, n’a fait que préparer, par son incompétence et ses erreurs, l’avènement socialiste. Le nouveau président de l’UMP, quel qu’il soit, ne pourra au mieux que freiner la folle course de la locomotive socialiste, celle-ci multipliant les preuves de son insondable bêtise à chaque instant.

L’espoir sarkozyste fut une chimère en 2007, tout comme celui du renouveau de la Droite française aujourd’hui : la France a besoin d’un principe fédérateur et ce, bien au-delà des clivages politiques républicains, pour pouvoir réellement envisager sa sortie de crise.


Lire l'article complet, et les commentaires