Et le gagnant est... Nibor Sed Siob !
par olivier cabanel
mercredi 30 novembre 2016
C’est Martine Aubry qui a décoché la première flèche, en déclarant : François Fillon, c’est Robin des bois à l’envers... lui, il prend aux pauvres pour donner aux riches.
Mais qu’en est-il réellement ?
Si l’on s’en tient au programme affirmé qui a fait triompher Fillon sur Juppé, sachant qu’avec le temps qui passe, les engagements pris avec « coup de menton » à l’appui, s’effilochent souvent vu les compromis qu’il faudrait passer avec la droite mesurée, et les centristes, au risque de perdre la présidentielle.
Mais restons-en aux engagements.
Si vous êtes, comme quelques millions de français, à la case chômage, vos allocations vont devenir diminuer régulièrement au fil des mois, et de toutes façons, elles seront versées moins longtemps.
Le maximum, plafonné à 75%, sera de 2 ans, voire de 3 ans si vous avez plus de 50 ans.
Le but recherché est de pousser le chômeur à prendre n’importe quel emploi, voire à n'importe quel prix.
L’argument massue, quelque peu fallacieux, déployé par l’élu de la primaire de la droite étant : « la pauvreté s’accroit à cause du chômage, donc la clé de tout est le redressement de la France, le plein emploi ».
Quand aux emplois aidés ils seront purement et simplement supprimés, alors que depuis leur création, en 2012, ils ont bénéficié à 300 000 personnes.
Sur la question smic, (1143 € net) que Fillon veut « correct et décent », il n’est pas manifestement question de l’augmenter, puisque l’élu de droite assure « qu’il est plus élevé que dans la plupart des pays européens ».
Transmis à nos voisins suisses pour lesquels il est de 4000 francs suisses...
Et puis Fillon a qualifié les coups de pouces donnés à ce smic de « faute politique ».
Si vous êtes fonctionnaires, vous devrez travailler d’avantage, sans avoir pour l’instant la garantie d’être mieux payés, même si l’ex-premier ministre affirme « qu’il y aura des négociations ».
Tous les avantages des salariés de la fonction publique seront passés « à la paille de fer pour en gommer tous les avantages injustifiés ».
Ajoutons pour faire bonne mesure que le premier jour de congé maladie ne sera plus payé.
Toujours sur la question des 5,5 millions de fonctionnaires, Fillon en supprimera 500 000, et les embauches seront gelées pendant tout le quinquennat.
Pour les travailleurs du privé, la durée légale du temps de travail sera supprimée, se basant sur le maximum autorisé par l’Europe, c'est-à-dire 48 heures...
Transmis à nos voisins scandinaves qui ont décidé de limiter le temps de travail à 6 heures par jour. lien
Dans le projet Fillon, vous ne pourrez plus prendre la retraite avant 65 ans, l’impôt sur la fortune sera supprimé, la baisse de l’impôt sur le revenu « n’est pas une priorité absolue... »
Si vous avez la chance d’être un chef d’entreprise, l’impôt sur votre société sera allégé, et les charges patronales seront remplacées par une augmentation de la TVA, payée donc par tout le monde, ce qui provoquera théoriquement un allègement de 50 milliards.
De plus, le code du travail va être réduit drastiquement. lien
Et l’éventuel futur président de la république prévient que toutes ces mesures seront mise en place très rapidement, dès les premier jours de la présidence, a coup d’ordonnances, de 49/3, avec une préférence marquée pour qu’elles le soient autour des mois de juillet/aout, lorsque les français seront en vacances, afin de limiter, comme on l’imagine, toute velléité de contestation.
Sur d’autres sujets, comme par exemple l’environnement, Fillon entend supprimer « le principe de précaution », et mise allègrement sur le nucléaire. lien
Ceci posé, ce président à venir ne doit-il pas être exemplaire ?
Lorsqu’on met à l’ordre du jour la restriction financière, la responsabilité, tout ça pour « redresser la nation », ne doit-on pas donner des signes tangibles prouvant, par les faits, que l’on est dans le droit fil de cette pensée ?
Mais alors, quid de la déontologie de ce premier ministre qui a appliqué une politique qu’il n’approuvait manifestement pas, qui n’a cessé d’être humilié par son Président, et qui pourtant est resté à son poste durant 5 ans ?
N’aurait-il pas dû démissionner ?
Quid aussi de cet amateur de vitesse, courant les circuits automobiles, qui, pour se rendre dans sa demeure, un bâtiment qui hésite entre le manoir et le château,
ou qui utilise, au frais de la princesse, un avion supersonique, pour couvrir moins de 300 km ? lien
Que penser de ce ministre obnubilé par la vitesse, qui à l’occasion de son ministère a troqué sa voiture, une Peugeot 607, contre une Citroën C6, suréquipée, blindée, pour la modique somme de 120 000 euros ?
Est-ce un bon exemple ?
Est-il compatible de déclarer être à la tête d’un « état en faillite » et de dépenser sans compter les deniers du contribuable ?
Toujours dans le domaine de l’aviation, quid de ce voyage qu’il a effectué à bord d’un Falcon de l’état, un certain 9 juin 2007, afin d’inaugurer le TGV Est, destiné à relier Paris à Strasbourg.
Pour la défense du rail, n’aurait-il pas du prendre plutôt le TGV que l'avion ?
Pour la petite histoire, il y avait à bord de ce Falcon, un certain Alain Juppé, alors ministre de l’environnement, ce qui donne une certaine idée de l’implication réelle de celui-ci dans la défense de l'environnement. lien
On pourrait aussi s’interroger sur le pseudo qu’il avait pris un certain temps pour son compte Twitter : « FdeBeauce »...ce républicain aurait-il un penchant royaliste ? lien
Est-ce bien raisonnable pour un premier ministre, soucieux de l’état de santé financier du pays qu’il entend diriger, de modifier de façon plus que conséquente l’appartement de fonction qui lui était destiné, en en triplant la surface ?
De sources bien informées, (le canard enchaîné), c’était pour loger son épouse et 3 de ses enfants...
D’autres dérapages ont permis à l’observatoire des subventions de déclarer : « c’est le ministre le plus dépensier du gouvernement Sarközi »...lien
Serait-il donc mal placé pour demander des sacrifices aux français ?
Et puis, on pourra s’interroger sur la question religieuse, car dans une République réputée laïque, portée par la volonté de respecter le culte de chacun, mais sans pour autant se donner une identité religieuse, comment ne pas poser la question à cet éventuel chef de l’état, de la place qu’il donne à la religion ?
Il n’a pas hésité à brandir sa foi, ni hésité à faire un clin d’œil à ceux qui luttent contre l’homosexualité, ceux qui luttent contre l’avortement, et n’a pas hésité non plus à s’afficher lors des manifs qui défendaient ces dogmes discutables...lien
On ne pouvait donc être surpris par la présence, lors de sa victoire aux primaires, de la tristement célèbre Frigide Barjot...même s’il pourra toujours rétorquer qu’il ne l’a pas invité. lien
Alors qu’il ait une foi, catholique manifestement, qu’il ne se cache pas d’assister régulièrement à la messe, qui pourrait le lui reprocher ?
Mais est-ce pour autant républicain de mettre cette foi en avant ?
En tout cas, des internautes taquins nous proposent une photo de ceux qui, dans quelques mois, pourraient tenir les destinées de la France.
Est-ce ceux là que la majorité désire ?
L’avenir nous le dira.
Comme dit mon vieil ami africain : « quand on s’accroche trop au passé, on se condamne à ne pas avoir d’avenir ».
L’image illustrant l’article est de humourger.com
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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