Eurobonds : Merkel a crié, Hollande a plié et ça l’arrange bien

par syd93
vendredi 22 juin 2012

Il n’aura pas fallu 5 semaines de présidence pour que François Hollande lâche les Eurobonds. Et pourtant, les Eurobonds c’étaient l’alpha et l’oméga de la politique économique européenne du candidat Hollande durant des mois, l’alpha et l’oméga de la position du parti socialiste depuis plus d’un an. Ces Eurobonds devaient mutualiser les dettes européennes, via un mécanisme de solidarité économique entre les états membres de la zone Euro. Ainsi, des marges de manoeuvre devaient être dégagées pour financer le “fameux” plan de croissance made in Hollande.

Bref, les Eurobonds c’étaient la super alternative de gauche à la radicalité libérale actuelle de droite !

Il existe dès lors 2 hypothèses à ce renoncement majeur, ce virage à 180°, du président socialiste(?) nouvellement élu :

  1. Merkel a vraiment crié très fort, tellement fort que François en a tremblé, qu’il a vacillé, et finalement cédé. Si cette hypothèse est la bonne alors Martine avait vu juste lors de la campagne des primaires socialistes : Hollande est mou ! Certes il avait quelque peu confirmé cette thèse en répétant à l’envie qu’il ne voulait pas d’une gauche dure. De plus c’est inquiétant pour la suite…d’avoir un président mou qui lâche avant même d’avoir commencé à négocier !
  2. Hollande n’a jamais cru un seul instant aux Eurobonds et au mécanisme de solidarité économique entre les états membres de la zone Euro. Il s’agissait d’un discours pour apparaître en rupture avec son adversaire Sarkozy et de rassurer ses sympathisants et militants de gauche pour les mobiliser et faire campagne. Et vous savez quoi ? A gauche pour de vrai ! on penche très nettement pour cette seconde hypothèse. Sinon, il aurait clairement soutenu Syriza et Alexis Tsipras en Grèce qui ne demandaient rien d’autre qu’une solidarité entre états afin de renégocier les modalités de remboursements des dettes pour enfin appliquer un plan de croissance et ainsi sauver l’Euro ! C’était ça et rien d’autre le projet de la gauche grecque : sauver l’Euro et l’Europe. Dans les faits, il a appelé les Grecs à voter pour la droite libérale et conservatrice ! Sinon, la porte parole du gouvernement de Hollande ne se serait pas félicitée de la victoire d’une droite libérale et particulièrement dure en Grèce. Elle aurait regretté la seconde place de Syriza qui a manqué de gagner d’un cheveux.

Finalement le masque Hollande tombe. Il est bien normal, mais alors des plus normal le président amaigri : comme ces prédécesseurs de droite, comme tous les conservateurs libéraux d’Europe, il pense que la politique monétaire déflationniste est le seul recours. Comprenez chers lecteurs rigueur, austérité, baisse du pouvoir d’achat et affaiblissement des services publics !

Finalement il aura montré le cap qu’il tient réellement tenir le capitaine de pédalo ! S’amarrer au plus vite au croiseur lance torpilles le bien nommé “La Finance”.

Aussi, A gauche pour de vrai ! on plaint sincèrement et pour de vrai toutes les électrices et tous les électeurs qui ont glissé un bulletin de vote Hollande dans l’urne, qui ont glissé un bulletin de vote socialiste aux législatives en pensant à chaque fois qu’ils votaient à gauche. 

Aussi, A gauche pour de vrai ! on plaint sincèrement et pour de vrai toutes ces militantes et tous ces militants de la gauche du PS qui, en quelques jours, ont eu pour mission de soutenir la droite libérale grecque et désormais auront pour “devoir” de promouvoir la politique déflationniste du gouvernement Ayrault par l’entremise de Moscovici à l’économie, Sapin au travail et Valls à l’intérieur. Après les couleuvres, les boas avant d’être contraints d’avaler toutes les espèces de reptiles que compte la planète.

Car toutes ces électrices et électeurs, militantes et militants de la gauche du PS découvrent que derrière le mot “socialiste” s’est dissimulé durant la campagne un parti libéral qui se dévoile maintenant, qui appelle à voter à droite et qui appliquera les directives du torpilleur “la finance” commandé par le capitaine Angela.

Aussi nous leur disons qu’il existe en Grèce comme en France une gauche qui ne dissimule pas, qui ne se cache pas. Que cette gauche n’a rien d’irresponsable. L’irresponsabilité est clairement l’appanage des tenants du torpilleur “la finance”qui chaque mois tirent la nouvelle torpille miracle qui sauvera l’Europe, tel le magicien des lapins de son chapeau en veux tu en voilà !

Cette gauche c’est Syriza en Grèce, le Front de Gauche en France. Front de Gauche dont on nous a annoncé la mort au soir du premier tour des présidentielles, puis au soir des législatives. Ce Front de Gauche qui imploserait avec l’entrée de ministres communistes au gouvernement. Bref, l’intox, la rumeur, en définitive l’arme ultime de la pauvreté intellectuelle…Car le Front de Gauche n’a jamais été aussi fort et se renforce. Imaginez, 4 000 000 d’électeurs à la présidentielle. Imaginez, 650 000 électeurs supplémentaires aux Législatives. Imaginez, un Parti de Gauche qui triple le nombre de ses adhérents en quelques mois, aucun autre parti ne fait aussi bien. Imaginez, un PCF qui vote à une majorité écrasante la poursuite et le renforcement du Front de Gauche. Imaginez fin août, des universités d’été du Front de Gauche, tous ensemble, réunis à Grenoble. Le mort se porte bien !

Il n’est pas si facile de changer ses “habitudes” de vote. Il n’est pas si facile de quitter un parti pour aller militer dans un autre. On sait vraiment de quoi on parle. Ce chemin du parti social libéral vers la seule gauche responsable, le Front de Gauche, nous l’avons fait. En effet, nous faisions une telle indigestion de reptiles qu’il en allait de notre santé politique. Et croyez-nous, A gauche pour de vrai ! nous nous sentons beaucoup mieux depuis !

Sydne93


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