Jeudi 8 mai, le président s’est fendu d’une longue tribune dans le Monde pour lancer sa campagne pour les élections européennes. Un tissus d’arguments plus faux les uns que les autres pour essayer de justifier le fait de voter socialiste le 25 mai. Un attrape-gogo qui ne convaincra pas grand monde.
Propagande mensongère
Déjà, attendre qu’on soit à 17 jours du vote montre qu’il essaie d’escamoter tout débat. Puis, il utilise l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour reprendre
l’argument éculé selon lequel, l’Europe, ce serait la paix et que « le nationalisme, c’est la guerre ». Déjà, cela ne signifie pas non plus que n’importe quelle Europe, c’est la paix. Ensuite, on serait curieux que quelqu’un parvienne à montrer qu’en absence de CEE, les pays européens ce seraient faits la guerre.
La paix de la 2ème moitié du 20ème siècle doit bien plus à l’arme atomique, la guerre froide, et un refus viscéral des instincts guerriers dans tous les pays du continent. Enfin, on pourra lui rappeler que d’autres pays hors UE (Suisse ou Norvège en Europe, mais aussi le Japon ou l’Australie) ne sont pas particulièrement belliqueux...
Le mythe de l’Europe socialiste
Naturellement, il dénonce « le piège du déclin national » et critique la volonté d’abandonner la monnaie unique, qui aboutirait selon lui « au retour de l’inflation, (…) à une austérité implacable, (…) la disparition de la solidarité financière ». Mais on peut construire l’Europe de plusieurs façons : la CEE d’avant l’Acte Unique avait une organisation monétaire souple et protégeait notre agriculture et notre industrie. Et il faut un sacré culot pour parler de solidarité étant données les horreurs produites par les plans européens en Grèce. Enfin, les pays hors zone euro vont mieux que ceux qui y sont, avec la protection qu’apporte le contrôle de la banque centale et une inflation à peine supérieure.
Ensuite, la taxe sur les transactions financières n’est qu’une pale copie de ce qu’il faut faire. C’est seulement un retour de l’impôt de bourse, qui existait au 19
ème siècle et que Londres avait encore.
L’union bancaire ne protège rien avec son fond de 55 milliards en 2025 pour toute l’UE, qui ne couvrirait même pas les besoins des banques espagnoles… On ne voit pas en quoi les instruments introduits sous son mandat protègent en quoi que ce soit les épargnants et les contribuables, qui devront à nouveau passer à la casserole du fait du manque de régulation du système financier et du montant ridicule de la cagnotte sensée le protéger en Europe (
en partant du principe que tout ira bien d’ici 2025).