Excommunié !

par Décryptages
mardi 22 mai 2007

Fançois Hollande l’a dit Urbi Et Orbi : « Kouchner n’est plus membre du PS ». L’excommunication du French Doctor se fera donc très vite, le procès en sorcellerie droitière ayant été instruit dès les jours précédant son entrée dans le gouvernement hérétique de François Fillon.

On est ainsi rassuré. La Confrérie des Eveillés chère à Jacques Attali n’infiltrera pas la sainte famille socialiste. La pureté des convictions est sacrée. Besson, Védrine, Hirsch, Kouchner, Allègre, Jouyet, Baylet : ce ne sont peut-être que des "aventures personnelles", mais tout de même, ça fait désordre. Et quand on ne comprend pas ou quand on ne veut pas comprendre, le bûcher politique est encore la meilleure arme. Exit les dangereux conspirateurs avec l’ennemi. Dehors les petits soldats de "l’ouverture". Silence dans les rangs. Il y a encore quelques meubles à sauver du déluge sarkozyste, quelques sièges à conserver dans le raz-de-marée qui s’annonce, quelques éléphants à protéger pour maintenir autant que possible une biodiversité politique au palais Bourbon.

En réalité, à gauche et au centre, c’est un désastre. Par compassion, je vais arrêter de tirer à boulets rouges sur ce pauvre PS dont la seule solution de survie semble être de canoniser définitivement Ségolène Royal et d’en faire son étendard pour les dix ans qui viennent.

Mais que dire des Verts, qui avaient survécu tant bien que mal à leurs dérisoires batailles intestines et qui ont été achevés par la honteuse fausse-vraie campagne du démag-hulot. Et dont le rêve d’un vrai grand ministère de l’Ecologie se réalise sans eux.

Mais que dire des Don Quichotte de l’extrême gauche, communistes, trotskystes et autres alter-machins en tout genre, réduits en miettes par le vote utile et qui assistent médusés à l’entrée du président d’Emmaüs France dans un gouvernement censé être l’incarnation même du diable.

Mais que dire de ces radicaux radicalement déboussolés, noyés dans le magma socialiste, baillonnés par des accords électoraux pitoyables, alors même que celui dont ils sont sans aucun doute les plus proches est aujourd’hui ministre de l’Economie, des finances et de l’emploi.

Mais que dire enfin de ce MoDem qui n’est connecté à rien et qui tente désespérement de garder le contact avec le monde politique réél. C’est un MoDem en mode WiFi. Mais par ici, ça ne capte pas très bien ... Un mouvement politique qui n’arrive pas à sublimer sa vocation d’écurie présidentielle d’un seul homme, fût-il providentiel, ne représente pas grand-chose. Or, au MoDem, les rêves passent (celui de Quitterie Delmas par exemple, égérie bayrouienne du Web pendant la campagne, qui doit laisser sa place pour les législatives) et les manoeuvres politico-politiciennes reviennent vite au goût du jour. Que dire de ce MoDem dont l’ossature a disparu pour devenir une banlieue de l’UMP et dont le chef des parlementaires a troqué sa casaque orange contre un maroquin de ministre régalien. Que dire d’un parti dont l’espace se réduit chaque jour entre un PS méprisant et un président qui se paie le luxe de faire ce que Bayrou pensait être le seul à pouvoir faire : réunir des personnalités de droite, du centre et de la gauche autour d’un même projet ?

C’est un champ de ruines. Excommunier n’y changera rien.


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