Feu l’enseignement artistique !?
par CHALOT
mardi 5 février 2013
Le rapport issu de la consultation sur « l'éducation artistique et culturelle » qui devait sortir initialement en décembre 2012 vient juste d'être publié
L'éducation musicale et les arts plastiques seraient -ils appelés à disparaître du programme ?
Poser la question c'est y répondre, d'autant plus que ce passage du rapport en dit long sur les intentions des rédacteurs et de leur commanditaire :
"En outre, et suite aux préconisations du rapport de la concertation, le ministère de l’Éducation nationale a confirmé son souhait, de repenser l’organisation hebdomadaire des enseignements obligatoires de musique et arts plastiques au collège. Par exemple, une offre d’assouplissement de l’actuelle organisation offrirait des opportunités comme celle de regroupements d’heures afin que ces enseignements puissent se développer dans un environnement culturel plus riche".
Le projet de loi de refondation de l'école et notamment l'article 40 ne peut que donner raison à celles et à ceux qui pensent que le gouvernement veut dé scolariser certaines disciplines et poursuivre dans la voie de la décentralisation et du démantèlement de l'école publique nationale.
Les cours d'enseignement artistique seront remplacées par des « parcours d'éducation artistique et culturelle » dans le second degré.
Décryptons quelque peu ce message :
C'est la fin de l'égalité républicaine et la confusion
L'égalité oubliée
Jusqu'à maintenant il s'agissait de disciplines enseignées partout, à tous les élèves ,quelque soit le lieu d'implantation de l'établissement, par des personnels qualifiés
Dorénavant, Il faudra s'appuyer sur les possibilités locales, en fonction de l'existence de musées et d'espaces culturels et de mettre en place un partenariat « pédagogique » et financier avec les collectivités territoriales et les associations agréées.
La confusion des genres
C'est l'entrée dans les établissements d'associations péri scolaires pour intervenir durant le temps scolaire .
Déjà des associations commencent à se positionner et comme on sait que les agréments toujours en vigueur aujourd'hui à des associations non laïques, on peut s'attendre au pire.
Personne n'a à gagner à l'adaptation de certaines disciplines au territoire et il est juste d'affirmer haut et fort :
Chacun doit garder son corps de métier : l'éducation nationale, l'enseignement et les associations d'éducation populaire le temps péri et post scolaire !?
Les syndicats et organisations qui expliquent que le projet de loi porte atteinte au système national exagéreraient...C'est du moins ce que prétendent certains commentateurs.
Il faut lire les textes avant de jeter des anathèmes aux enseignants.
Le renforcement de la place des collectivités territoriales ne peut que craindre la mise en place d'une autre tutelle que celle de l'Etat avec toutes les dérives possibles.
L'article 38 du projet de loi est explicite, le Conseil d'administration
« se prononce sur le contrat d'objectifs conclu entre l'établissement, l'autorité académique et, le cas échéant, la collectivité territoriale de rattachement »
Les plus pessimistes des enseignants parlent du risque d'un éclatement territorialisé des programmes, on n'en est pas là mais on s'y approche !
Jean-François Chalot