Fillon à la croisée des chemins

par BDarmon
dimanche 5 mars 2017

J’ai exposé en novembre dernier les raisons qui m’ont poussé à voter Fillon aux deux tours de la primaire de la droite.

http://bernarddarmon.unblog.fr/2016/11/22/voter-fillon/

Aujourd’hui la voix de cet homme qui raisonnait fort dans le cœur des Français n’est plus audible.
Des révélations présumant des emplois fictifs toujours non avérées mettent à bas celui que les sondages donnaient gagnant haut la main.
Pour ma part, je n’ai jamais cru au « chevalier blanc » qui n’a jamais fauté, mais la campagne de déstabilisation contre Fillon est unique dans les annales des élections françaises.
Si Fillon demeure candidat, je voterai pour lui, car il est à mon sens celui qui a la vision la plus lucide de nos problèmes, la méthode pour les résoudre et la stature pour le poste.

Néanmoins, on ne peut analyser la situation comme on aimerait qu’elle soit ou par le seul prisme des électeurs acquis. On a le devoir d’affronter les faits tels qu’ils sont.
Les emplois furent-ils fictifs ? Je ne suis pas juge, et jusqu’à preuve du contraire il est innocent.
Les faits avérés des embauches de son épouse et ses enfants sont-ils illégaux ? Non.
Ces mêmes faits confirmés de sa bouche entravent-ils sa parole ? La réponse est oui.
Dans ces conditions, a-t ’il une chance de rassembler au-delà des 66% des électeurs qui le soutenaient au mois de Novembre et le soutiennent encore ? Ce serait particulièrement difficile.

Les Médias qui sont de piètres analystes voudraient nous servir Juppé en solution de remplacement. Nul doute que ce serait une nouvelle défaite.


Comment celui qui n’a réussi à rassembler que 33% des électeurs de la droite et du centre pourrait-il arriver au second tour alors que nombre des électeurs et élus de son bord se sont déjà rangés derrière Macron ? 
Au-delà du fait que Macron et Juppé chassent sur le même terrain, serait-il légitime que celui dont le programme a été rejeté par deux tiers des électeurs de la droite et du centre récupère « par accident » un leadership qui lui a été refusé par les urnes.
Chacun sait que Juppé ne portera pas le programme de Fillon qu’il a violemment combattu.
S’il était le candidat de la droite, il reprendrait ses propositions qui ont été rejetées par 2/3 des électeurs des primaires.
Si Juppé est imposé par les instances du Parti, ce serait-une nouvelle claque portée aux suffrages populaires.
Dès lors, on comprend bien que Juppé est un piège et non une solution.

Quelles options sont encore envisageables ?
Rester et affronter le suffrage des Français malgré le risque réel de ne pas être au second tour.
Malgré l’enquête et quoique disent les Cassandre, Fillon avec son programme est le seul candidat légitime de la droite et du centre. 
Dès lors que sa voix n’est plus audible, reste son analyse de la situation de notre pays et son programme pour sortir la France de l’ornière.
On se souvient qu’une des promesses du candidat Fillon était de désigner son futur premier ministre dès le début de la campagne officielle.
Dans ces conditions, il me semble que Fillon devrait se retirer et nommer comme remplaçant celui ou celle qu’il prévoyait de placer au poste de premier ministre.
Il pourrait même désigner un ticket comprenant le futur président et le futur premier-ministre. 
Convoquant la presse et accompagné des deux personnes choisies, il se grandirait en faisant une déclaration dans ce sens :
Devant la campagne médiatique dont je suis victime et des doutes qui émanent de l’enquête judiciaire au sujet de l’embauche de mon épouse et mes enfants, 
Conscient que l’intérêt des Français est bien supérieur à ma personne,
Certain que mon diagnostic des maux qui assaillent notre pays est juste,
Assuré que les Français en ont assez des marchands de rêves qui ne pourront assumer leurs promesses,
Légitime par le vote de millions d’électeurs,
Regardant les Français droit dans les yeux, je veux leur dire que les événements exceptionnels que nous subissons ne me permettent plus de mener à bien cette campagne et de convaincre au-delà de nos lignes comme ce fut le cas jusqu’au mois de janvier dernier.
Dans ces conditions, j’ai demandé à Mr Y ou Mme X de me remplacer à la candidature pour la magistrature suprême et porter le programme que vous avez validé.
En accord avec lui (elle) je veux également vous confier le nom du futur premier-ministre en cas de victoire. Ce sera Mr Y ou Mme X.
Je resterai pour ma part, attentif à ce que les propositions qui furent les miennes demeurent le socle de la future politique de notre pays, car il en va de son redressement.
Mr Y et Mme X ont toute ma confiance, une droiture et une solide expérience des affaires politiques.
J’apporterai ma force, mes convictions et mon expérience à ce ticket gagnant.
La France ne peut se permettre un nouveau faux pas, il en va de son avenir.
Je demande à tous ceux qui m’ont soutenu de mettre toute leur énergie pour faire gagner nos idées qui seront portées à partir d'aujourd’hui par Mr Y et Mme X.

Ainsi passé le flambeau, une dynamique victorieuse pourrait naître et contrecarrer ceux qui manœuvrent pour la victoire de Macron.

Bernard Darmon

 


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