Fils de ....
par olivier cabanel
mardi 13 octobre 2009
Que l’on soit Fils à Papa, ou neveu de tonton, la préférence familiale a encore de beaux jours devant elle.
A Peine Frédéric quitte-il le devant de la scène avec sa fable des boxeurs thaïlandais de 40 ans, qu’on apprend que Jean (fils de Nicolas) risque de se trouver parachuté à la tête d’une énorme institution financière.
Une nomination manifestement plus du au piston qu’au mérite.
En effet, si l’on regarde le parcours culturel du Jean en question, on est en droit de s’indigner légitimement.
D’abord l’Epad, (Etablissement Public d’Aménagement du quartier d’affaire de la Défense) ce n’est pas rien.
Crée en 1958 pour une durée de trente ans, prolongé à plusieurs reprises, l’EPAD c’est un espace de 160 hectares.
C’est le premier quartier d’affaires Européen.
Elle collabore avec le Conseil Général des Hauts de Seine, les villes de Courbevoie et de Puteaux, afin de gérer les intérêts des 150 000 personnes qui travaillent à la Défense, et de ses 20 000 résidents. lien. Nicolas Sarkozy en avait été chargé. Patric Devedjian en a été élu à l’unanimité Président le 27 septembre 2007. lien
Si l’on plonge dans la bio de cet ancien activiste d’extrême droite, (groupe Occident) qu’il dit regretter, on apprend qu’il est diplômé de l’institut d’études politiques de Paris, après avoir poursuivi une maitrise de droit à la faculté d’Assas. lien
Ce beau cursus peut-il permettre à l’avocat qu’il est devenu d’oublier qu’il a été condamné en 1967 pour violence et voies de fait avec armes et préméditation, lors d’attaques d’étudiants de gauche à Rouen.
Si l’on oublie donc ce fâcheux épisode, force est de reconnaitre qu’il a un bagage universitaire sérieux qui justifie la présidence qu’il a obtenu à l’EPAD. Qu’en est-il du « Fils de » ?
Il est seulement étudiant en 2ème année de droit à la Sorbonne.
Un peu court peut-être pour justifier le poste qui lui est promis.
Les réactions ironiques de la presse étrangère s’accumulent.
Depuis quelques temps, l’image de la France ne se trouve pas grandie par toutes ces affaires qui en éclaboussent la réputation.
Qui peut croire que si Frédéric Mitterrand ne portait pas ce nom, il aurait été placé à la place qu’il occupe ?
Les fils à Papa sont légion et ne manquent de rien.
Ils sont rarement aux places qu’ils occupent grâce à leur talent, ou à leur mérite.
Du Fils Delon, au Fils Belmondo, en passant par le Fils Halliday, ne doivent-ils pas un peu leur réussite au nom célèbre qu’ils portent ?
Pour les deux premiers, on pourra m’objecter légitimement qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de porter ce nom.
Mais pour le troisième, il aurait pu légitimement prendre le nom de Smet, s’il voulait prouver que seul le talent entrait en compte.
Ce David là est gonflé.
Répondant à un journaliste qui lui demandait s’il ne devait pas un peu sa notoriété au nom qu’il portait, il eut le suprême culot de dire « vous ne voulez tout de même pas que je change de nom ! »
D’autres avant lui ont eu la délicatesse de ne pas se servir de la popularité de leur père pour faire carrière.
Arthur H en est l’une des preuves.
Ce fils Higelin n’a pas eu besoin de porter le nom de son père pour arriver là ou il est.
Il n’est pas le seul à avoir eu cette élégance.
Pour en revenir au Jean fils de …, il faut se souvenir que le pouvoir par filiation était l’apanage des rois.
On se souvient comment Louis XVI a fini.
Mais le népotisme le plus exacerbé était l’apanage de l’empereur.
Napoléon 1ér avait mis à la tête des pays Européens toute sa famille.
Jérôme s’est retrouvé à la tête de la Westphalie, Pour Joseph, ce fut d’abord le ciel de Naples, puis l’Espagne et pour Louis la Hollande. Lien
Lucien aura été le seul à résister à son illustre frère, et accepta du bout des doigts d’être Ministre de l’Intérieur sous le Consulat.
La punition de Napoléon, on la connait.
Décidément, entre l’échafaud, ou l’exil, monarques ou empereurs ne sont guère gâtés en France.
Certains devraient s’en souvenir.
En tout cas une pétition est lancée par l’élu Modem Christophe Grebert, contre Jean Sarkozy, et elle a déjà plus de 40 000 signatures.
Beau succès pour l’élu qui en visait 20 000 pour le 4 décembre, date ou elle sera remis à l’intéressé. Pour la signer, ce lien.
Car comme disait un vieil ami africain : « celui qui taquine le nid de guêpe doit savoir courir ».