Fin de la farce, début du rêve : comment changer de politique ?

par Louis Mathurin
jeudi 28 août 2014

NEO-CYNISME

Non, non, non, vous ne devez pas penser à néo fascisme, non, non, non, ça n'a absolument rien à voir... Quoique... Cette expression désigne à la vérité l'instant inédit ou les patrons les plus vils, ceux qui touchent des salaires exorbitants, ont pour la première fois le sentiment d'être dans leur petits souliers à l' Elysée, sous un gouvernement socialiste. Valls vient d'être applaudi par tous ces vautours, dont notre ami Gattaz est le plus triste emblème. Si ce genre d'individus se permet d'afficher clairement un bout de métal qui claque comme autant de rire néo-libéraux, c'est que notre pays sombre dans un schisme peut-être aussi profond que ceux qu'il a connu par le passé. Car il est bien évident que ces messieurs de la finance n'ont aucun intérêt à payer 1 millions d'employés supplémentaires, mais bien au contraire tout intérêt à récupérer les subventions qui les accompagnent sur la foi d'hypothétiques emplois. Afin d'en être convaincu, je vous invite à consulter ceci .

Mais comment l'expliquer ?

Voici 2 ans que François Hollande renie, de promesses électorales en promesses électorales, son bel engagement vis à vis de la France. Voici 2 ans que le pays sombre peu à peu dans l'échec d'une politique publique ordonnant aux plus fragiles de se serrer encore la ceinture, malgré les quelques miettes du RSA ou encore des tranches d'imposition, que le gouvernement veut tout de même bien redistribuer.
J'imagine aisément combien il doit être difficile de conduire les affaires du pays, combien il doit être difficile de rassurer la finance et les syndicats, de ménager la chèvre et le chou comme on dit. Mais tout de même : Gel du point d'indice des fonctionnaires, retraites maintenues en l'état comme l'indiquait le calendrier sarkozyste, haro sur le SMIC, et deux guerres :  le Mali et le Centreafrique... Sans parler des cafouillages volontaires autour de Dieudonné ou du mariage pour tous, qui entretiennent l'illusion de sujets de société lorsque la France compte officiellement 5 millions de chômeurs...

Il est très difficile de ne pas y voir le spectre de la continuité d'une certaine idée de la politique, hérité du précédent mandat, ou il ne s'agit plus que d'appliquer les mêmes recettes néo-libérales, selon la couleur, comme aux Etats-Unis, tantôt rouge pour les Démocrates, tantôt bleu pour les Républicains, et qui se marient toutes les deux très bien sur le fond blanc d'un drapeau finalement sali.


UNE AUTRE VOIE EST POSSIBLE


Lorsque j'ai voté Hollande, ce 6 mai 2012, j'avais au cœur une certaine idée de la Gauche, un élan avant tout humaniste qui aurait permis aux plus démunis de retrouver un peu de dignité. C'était dans mon esprit, la logique socialiste, celle qui protège les plus faibles et mets au pas les plus forts. Hors, nous l'avons tous constaté, il n'en a rien été. 50 milliards de subventions à M. Pin's, voilà la réalité. La violence de l'image est telle qu'il convient de la remettre en perspective : c'est un pin's qui nous coûtent 50 milliards. C'est les dents immaculées des requins de la finance qui s'y reflètent, lorsqu'ils se tordent de rire en pensant au symbole : "Vous voulez de l'emploi ? Que l'on embauche après avoir récupérer le magot ? Bien sur, tenez regardez, voici notre promesse , on l'affiche sur notre veste ! "
Vous imaginez votre patron qui se baladerait avec un pin's "bientôt votre augmentation" ?

Si l'on a sombré aussi bas, c'est que notre Président et son équipe ont perdu l'envie de changer de politique. Je pense pourtant qu'ils ont tout de même encore en eux cette volonté de regarder ensemble un avenir meilleur pour la France. Rester dans l'Histoire comme les traitres à la solde du grand capital n'est pas forcément très réjouissant. Si j'écris tous cela, c'est avant tout pour demander à M. Hollande de revoir son gouvernement. De créer une dynamique de Gauche qui en a l'empreinte et non juste la sensation. Pour cela, voici la liste des ministres et de leur ministère :

Benoit Hamon : Premier Ministre ( parce que la jeunesse et le dynamisme il n'y a rien de mieux pour donner un élan positif à notre pays )

Jean-Luc Mélenchon : Ministre des Affaires Etrangères ( car il nous a dit qu'il ne ferait pas le "petit garçon" face à Mme Merkel et que moi je le crois )

Arnaud Montebourg : Ministre de l'Intérieur ( parce que j'aime Armor Lux et Moulinex, et qu'il a défendu notre PIB de manière remarquable, imaginez donc son sens aigüe du devoir à l' Intérieur )

Eva Joly : Garde des Sceaux ( parce que sa pugnacité et sa droiture en font une candidate idéale )

Nathalie Arthaud : Ministre de la Culture ( car : "quand j'entends le mot revolver, je sors ma culture" et je suis sûr qu'elle est de celle là )

François Bayrou : Ministre de l' Education Nationale ( puisque je crois me souvenir que ce fut un ministre estampillé droite qui fut assez apprécié du corps enseignant )

Pierre Laurent : Ministre du Travail ( tant pis, je n'y résiste pas : voici ce qui me donne envie de travailler )

Olivier Besancenot : Ministre des Sports ( parce qu'Alain Soral l'a défié à la boxe, et que je pari sur notre challenger)

Dominique de Villepin : Ministre de la Défense ( car quand on sait dire aussi bien non aux américains, on ne peut qu'aimer la France et avoir envie de la défendre, et un ministre de la défense poète... quoi de plus évident ? )

Jacques Généreux : Ministre des Finances ( car il faut savoir repenser la politique pour l'amener aux vrais experts civils)

José Bové : Ministre de l' Agriculture ( quand on est prêt à découper des saloperies transgéniques pour que les autres ne bouffent pas de la m... on ne peut qu'être un type bien)

Voilà. Ainsi, M. Hollande, si vous suivez ces précepts vous aurez le gouvernement d'Union Nationale le plus puissant jamais créé sous la cinquième République. Faites moi confiance, l'avenir de la France réside dans cette équipe !

Révolutionnairement vôtre,

Boris Rannou.


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