Fiscalité du patrimoine : Sarko veut imposer la petite épargne au lieu des grandes fortunes

par Catherine Segurane
jeudi 18 novembre 2010

Dans son interview du 16 novembre, Nicolas Sarkozy a annoncé la suppression du bouclier fiscal ainsi que celle de l’Impôt sur la fortune (ISF). Ce cadeau aux plus riches se fera au détriment des petits épargnants, qui subiront une imposition supplémentaire sur les revenus et les plus-values de leur épargne.

L’idée était dans l’air, en particulier sous la forme d’une demande de parlementaires UMP. Sarkosy l’a confirmée dans son interview  : le bouclier fiscal va être supprimé, mais n’allez pas imaginer que les plus riches se verront davantage imposés. Bien au contraire, puisque notre hyper-Président prévoit aussi la suppression de l’Impôt sur la Fortune.
 
On aura plus de détails en 2011, quand sera lancé le grand chantier de la réforme de la fiscalité pour la rapprocher de celle de l’Allemagne, mais on sait déjà que Sarko prévoit de remplacer l’ISF par ce qu’il appelle un "impôt sur le patrimoine", c’est à dire, comme il nous le précise, sur les revenus et plus-values du patrimoine.
 
Il a également eu l’occasion de dire, dans la même interview, qu’il préférait les impôts à taux faibles et à assiette large à ceux à taux élevé et assiette étroite.
 
Il est donc à craindre, même si les détails ne sont pas encore connus, que les petits épargnants fassent les frais de la suppression du bouclier fiscal, et se voient imposer à partir de seuils relativement bas, voire au premier euro. Nous n’avons pas non plus entendu, lors de l’interview, et pourtant nous avons tendu l’oreille, que la plus-value à la revente d’une habitation principale serait exonérée.
 
Pour connaître les autres idées évoquées par la droite d’affaires en vue d’un éventuel big bang fiscal en 2011, on peut aussi se référer à cette interview de François Copé, dans laquelle il préconise la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, ainsi que l’introduction d’une TVA "sociale", qu’il propose de rebaptiser "TVA antidélocalisations".
 
Les épargnants ont déjà vu leur imposition augmenter dès les revenus 2010 : suppression du crédit d’impôt sur les dividendes ; augmentation du prélèvement forfaitaire libératoire ; taxation des plus-values dès le premier euro ; prélèvement anticipé de la CSG et de la CRDS sur les contrats d’assurance-vie.
 
 

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