France, mésalliances mais alliances : le monstre à quatre têtes
par hommelibre
samedi 7 mai 2022
À gauche les divorcés se rabibochent, à droite les fiancés se tapent sur la caboche. Drôle de spectacle. C’est la politique. Tous les coups sont permis.
Raté
Je soupçonne Riri Zemmour d’avoir acheté la même machine à perdre que la Marine nationale. Son parti, seul, n’aurait aucun député. Damned ! Un accord avec le RN lui en donnerait et pourrait faire passer la députation de droite d’une centaine d’élus RN (image 1 Harris Interactive, clic pour agrandir) à environ 150 avec Reconquête (image 2). Dans ce second cas Les Républicains seraient effacés du paysage politique français.
Seulement voilà : la Marine ne veut pas d’accord avec Zemmour. Elle règle ses comptes et se venge de Riri, qui l’a proprement étrillée encore une fois le soir du second tour. Dire que les Le Pen, père compris, ont raté 8 fois la présidentielle n’est pas franchement sympathique de la part de l’ex-chroniqueur. Ajouté aux propos agressifs de la campagne, Zemmour a creusé le lit d’une détestation mortifère. La mésalliance ne tient pas aux thèmes abordés mais aux personnes.
C’est à qui tuera l’autre.
J’aime l’analyse critique du féminisme de Zemmour. Je suis favorable à une souveraineté nationale mesurée, à la régulation raisonnable des flux migratoires, à une Europe moins technocratique et moins LGBTetc, entre autres. Toutefois je ne le suis pas en tout, beaucoup s’en faut. Par exemple la question des prénoms français ne m’intéresse pas (de toutes façons c’est trop tard).
Zemmour m’a déçu, sa campagne n’a eu que l’aubaine de l’annonce, puis il est retombé, plombé par des propos trop souvent provocateurs et clivants. Et par manque d’une vraie machine de guerre : un parti solide.
Réépousailles
Je pense qu’il s’est pris la grosse tête. Dommage. Sa « Reconquête » pourrait bien s’arrêter en juin sans aucun député. Dans ce cas il ne devra s’en prendre qu’à lui-même. Quant à son projet d’union des droites il est mal barré.
À gauche Merluche veut dominer les débats. Le PS, dont Hidalgo fut la dernière fossoyeuse, est largué. Je vois Mélenchon comme un dominant, un caractère dominant, et qui s’allie à lui met un pied dans la tombe. Merle Huche est d’un culot incroyable. Son slogan de « Premier ministre » est une manière de tordre la république. Il n’était même pas au second tour mais voudrait rejouer cette présidentielle qu’il a perdue. Il capte sur lui ce qui ne lui appartient pas.
Il fait appel aux électeurs. Mais même en cas de majorité législative de gauche ce n’est pas lui qui décide. Bon, MerMer nous a habitué à ses manières de brusquer les institutions. Cela rappelle le Coup d'état permanent. Pour moi c’est un crypto-fasciste de gauche. En France le fascisme est rouge.
Après toutes les mésalliances de la campagne présidentielle voici donc de nouvelles alliances. La gauche se réépouse parmi. Il en sort un monstre à quatre têtes : celle radicale et fulminante de Mélenchon, toujours prêt à mordre, qui danse là sa salsa du démon ; celle hilare et jouasse de Roussel ; celle sinistre et pleurnicharde de Hidalgo ; et celle vert-de-gris et vieillotte de Jadot.
Cocus
Mais c’est le mariage de la carpe et du lapin.
Les socialos vont à l’échafaud en chantant. L’islamo-gauchisme de Mémel Enchon est leur ultime bol d’air.
Les cocos sont trop heureux d’avoir un dernier petit sursaut de vie avant leur disparition définitive.
Et au milieu l’Emmanuel pourra surfer sur une large majorité qui le dédouanera de ses promesses. Les français moyens n’auront même pas leurs yeux pour pleurer, cocus une fois de plus. Ils doivent aimer cela.
Bon, ce ne sont que des sondages. Il ne faut pas vendre trop rapidement la peau de l’ours, même si sa patte est déjà prise dans les mâchoires de Mémel, peut-être futur Premier Sinistre du gouvernement.