François à Washington... pour nous tous

par Pierre JC Allard
dimanche 27 septembre 2015

François, Ambassadeur de Dieu, a présenté au Congrès américain ses lettres de créances. Les relations parfois houleuses entre le Ciel et la Terre sont au beau fixe. Jubilation. Tout baigne….. La Terre et le Ciel comme nous les concevons, bien sûr… 

 Si vous êtes de ces laïques qui s’en tapent, vous avez raté un virage important. La visite du pape est si importante qu’elle a complètement obnubilée celle aux USA du Président de la Chine qui pourtant a son importance…. C’était voulu, naturellement, mais … . Mais c’est aussi un signal de la hiérarchie des priorités actuelles. On découvre que rien en Occident n’est plus important que de renouer avec notre héritage chrétien.

Il faut se demander pourquoi. Pourquoi ? C’est que - qu’on aime ou non Samuel Huntington - il est évident que de grandes guerres entre cultures sont à se substituer aux petites guerres entre nations des derniers siècles… et nous y sommes. Nous sommes déjà en guerre avec l’Islam.

Français, Allemands, Anglais, Russes… ? Nous sommes des OCCIDENTAUX. Or, c’est quoi un Occidental ? Ne nous leurrons pas : une culture, pour l’immense majorité des gens, c’est une morale, une éthique, des principes qui collent aux tripes et qui déterminent des comportement prévisibles. Le reste est arnaque et manipulation.

Patrie ? On est chez soi quand on partage des réactions instinctives avec ceux qui partagent notre espace. Or, en Occident, ces comportements sont le produit d’une religion. En Occident, nous sommes des Chrétiens. On peut cesser de croire à toutes les absurdités puériles que véhiculent toutes les religions et surtout le sienne, mais c’est sans importance, L’important, c’est que la trame sur laquelle est tissée notre civilisation est chrétienne. De chrétien, quand on pense, on peut douter et devenir « post-chrétien », gardant les œuvres sans la foi … , mais alors on a seulement modernisé le papier peint…. L’essentiel reste inchangé

Où en sommes nous aujourd’hui ? Depuis environ 300 ans, la culture occidentale – chrétienne – a été si dominante dans le monde que la contester était un renoncement à se réaliser autrement qu’en misant sur la coquetterie d’une marginalité ostentatoire.  Ne pas être chrétien, en Occident, rendait intéressant, mais c était n’être rien…. Rien, toutefois, n’empêchait de fuir le chrétien en soi tout en y restant discrètement collé, … et cela, parfois, sans en être soi-même bien conscient…. 

Ainsi, le Communisme, qui s’est proclamé athée….- mais dont toutes les valeurs de charité, d’égalité et de fraternité ont été une nouvelle mouture contemporaine à peine masquée du message christique ! Penser qu’il faut croire en Dieu pour être chrétien - ou bouddhiste pour méditer, d’ailleurs ! - est une de ces supercheries des castes sacerdotales qui créent bien des malentendus…

Aujourd’hui, notre civilisation est à perdre la supériorité que l’Histoire lui avait prêtée.  Nous serrons donc les rangs et, spontanément, nous nous sentons à nouveau bien plus « chrétiens ». C’est dans cette perspective que la visite de François à Washington est si importante. Des millions d’Américains, dont la seule vraie religion depuis des décennies est d’acquérir, de posséder, de thésauriser et de consommer….. sentent tout a coup l’appel vers un autre sens à la vie. Nous sommes prêts pour un autre paradigme.

Il faut noter que cette résurgence du sentiment d’appartenance à la Chrétienté s’est aussi manifestée en Russie. Voyez seulement cette vidéo (à 8’09), quand le plus grand défilé militaire depuis la fin de la Guerre Froide. à Moscou le 9 mai 2015, débute par le signe de la croix….

Ni la Russie ni le Communisme n’ont changé leurs valeurs, seulement les discours pour encadrer des démarches séculaires.

L’avenir sera à la tolérance, celà est certain. Mais le premier pas vers un monde de paix ne peut être qu’une affirmation - tranquille, mais sans complaisance - de la spécificité de l’Occident. NOUS, avec notre culture chrétienne, qui n‘a pas à reculer d’un pas devant les empiètement ambitieux des autres cultures qui tout à coup prennent leur place.

C’est çà, le sens du voyage de François aux USA : la solidarité de l’Occident, Ne le nions pas, mais assumons pleinement la symbolique de nous retrouver tous ensemble entre Occidentaux, entre Chrétiens de culture et de moralité. La foi et le croyances de chacun sont son affaire personnelle. Mais une vision christique du monde est notre affaire a tous. C’est le projet auquel nous ne renoncerons pas.

 

Pierre JC Allard

 


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