François Bayrou peut-il être au second tour ?
par Michel DROUET
mardi 13 mars 2012
C’est en tout cas ce que lui et ses supporters affirment inlassablement et avec une foi inébranlable par delà toute logique sondagière et dans le contexte connu actuellement.
Les sondages, justement, parlons-en, ils sont très loin d’être favorables à François Bayrou tout juste crédité de 12,5 % en moyenne, derrière Hollande (29%), Sarkozy (27%) et Le Pen (16%), et il faudrait a priori un miracle pour que Bayrou soit présent au second tour.
Doit-il compter sur les indécis ou bien ceux qui peuvent encore changer d’avis ? Non bien sûr, car les votes qui passeront d’un candidat à un autre ou bien qui se détermineront au dernier moment profiteront à l’ensemble des candidats, dans la configuration actuelle de la campagne, si aucun évènement particulier majeur ne se produit.
Ces évènements de campagne quels pourraient-ils être ?
1 - L’impossibilité pour Le Pen de concourir pour cause d’insuffisance de parrainages d’élus profiterait à Sarkozy qui bénéficierait d’un report sensible de vote sur sa personne. Ce ne seraient que les dividendes d’une campagne très droitière depuis le début. Certains centristes votant Sarkozy, effarouchés, rejoindraient sans doute Bayrou, sans que cela lui permette d’être présent su second tour étant entendu que le candidat du centre ne bénéficierait pas des voix de Le Pen au premier tour.
2 - Une baisse de Sarkozy dans les intentions de vote pourrait constituer un évènement de campagne marquant au bénéfice de Bayrou, mais à condition également que Le Pen ne puisse pas se présenter. On ne peut pas en effet considérer sérieusement que les intentions de vote de cette dernière diminuent jusqu’à se situer en dessous de celles de Bayrou, compte tenu de l’écart actuel.
La baisse de Sarkozy, qui n’a pas provoqué le déclic attendu par ses supporters lors du meeting de Villepinte, serait alors due à la fuite d’élus centristes qui le supportaient jusqu’à présent, hypothèse improbable pour des centristes liés par des accords électoraux aux législatives avec l’UMP.
3 - Le troisième évènement serait celui qui verrait Sarkozy abandonner le combat avant la fin mars, devant la quasi certitude d’être battu, ce qui ne correspond pas a priori à sa psychologie et qui ne ferait pas l’affaire de l’UMP.
A part ce troisième cas de figure qui obligerait l’électorat légitimiste de l’UMP à orienter massivement son vote (et pas uniquement sur Bayrou, mais aussi sur Hollande ou sur Le Pen, si elle se qualifie), on voit mal le candidat Bayrou au second tour, emporté par une vague du centre droit et décrocher l’Elysée, sauf à avoir l’apport de voix d’extrême droite, ce qui constituerait un boulet pour l’avenir.
Il y a donc sans doute très loin du rêve à la réalité pour le Modem et ses supporters.