François Hollande est-il devenu europhobe ?
par hommelibre
mercredi 28 mai 2014
C’est le mot à la mode dans les médias : europhobe. De la même trempe qu’homophobe ou islamophobe. Le mot stigmatisant pour faire taire les critiques et toute pensée différente de la soupe mainstream. Le fascisme n’est peut-être pas là où on le montre.
C’est qu’il faut avoir envie d’avancer dans cette cacophonie bêlante où aucune analyse de fond n’est proposée, suite au vote fortement teinté de souverainisme de dimanche. Les débats vont encore être évités. On va nous resservir du xénophobe ou du facho à tour de bras pour masquer sa propre indigence.
Heureusement, ceux des citoyens qui ne suivent pas les dirigeants européens les yeux fermés ont reçu hier un renfort inattendu : François Hollande est devenu critique à l’égard de l’Europe. Dans son intervention télévisée il reprend à son compte certains arguments des euro-critiques : « L’Europe est devenue illisible, lointaine, incompréhensible même pour les Etats ».
Quel aveu ! Il retrouve même son débit haché, mange des syllabes, salive beaucoup : il reprend son stress d’antan, celui du petit garçon que l’on n’écoute pas.
Mais, non, François Hollande n’est pas devenu euro-critique. Il en veut encore sans faire plus de proposition concrète qu’avant. Servi par un tel président, le désir d’Europe attendra.
On comprend pourquoi il n’est pas écouté : il est inaudible. Un article sévère de l'Express le décrit comme un noyé (extrait) :
« François Hollande devait changer l'Europe et faire reculer le chômage. Or non seulement il ne l'a pas fait, mais il est désormais incapable de le faire, trop faible politiquement dans un pays trop en retard dans ses réformes. Cette double défaillance, cette double impuissance sont les siennes ; ce désastre électoral est le sien.
Depuis deux ans, l'ancien lieutenant de Jacques Delors n'a cessé de repousser la réforme de l'Europe, se contentant de la continuité des politiques menées et d'un dialogue de sourds avec l'Allemagne. La récente balade en bateau de François Hollande et Angela Merkel sur la Baltique, sorte de Pince-mi et Pince-moi franco-allemand, a ajouté le ridicule à l'inaction. Le président français est tombé à l'eau puis a coulé à pic : impossible pour lui, désormais, de peser sur les choix européens, carles résultats du 25 mai le discréditent aux yeux de ses pairs.
Depuis deux ans, l'économiste Hollande se trompe sur la crise, et le politique Hollande se trompe sur la France. Le matraquage fiscal n'a créé que de la colère et aucune relance. Le pacte de responsabilité ne soulève que du scepticisme et aucune confiance. »
Enfin, une bonne nouvelle ce matin : Jean-François Copé se retire de la présidence de l'UMP.