François Hollande, êtes-vous donc un farceur sans moralité ?

par emile wolf
mardi 13 mars 2012

C’est inouï ! François Hollande, l’homme qui défend les couleurs du Parti Socialiste se souvient par deux fois de la Constitution ! Quel doux discours. Touché par la grâce de la laïcité le voici qui décide au cas où il est élu de modifier ce texte fondateur en y collant des extraits de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’état.

Tandis qu’il piétine sans scrupule la Constitution de toutes ses forces, sérieusement il affirme :
« Je proposerai d'inscrire les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité dans la Constitution en insérant, à l'article 1, un deuxième alinéa ainsi rédigé : « La République assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et respecte la séparation des Eglises et de L'État, conformément au titre premier de la loi de 1905, sous réserve des règles particulières applicables en Alsace et Moselle »

Un super effet de manche ! Le tout est de savoir qui est le manche et qui est l’effet. Et comme il faut faire bonne mesure, l’élu des Socialistes qui, depuis la FGDS du grand Mitterrand, n’ont cessé de servir la France et de s’en servir comme leurs collègues RPR UMP, nous en repasse une couche : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » Peut-être souhaite-t-il supprimer la retraite du clergé ou augmenter les cotisations sociales des évêques ? 

Mais après tout ce genre de réformes constitutionnelles ne coûte rien à l’état, si ce n’est une collation à Versailles en lieu et place d’un coûteux référendum.

Plus fort encore ce démagogue, grand humaniste, frappe tous azimuts. Il veut supprimer le mot race du vocabulaire constitutionnel. Il va donc proposer de gommer un mot de l’article 1 et un mot du préambule de la constitution de 1946 intégré à celle de 1958. Quel événement !

En revanche, ce généreux défenseur des droits qui affiche l’importance du texte fondateur de notre République oublie sans la moindre gêne la définition du mandat qu’il sollicite sur les marchés et places publiques de France…

Quelle honte ou quelle farce ! Qu’a-t-il donc appris à l’ENA ? A courtiser Ségolène Royal pour la laisser tomber après son échec en 2007 ?

Comment Hollande peut-il présenter un programme et proposer, entre autres, des lois de finances en lieu et place du Gouvernement qui aura recueilli l’aval de l’Assemblée sortie des urnes aux législatives en juin prochain ?

De quel droit constitutionnel joue-t-il le substitut du Premier Ministre qui décide et conduit, en lieu et place du chef de l’exécutif, la politique de la nation ?

Monsieur le candidat, avant de réformer la Constitution commencez par respecter celle qui est en vigueur. Nous saluerions davantage votre probité si vous teniez compte du contenu de son titre 2. Il expose les limites du mandat que vous briguez. Relisez son article 5, il vous attribue l’arbitrage entre les pouvoirs sans la séparation desquels il n’y a point de constitution comme le rappelle l’article 16 de la déclaration de 1789.


Quel type de républicain êtes-vous donc M. Hollande pour mettre votre charrue PS avant nos bœufs républicains ? Vous violez en ceci l’alinéa 5 de l’article 89 en modifiant d’un trait de projet PS la forme républicaine du Gouvernement, comme hélas tous ceux qui ont présidé aux destinées de la 5ème République l’ont fait sans respect du peuple. 

Comble ! Vous avez l’audace incongrue de prétendre : le changement c’est maintenant !
Ou vous êtes un farceur incompétent ou vous êtes un usurpateur larvé qui cocoone jusqu’au 22 avril.

Expliquez-vous sur cette conception fourchue des vertus constitutionnelles. Elle nuit à votre crédibilité professionnelle.
 


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