François Hollande : L’adversaire favori de Nicolas Sarkozy
par Pierre Alain Reynaud
mercredi 12 octobre 2011
L'UMP semblerait se féliciter du bon score de François Hollande ... Etonnant, non ?
Comme annoncé par les sondages, François Hollande est arrivé largement en tête devant Martine Aubry et tous les autres candidats aux primaires socialistes. Un grand succès pour un prétendant à l’Elysée qui jusqu’à ces derniers mois, n’apparaissait pas être un leader potentiel capable d’accéder au pouvoir suprême et d’incarner une politique de réformes profondes.
Bien entendu, les français ne sont pas dupes : François Hollande est-il l’homme à provoquer le vrai changement en France ? Quand vous réalisez un micro trottoir un peu partout sur notre territoire, en campagne comme à la ville, l’ancien secrétaire du PS est presque toujours qualifié comme un personnage assez sympathique, affable, populaire, mais considéré par contre sur le plan politique comme inefficace et sans envergure.
Alors, sans l’ombre d’un doute, un grand nombre de français ne semble pas être prêt aujourd’hui à faire confiance au député de Corrèze pour donner une force d’impulsion à la situation de notre Pays.
Pourquoi donc François Hollande est-il le favori de ces primaires ?
L’analyse première que l’on fait des résultats du premier tour reste assez simple. Le PS a ouvert le scrutin désignant leur candidat aux présidentielles à tous les citoyens, sans aucune exception, ce qui permet à tous les électeurs et électrices inscrits sur les listes électorales de désigner celui ou de celle qui affrontera logiquement Nicolas Sarkozy les 22 avril et 6 mai 2012.
Cette méthode choisie (bizarrement très appréciée par l’actuelle majorité présidentielle !!!) est un peut-être un piège que se sont tendus involontairement les socialistes sans avoir évalué auparavant les inconvénients d’un tel type de scrutin.
En effet, on peut imaginer facilement que de nombreux partisans de Nicolas Sarkozy et de l’UMP sont venus en grand nombre ce dimanche 9 octobre avec un ordre de vote en faveur de François Hollande. Ces militants ou sympathisants ont réussi cette première manche et conforteront leur choix dimanche prochain 16 octobre, en consacrant la candidature du leader socialiste, lequel quelque temps plus tard sera lâché dans la grande arène présidentielle.
Et chacun sait qu’alors, le combat deviendra vite inégal sauf un miracle venu du ciel.
François Hollande contre Nicolas Sarkozy ? Les paris sont ouverts certes, mais nous connaissons déjà le favori.
Assurément, Sarkozy n’a pas été un bon président pendant toute la durée de son mandat. Mais c’est un bon candidat : un candidat qui a une forte maîtrise de lui-même, qui est clair sans ses explications et dans ses projets (même s’il ne tient pas ses promesses par la suite), un candidat capable d’argumenter et de manipuler et in fine, qui ne se laisse jamais abattre.
A l’inverse, Hollande n’est pas bien persuasif ni convaincant. Moins net dans ses propos, il hésite, bafouille parfois, perd pied et s’embourbe dans des situations où il n’arrive plus à s’imposer. Certes, non pas que François Hollande soit incompétent, bien au contraire ; il a de bonne idées et paraît très honnête dans sa volonté de vouloir changer la destinée de la Nation. Mais il reste maladroit, et au niveau du combat présidentiel, il n’est pas sûr du tout qu’il fasse « le poids » face au président sortant.
Quant à Martine Aubry, elle est très capable de tenir tête à Sarkozy et même de le renvoyer souvent dans « les cordes ». Elle reste donc plus beaucoup plus dangereuse que son concurrent direct François Hollande, et c’est pour cette raison qu’un certain électorat UMP désireux de renouveler à Nicolas Sarkozy son mandat, est allé apporter dimanche dernier un soutien inconditionnel au député PS de Corrèze sachant que ce dernier serait en principe le perdant favori des prochaines élections présidentielles.
Ainsi, dimanche prochain 16 octobre au soir, une partie des jeux électoraux sera faite :
Soit, Martine Aubry sera élue comme candidate officielle et Sarkozy aura fort à faire pour gagner la présidentielle de 2012.
Soit les électeurs auront désigné François Hollande comme candidat, et en pareil cas, la gauche est encore bien loin de prétendre au pouvoir politique à l’échelon national.
Pierre-Alain Reynaud
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