Entre une impopularité record, les bisbilles internes à son gouvernement, notamment entre Manuel Valls et Emmanuel Macron, et les révélations du Canard Enchainé sur son coiffeur de l’Elysée, François Hollande semble tellement mal parti qu’on en vient à se demander si le pire est encore à venir avec la présidentielle. Son intervention d’hier montre malgré tout qu’il va mener le combat.
Impasse, discordes et grosses ficelles
S’il en existait encore,
l’intervention du 14 juillet du président de la République lève le peu d’incertitudes qui pouvaient subsister sur sa candidature l’an prochain, qui devrait être annoncée en décembre. Le choix de la date n’est pas innocent : il s’agit de ne laisser aucun répit au vainqueur de la primaire des dits Républicains. Mais avec le bilan qu’il a, les innombrables mécontents qu’il a suscité,
une majorité façon puzzle, entre une aile de gauche au bord de déposer une motion de censure,
une aile droite en fusion avec les provocations de la grenouille Macron et des écologistes divisés, la question ne semble plus de savoir s’il pourra atteindre le second tour, mais s’il pourra seulement terminer troisième de la présidentielle, menacé qu’il est par Jean-Luc Mélenchon, voir même quatrième, avec François Bayrou.
Il est à nouveau malheureux que les journalistes en face de lui n’aient pas souligné que sa grande force, c’est d’avoir de la chance. Il est le président sortant
qui profite de vents de conjoncture bien plus porteurs, entre baisse historique des taux d’intérêts, qui génèrent d’énormes économies pour le budget, mais aussi soutien aux investissements et à la consommation et ainsi à la reprise.
Il bénéficie aussi de la baisse du pétrole et l’euro. Bref, François Hollande est aussi, pour beaucoup, chanceux. Et voilà pourquoi, avec des adversaires également impopulaires et quelques aptitudes de synthèse communiquante,
étonnamment, François Hollande n’a pas encore perdu les élections de 2017, même si cela peut paraître extravagant aujourd’hui, tant son discours sonne faux et préfabriqué.
Bien sûr, l’état de désolation avancée de sa majorité, mais aussi de cette « pensée » politique où toute réflexion est uniquement concentrée sur la communication, sans s’intéresser plus que superficiellement aux questions qui se posent à notre pays, plaident pour une sanction la plus dure possible en 2017. Mais on ne peut malheureusement pas exclure qu’il y gagne un second mandat.