Françoise Fressoz : tuerie et remise en selle
par scripta manent
samedi 24 mars 2012
Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde depuis août 2011, nous livre ce jour un papier qui en dit beaucoup sur la déliquescence d’un certain journalisme.
L’auteur soutient que « la double tuerie de Toulouse et de Montauban a remis en selle Nicolas Sarkozy ». Cette assertion est évidemment discutable quant au fond mais sa formulation l’est encore beaucoup plus.
« Remis en selle » ? Cette expression badine et presque enjouée fait un fâcheux contraste avec le fait générateur de cette prétendue résurrection politique : une « double tuerie », avec 7 victimes, dont 3 enfants, qui aurait donc abouti à ce que Nicolas Sakozy dispose de la scène « pour lui tout seul ou presque ».
Après cette entrée en matière tonitruante, Françoise Fressoz nous dit tout le bien qu’elle pense du « président - candidat » :
« Le président a dirigé les opérations (…). Le candidat a riposté à ses adversaires. (…) Le président a été rassembleur, le candidat offensif. . Les deux ont réussi à cohabiter sur une même ligne : guerre implacable contre le terrorisme, mais rejet tout aussi ferme du racisme. »
Qui nous parle : une journaliste, ou une groupie du candidat-président ?
Françoise Fressoz affirme que, dans ces conditions, « la campagne a changé de nature. Les questions de terrorisme, de sécurité et d'immigration sont revenues au premier plan. La gauche n'y est pas à l'aise. L'extrême droite en fait son miel. Les quatre semaines de campagne qui précèdent le premier tour risquent de
se résumer à un match entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ».
Il est certain qu’avec des éditoriaux de cet acabit, les français ne risquent pas trop de se voir proposer des réflexions argumentées sur des sujets de fond.
Quant à « François Hollande, (…) changer la nature du débat, cela suppose pour lui de faire un coup, et de ne pas le rater. »
A ce stade, on ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec le début de l’éditorial : « Faire un coup », pour disposer de la scène " pour soi tout seul " ? Quel genre de coup ?
Telle est, pour Françoise Fressoz, la clé de la campagne à venir du candidat socialiste à l’élection présidentielle :" faire un coup."
Et de conclure : « Brusquement tout est devenu plus compliqué pour le candidat socialiste. »
Il y en a manifestement d’autres pour lesquel(le)s tout demeure d’une grande simplicité.