Gard. Une assemblée d’élus coalisés PS, PC et Verts à la peine face à des grévistes et des antinucléaires !
par antoine (Montpellier)
samedi 23 février 2013
UNE JOURNEE PARTICULIERE AU CONSEIL GENERAL DU GARD...
L’ Assemblée départementale du Gard se réunissait le 15 février pour débattre de ses orientations budgétaires. Pendant que les élus se congratulaient mutuellement autour d’un petit-déjeuner-buffet, une bonne centaine de grévistes du Conseil Général, à l’appel de SUD et de la CGT, envahissait l’amphithéâtre où se tenait cette réunion. L’arrivée, quelques minutes plus tard, de quelque 150 militants opposés au projet de surgénérateur Astrid à Marcoule, soutenu par le Conseil Général, faisait monter la pression dans une salle surchauffée...
Le Président du Conseil Général, le socialiste Damien Alary, sous la pression, donne la parole aux syndicats. SUD puis, la CGT, rappellent ce pour quoi ils se battent depuis un an : refus de l’augmentation du temps de travail et de l’imposition du jour de carence pour maladie, augmentation de la prime uniforme de fin d’année, prise en charge par l’employeur des cotisations pour les mutuelles pour tous, arrêt des restructurations à répétition, sources de souffrance au travail et de dégradation des services rendus aux usagers. Ils dénoncent la fin de non-recevoir opposée par l’exécutif PS-PC-Verts qui est allé jusqu’à refuser de recevoir les grévistes venus négocier le 31 décembre et a fait intervenir la police pour leur interdire l’accès à l’Hôtel du Département !.
Réponse lapidaire du Président qui propose que les groupes politiques de la majorité reçoivent les syndicats dans une salle annexe. Pierre Peguin, pour les antinucléaires, dénonce les graves dangers que le projet Astrid fera courir pendant des millénaires à notre région et propose des alternatives s’inscrivant dans la rupture énergétique et dans la création d’emplois sur Marcoule. Longue réponse de l’Exécutif par la bouche d’un élu étiqueté PCF-Front de Gauche pour défendre le nucléaire au nom du réalisme économique et des progrès de la science...
Nous assistons à une coexistence pacifique entre grévistes et antinucléaires malgré que le fait que nombre de cégétistes soutiennent cette énergie et que certains décroissants ironisent sur les revendications syndicales.
Le face à face entre les grévistes et les représentants du PS, du PC et des Verts est particulièrement tendu. Les élus affichent un front sans faille pour refuser les revendications. Certains militants de la CGT, souvent membres du PC, attaquent durement la politique du Gouvernement, font le lien avec celle du Conseil Général 30 et demandent un changement de cap. Prise de conscience douloureuse de l’écart entre les proclamations nationales du PC-Front de Gauche et la soumission de celui-ci à la gestion néolibérale du PS dans les collectivités territoriales ? Pression pour améliorer leur rapport de forces lors des prochaines élections ? Un peu des deux certainement et dans des proportions variables selon les intervenants...
En fin de matinée, les grévistes décident d’occuper l’amphi où se tiennent les délibérations. Le Président se voit contraint de suspendre les délibérations de l’Assemblée. L’après-midi un Comité Hygiène et Sécurité extraordinaire devait se tenir, suite à la tentative de suicide d’un collègue sous les yeux du Président il y a quelques semaines...Dur rappel de ce qui se vit sur le terrain...
Et maintenant ?
D’ores et déjà SUD et la CGT s’apprêtent à relancer la mobilisation. Le réseau Sortir du Nucléaire va amplifier la lutte contre le projet Astrid. Les militants du NPA prendront toute leur place dans ces deux mobilisations.
Pour améliorer les rapports de force.
Pour favoriser la convergence des luttes, même si, on l’a vu, ce n’est pas toujours facile.
Pour construire une alternative politique avec tous ceux qui, pour une vraie rupture, veulent faire ce qu’ils disent et dire ce qu’ils font !
Nathalie et José (NPA Nimes)
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