Gérard Filoche croit au père Noël …

par CHALOT
vendredi 29 août 2014

.... à moins que ce soit à la rédemption !

Gérard Filoche, dirigeant sans grade de la Gauche du PS a toujours été droit dans ses bottes et est resté à gauche vraiment.

Depuis des mois et des mois, voire des années il mène un double combat à l’intérieur et à l’extérieur du PS qu’il a rejoint au milieu des années 90 , rompant avec la LCR dont il avait été un dirigeant minoritaire.

A l’intérieur du PS, il pense possible que la gauche véritable prenne la direction du parti ;

A l’extérieur il essaye en vain de convaincre le Front de Gauche et la gauche de la gauche de mener une politique de front unique avec le PS.

Ces deux combats convergents sont voués à l’échec : le PS n’est pas redressable parce que de nombreux militants sincères l’ont quitté et parce que les caciques libéraux détiennent tous les leviers.

Le Front de gauche joue au yoyo : entre le sectarisme et l’opportunisme.

Voici ce que Gérard Filoche et son courant démocratie et socialisme viennent d’écrire et de publier le 28 août 2014 :

« Il n’est pas trop tard pour réussir le quinquennat 

 Pour changer de cap :


Congrès extraordinaire du Parti Socialiste !

Le gouvernement Valls 1 a échoué par sa politique d’austérité. Une politique que 40 % du BN du PS avait désapprouvée, le 18 février dernier, que 100 parlementaires avaient rejetée dès avril et que plusieurs ministres viennent de condamner.

La « panne » est évidente

Continuer la même politique avec un gouvernement Valls 2 c'est poursuivre la chute et conduire le Parti socialiste vers les 5 %. Cette politique d’austérité a conduit la gauche au désastre des municipales, le 30 mars, et pire encore lors des européennes du 25 mai. Jamais le gouvernement Valls 1 n'aurait dû être formé sur cette orientation : il fallait tenir compte des électeurs et choisir un cap à gauche. Ce gouvernement reposait sur une tête d’épingle, il ne rassemblait ni les socialistes ni la gauche. Il n’était pas assuré d’une majorité à l’Assemblée nationale pour le budget 2015. Il était minoritaire dans le pays, dans la gauche, et largement dans le Parti socialiste. 

La crise politique maintenant ouverte est saine et salutaire si elle donne l’occasion de reprendre un cap à gauche. Mais si l’exécutif s'entête, Valls étant reconduit, à poursuivre la MÊME orientation avec une équipe encore plus étriquée, la crise politique va rebondir et l'exécutif imploser. Ne pas changer une orientation qui perd, qui est « en panne » , tous feux rouges allumés, est suicidaire. 

Gouvernement rose-rouge-vert, gauche unie !

Le Parlement doit l'emporter sur l’exécutif, sur le gouvernement et le président. C'est une exigence démocratique. C'est aux députés de faire entendre leur voix. Le Parlement doit s'imposer : sa majorité rouge-rose-verte est issue de la victoire des législatives de mai-juin 2012. Elle a mandat pour agir à gauche et rompre avec les choix néolibéraux des dix années précédentes, alors que le président est dans une impasse. Il ne peut pas gouverner sans majorité législative et, s'il dissolvait l'Assemblée, il en serait la première victime. La droite et l’extrême-droite refuseraient toute cohabitation et auraient sans problème, avec 20 ou 30 députés PS, le rapport de forces pour imposer le départ de François Hollande. 

L’austérité doit être mise en minorité, et un gouvernement de la gauche unie doit être constitué. Il s’agit ainsi de sauver la gauche. Les parlementaires de toute la gauche doivent se réunir : ils sont légitimes. Leur travail en commun pour obtenir la formation d'un gouvernement qui respecte leur majorité, sauvera la gauche. Plus que jamais, le Parti socialiste doit réagir, débattre et affirmer ses positions de façon indépendante. Cap à gauche ou cap suicide ! 

Non à la baisse du coût du travail, haussons les salaires, baissons les dividendes ! 

Le Parti socialiste n’a jamais voté la politique de l’offre, la politique de baisse du coût du travail, il n'a jamais choisi la politique d’austérité. Le projet adopté par le Parti socialiste se retrouvait dans le discours du Bourget, il se retrouvait dans la campagne des législatives de mai-juin 2012, dans les attentes des électeurs de gauche. Ce n’était pas le cas de l’orientation du gouvernement Valls 1 et ce sera encore moins le cas avec le gouvernement Valls 2. L’austérité est une impasse éprouvée. 

À peine mis en place, le gouvernement de Manuel Valls 2 vient de donner deux signes forts d’un approfondissement du reniement du discours du Bourget. Un ancien Banquier d’affaire devient ministre de l’Économie et se prononce aussitôt pour la remise en cause des 35 heures. La « standing ovation » saluant Manuel Valls et sa déclaration d’amour au patronat lors de l’Université du Medef est un autre symbole de ce reniement.

Pour un congrès du Parti socialiste, vite !

C'est pourquoi il faut convoquer un congrès extraordinaire du Parti socialiste. Il devait avoir lieu vite. Il a été repoussé. Il doit être remis à l’ordre du jour au plus vite. Démocratie ! Les militants doivent avoir la parole, débattre et choisir. L’avenir de la gauche se joue, avant tout, au Parti socialiste. »

 

Je salue et respecte le courage politique et la fidélité aux principes de base du combat anti capitaliste de Gérard Filoche et de ses camarades.

Oui il faut changer de cap, oui arithmétiquement une majorité rose rouge vert pourrait constituer une majorité pour gouverner.

Malheureusement l’arithmétique et la politique ne font pas toujours bon ménage.

La direction du PS ne veut pas tenir un congrès rapidement, elle est complètement inféodée à l’exécutif gouvernemental.

Oui le parlement pourrait « l’emporter sur l’exécutif, sur le gouvernement et le président » mais malheureusement et Gérard Filoche éminent marxiste le sait : le régime n’est pas parlementaire mais s’appuie sur une constitution bonapartiste né du coup d’Etat de 1958 ;

C’est une « monarchie » républicaine.

Seul un mouvement social fort qu’il faut préparer à émerger peut changer la donne, approfondir la crise au sein du PS, faire éclater ce parti et par là même créer d’autres organisations politiques anti capitalistes de masse agissant de concert.

Jean-François Chalot


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