Goodbye Sarko

par Asp Explorer
mardi 16 mars 2010

Virer Sarko, c’est bien. Virer ceux qui ont fait Sarko, c’est mieux.

François Fillon nous expliqua le soir des élections qu’en raison de l’abstention, il ne fallait pas tirer de conclusion nationale de ce scrutin purement local. Bon. Il ne va pas dire le contraire, évidemment. Même si de toute évidence, c’est une absurdité, comme la cohésion des résultats d’une région à l’autre le démontre à l’évidence.

Ces piteux résultats sanctionnent plus qu’un gouvernement, et plus que la seule personne de Nicolas Sarkozy, qui est pourtant un problème à lui tout seul. Ce résultat sanctionne une politique économique et sociale clairement mise en oeuvre depuis 2007, une politique qui donc a échoué à convaincre les Français de son bien-fondé. Et pour cause.


Car avec le recul, on s’aperçoit que l’élection de Nicolas Sarkozy a été une dramatique erreur de casting pour notre pays. C’est à l’heure où les purges néolibérales montraient partout leurs limites que nous avons élu monsieur Mondialisation. C’est à l’heure de l’effondrement du système financier et de la crise qui frappe les économies du monde entier, à l’heure des économies imposées et de l’exigence morale retrouvée, que nous élisons un histrion qui n’a rien de plus pressé, une fois son élection en poche, que d’aller se pavaner sur le yacht de son ami milliardaire avec sa trop belle jeune épousée. C’est au moment où on aurait besoin de faire connaître notre voix en Europe que l’on élit celui qui s’en désintéresse avec une remarquable rectitude. Et lorsque les Américains se débarrassèrent enfin du lamentable Bush pour élire une administration raisonnable, on ne put que faire cruellement le parallèle avec ce qu’on avait chez nous.

Et pourtant, l’homme au paquet fiscal n’était pas seul, loin de là, à avoir promu cette vision du monde. S’il a bénéficié du soutien sans faille des milieux économiques et des média, c’est parce qu’il allait dans le sens d’un large consensus porté par "ceux qui savent". Souvenez-vous qu’il n’y a pas si longtemps, dans les journaux de droite comme de "gauche", on insistait sur la "nécessaire" remise à plat fiscale permettant de rendre plus d’argent aux "créateurs de richesses". Ce n’était que l’une des "réformes courageuses mais nécessaires" qui toutes allaient dans le même sens, à savoir complaire aux 2% de Français les plus riches et les plus puissants, les abreuver de millions tout en les soustrayant à la menace de la justice, tout en étendant une chape de plomb sur les 98% restants. Financer ces cadeaux par la dette semblait alors faire sens, et personne n’y trouvait à redire. Mais toutes ces absurdités ont fini par éclater comme ballon de baudruche, laissant à poil un pauvre roi esseulé dans son château des Champs-Elysées, tandis que sur les ondes pérorent les "j’vous l’avais bien dit" de ceux qui la veille avaient fait Sarkozy.

La déroute électorale de la droite est d’une ampleur considérable - rappelons que l’UMP a rassemblé 12,5% des suffrages exprimés, alors même que l’électorat conservateur est supposé être le plus fidèle en cas de forte abstention. Ce désaveu formel des citoyens ne fait qu’officialiser un état de fait, à savoir que Nicolas Sarkozy, son gouvernement et sa politique ne sont nullement supportés par le peuple. Quant à ces pompeux autorisés-à-penser qui ont fabriqué le sarkozysme et qui sont si pressés de ne pas sombrer avec lui, je ne leur demande évidemment pas de se suicider de honte, ils sont trop lâches pour ça, ni même seulement de démissionner, car ils aiment trop les délicieux euros (ce n’est pas la crise pour tout le monde). Par contre, j’apprécierais que messieurs Minc, Duhamel, BHL, Barbier, Joffrin et consorts profitent de ce joli début de printemps que nous avons pour prendre un peu de repos, se promènent dans notre si jolie campagne, aillent au spectacle, visitent les châteaux Cathares, ou je ne sais quelle occupation, mais par pitié, QU’ILS SE TAISENT UN PEU ! Nous savons à l’évidence mieux qu’eux ce qui va mal dans notre pays et quels moyens il y aurait pour les résoudre.
 
 

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