Gouverner, mode d’emploi

par Michel DROUET
lundi 10 décembre 2018

Où est-il le jeune homme fringant d’il y a dix-huit mois, celui qui allait remettre le pays sur les rails, où est la start-up nation, les emplois qu’on allait créer à la pelle ? Au lieu de ça on a eu droit au mépris aux cadeaux faits aux riches et à quelques miettes données à quelques-uns prises dans les poches de quelques autres.

Un Président non opérationnel

On ne dirige pas un pays en ignorant les trois quarts de ses citoyens, et surtout en se terrant à l’Elysée en attendant que les choses se passent. Il aura fallu trois semaines de manifestations, de dégradations et d’effets secondaires sur l’économie et la cohésion du pays pour qu’enfin il daigne réagir en annonçant qu’il recevra les partenaires sociaux, lui qui avait tout fait pour les marginaliser, avant de prononcer un discours, une fois de plus, fondateur.

Instruit ? Il l’est, mais c’est sa forme d’intelligence qui interpelle. Lors de sa formation dans les grandes écoles de la République il a séché le module « respect des autres » et n’a pas eu la moyenne en « concertation avec les citoyens ». Il a eu la meilleure note en « condescendance ».

Depuis huit jours il bosse dur les modules « Techniques de survie en milieu hostile » et « Comment se faire aimer par les corps intermédiaires ».

Il doit également se poser certaines questions sur le maintien de l’ordre. S’il avait envie de laisser pourrir le mouvement des gilets jaunes en jouant sur le retournement de l’opinion publique, c’est raté. Il serait bien qu’il compare les prouesses des services de renseignement qui sont capables d’éliminer des terroristes dans des contrées lointaines, mais qui sont incapables de neutraliser les casseurs comme on le fait avec les hooligans en les interdisant de matches.

A part ça, que faut-il faire ?

Faire en sorte que la vie reprenne, décemment pour tout le monde et s’attribuer la pleine responsabilité de ce qui s’est passé et non pas mettre sur le dos des autres les dégâts humains, matériels et économiques de cette révolution, puisqu’il faut bien nommer les choses.

Ensuite, réfléchir sur l’équation suivante : « Hausse des taxes et baisse des services publics » puisque c’est ce qui se passe depuis des années et inverser la proposition : « Baisse des taxes et hausse des services publics ». Je sais, je ne suis pas raccord avec le discours ambiant qui nous dit qu’on ne peut pas baisser les taxes en conservant notre niveau de services publics, comme si on oubliait des gisements d’argents qui sont à portée de mains, mais qu’on n’ose pas aller chercher, de peur de déplaire aux financeurs des campagnes électorales et aux amis banquiers.

 

Faut pas rêver !

Cela voudrait dire que Macron avale le programme que pas grand monde n’avait lu avant de voter.

Sur le papier, il est possible budgétairement de mettre fin à la colère des gilets jaunes et de leurs sympathisants par une véritable révolution fiscale.

J’avoue, je me suis fait plaisir. J’ai rêvé un instant…

Reste à savoir comment Macron va s’y prendre pour embobiner le pays et revenir in fine à ses fondamentaux libéraux et mondialistes.

Reste à savoir comment le pays réagira. 

  


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