Grève des Enseignants-Chercheurs : Les étudiants sont pris en otage !
par Mathieu Soliveres
mardi 17 février 2009
Voilà plus d’une semaine que de nombreux étudiants n’ont plus cours, mêmes les facultés de droit ne sont pas épargnées ! Le motif de ces grèves et blocages à répétition ? Le refus des enseignants-chercheurs de voir le décret concernant la modification de leur statut entrer en vigueur.
Alors que l’on pourrait penser que ce mouvement de contestation de la part du corps professoral ne concerne pas directement aux étudiants, qui n’ont pour la grande majorité d’entre eux pas lu ce décret, nous assistons à un phénomène de propagation de la mobilisation et les facs plutôt marquées "à droite" ne semblent pas y échapper !
Loin de se sentir pleinement concernés par ce décret dont ils n’ont pas pris connaissance, les étudiants se retrouvent réquisitionnés contre leur gré dans des AG où les enseignants-chercheurs ont remplacé à la tribune l’UNEF, Sud ou la CNT qui n’en demandaient pas tant ! Profs de droit administratif à l’appui, le décret tant décrié est lu, commenté et "expliqué" aux élèves...si le prof de droit administratif le dit, c’est qu’il ne doit pas être bon !
En plus d’être envoyés comme de la chair à canons en premières lignes dans les manifestations par leurs professeurs, les étudiants n’ont aucun moyen d’adopter une position critique voire opposée à celle, défendue par le corps enseignant. Les enseignants-chercheurs se moquent bien de perturber le déroulement des cours, ce sont les étudiants qui perdront une semaine en juin dont ils ne pourront pas profiter pour travailler, faire un stage ou tout simplement partir en vacances.
Sifflés, insultés, hués, par des Assemblées Générales acquises (faute de choix) à leurs professeurs, les élèves qui osent remettre en question la validité des arguments en faveur des blocages et de la mobilisation savent pertinemment qu’il ne faudra pas espérer valider leurs semestres si par malheur ils devaient se retrouver à l’oral face aux professeurs auxquels ils s’opposent .
On croit rêver !
Mathieu SOLIVERES