Grippe aviaire : nouvelle victime au Nigéria

par Antoine Christian LABEL NGONGO
vendredi 2 février 2007

Les pays d’Afrique n’ont pas la même logistique de soins que les pays de l’Europe de l’Ouest. Il est toujours possible d’éliminer une souche lorsqu’on sait d’où il vient. Néanmoins, les recherches vont être difficiles. Abdoullahi Nasidi, le directeur de la Santé publique au au ministère fédéral indique qu’il a été établi avec certitude qu’une personne est morte au Nigéria de la grippe aviaire. Que va-t-il se passer ?

Suite à la mort d’une femme le 17 janvier 2006, une enquête a été diligente pour expliciter la mort de cette femme. Selon les propos d’Abdoullahi Nasidi (le directeur de la santé du Nigéria) « Nous avons établi avec certitude qu’une personne est morte de la grippe aviaire. Deux autres cas mortels ne sont pas encore confirmés ». La victime du virus H5N1, décédée en janvier. était une jeune femme âgée de 22 ans.Elle était originaire de la capitale économique du Nigéria : Lagos. La mère de la victime, qui présentait des symptômes similaires, est décédée une douzaine de jours avant, le 4 janvier, mais aucun prélèvement n’a été effectué sur cette femme en vue d’analyses, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Ce décès est le premier cas humain enregistré en Afrique sub-saharienne. Plusieurs personnes cependant sont décédées récemment, après avoir présenté des symptômes grippaux. L’OMS précise toutefois que, dans deux autres cas mortels suspects, toujours au Nigeria, dans l’Etat de Taraba (centre-est), à la frontière avec le Cameroun, les analyses préliminaires n’ont pas encore permis de déceler le virus H5N1. D’après le Centre national de la crise contre la grippe aviaire, l’un de ces deux cas suspects habitait dans la même maison que la jeune femme décédée.

Le 7 février 2006, le Nigeria avait été le premier pays africain à annoncer un cas de grippe aviaire dans l’Etat de Kaduna (nord) où, depuis, quelque 950 000 volatiles sont morts : 350 000 poulets ont été décimés par le virus, le reste a été abattu. Depuis les premiers cas de grippe aviaire avérés au Nigeria et dans plusieurs autres pays africains, en 2006, les experts craignent que le virus ne se répande à grande échelle en Afrique où le manque d’infrastructures sanitaires rend la surveillance difficile.

Lagos : quinze millions habitants et des conditions sanitaires précaires

L’Etat de Katsina, au nord du Nigeria, a également annoncé, le 12 janvier 2007, la réapparition du virus, détecté dans trois fermes. Le risque de transmission est particulièrement élevé à Lagos, selon les experts de l’OMS. Cette mégalopole compte une quinzaine de millions d’habitants qui vivent dans des conditions sanitaires précaires : « On y voit des poulets picorer le long des trottoirs et dans les cours des maisons. Les gens doivent éviter de consommer des volailles et des œufs de provenance inconnue », a rappelé, par précaution, Abdoullahi Nasidi.

Le décès de la jeune Nigériane porte à 164 cas connus le nombre de victimes humaines à travers le monde, et les pays voisins du Nigeria, -le Bénin, le Cameroun et le Niger- ont immédiatement renforcé leurs contrôles aux frontières à la suite de cette annonce. « Nous allons réactiver les systèmes de veille sanitaire », a déclaré le directeur béninois de la protection sanitaire, le Dr Laurent Assogba. Au Cameroun, pays qui avait interdit les importations de volailles nigérianes dès février 2006, la surveillance s’était quelque peu « relâchée, mais les contrôles vont reprendre à présent », a indiqué le ministère de l’Elevage.

Bénin, Cameroun et Niger renforcent la surveillance

Au Niger, pays frontalier du Nigeria, quatre foyers de grippe aviaire avaient été signalés en 2006, dont trois dans le département de Magaria (région de Zinder) et un autre dans celui de Madarounfa (région de Maradi), tous situés dans le sud-est du pays. A l’instar du Bénin et du Cameroun, les autorités nigériennes ont également certifié leur intention de redoubler de vigilance. La contrebande est très développée le long de la frontière poreuse Niger-Nigeria (1 500 kilomètres). Selon le ministre nigérien de l’Elevage Djina Abdoulaye, « des poulets et des oeufs sont saisis tous les jours et détruits systématiquement par les brigades de contrôles mises sur pied, depuis février 2006. Des campagnes de sensibilisation et des ateliers de formation sur les risques et les mesures de prévention du virus H5N1 sont également organisés pour les techniciens de santé animale et pour les paysans », a ajouté Djina Abdoulaye.


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