Guerre des sondages : Marine Le Pen à 17%

par Yann Riché
samedi 15 janvier 2011

A moins de 17 mois de l'élection présidentielle les grandes manoeuvres ont bel et bien commencé. Le timing est très simple, d'un côté les challengers vont se positionner tout au long de l'année 2011 pour prendre la corde et être dans le sprint final de 2012, de l'autre le président en place va s'assurer de déminer le terrain, promouvoir son action jusqu'au bout profitant de son statut d'homme d'état pour gérer au mieux l'espace médiatique

Mais le sondage réalisé par le CSA pour Marianne avait un but : mesurer l'audience du FN au moment où le vieux chef s'en va pour laisser la place, vraisemblablement à sa fille, Marine. C'est donc Marine qui est passée au crible de ce sondage, dans sa position évidemment de présidentiable, et elle fait un bon score qui la rend légitime dans sa candidature. (cf ci-dessous) :

Le problème pour Marine Le Pen comme pour son père réside dans l'opposition dure à laquelle elle est confrontée, opposition qui est un frein, voire même, un obstacle infranchissable pour la conquête du pouvoir puisqu'à 17 / 18% elle ne dispose pas de réserves de voix suffisantes, le corps électoral à 69% étant sûr de ne pas voter pour elle (mais c'est mieux que son père qui cristallise encore 78% de votants contre lui).


Autres enseignements l'idée de l'alliance entre l'UMP et le FN n'est pas prêt d'aboutir, car si 39% des sympathisants UMP sont favorables à cette idée et 54% des sympathisants FN, il reste 57% de sympathisants UMP qui sont contre. Par ailleurs pour l'ensemble des français, seuls 23% y sont favorables, 67% contre.

Marine : d'extême droite, courageuse et raciste

Les principaux traits de "caractère" de Marine Le Pen sont nettement définis pas les sondés, et l'image correspond au marketing du FN dans la suite logique tracée par le père.
La surprise, ou bien plutôt une autre tradition du poujadisme, provient du soutien manifesté par les artisans, commerçants et chefs d'entreprises qui à 41% se retrouvent dans les idées portées par Marine Le Pen. L'une des raisons provient sans aucun doute de la déception Sarkozienne, la crise, le bling bling et le statut de l'auto-entreprise qui ont marqué les très petites entreprises, leurs patrons n'étant pas traditionnellement à gauche, la protestation se trouve alors à droite toute.

En tout état de cause le score de la présidentielle est important pour les candidats et leur parti, en fait pour le financement public de leur parti qui dépend des scores réalisés. Pour certains il n'y pas le feu mais beaucoup de travail à réaliser pour atteindre leurs scores de 2007, en particulier du côté de Bayrou qui oscille entre 6 et 9% mais qui a l'avantage d'être un candidat certain et naturel pour le centre "gauche". Avantage : la présence de DD Villepin n'est pas certaine et celle d'Hervé Morin ressemble plus à du marchandage de cuisine qu'à la volonté de porter un réel projet.

Le score d'Eva Joly milite pour une improbable candidature Hulot, l'Europe Ecologie ne trouve pas encore la fenêtre pour peser réellement dans l'élection. Pour cause, les problèmes économiques et d'emplois, de capitalisme et de libre-échange seront plus portés par la gauche.

Au parti socialiste, soulagement, le candidat quel qu'il soit est bel et bien dans la course...

A gauche Mélenchon rivalise avec Besancenot : pas sûr pourtant que 1 + 1 fasse 2, ils devraient donc aller tous deux au bout.

Et comme rien ne sert de courir, il faut partir à point... on peut dire que la présidentielle entame son premier tour de piste.


Lire l'article complet, et les commentaires