Handicap

par jlhuss
mardi 3 juillet 2012

Bien sûr beaucoup diront « laissez le temps au temps » et ils auront raison. Il est bien trop tôt pour porter des jugements de fond. En vérité le véritable verdict tombera dans 5 ans et c’est le seul qui compte.

Pour autant il n'est pas interdit de s’interroger sur la baisse brutale et rapide des cotes de confiance, à la fois du Président de la République et du Premier Ministre. Le désamour est obligatoire mais souvent il faut attendre un peu plus longtemps. Nicolas Sarkozy bénéficia d’un « état de grâce » dans les enquêtes d’opinion de plus de 6 mois, à l’image de François Fillon. L’usure serait-elle de plus en plus rapide ? La crise toujours plus menaçante serait-elle responsable ?

Il conviendrait plutôt de revisiter la campagne présidentielle et les premières actions gouvernementales.

Il n’est pas raisonnable, en premier lieu, de considérer l’élection de François Hollande comme une adhésion forte à la fois à la personnalité de l’homme et à son programme. Le candidat lui-même a d’ailleurs tout misé sur le rejet de Sarkozy. C’est bien ce rejet qui a été majoritaire le 6 mai, rien d’autre. En matière programmatique le candidat Hollande était par ailleurs très prudent, ne promettant pas la lune, exprimant clairement que les avantages à distribuer ici ou là ne le seraient que si la situation financière l’autorisait. Pour ceux qui savent lire entre les lignes, ils ne peuvent être surpris par « un compte qui n’y serait pas » : quelques euros seulement par mois de plus pour le SMIC par exemple. Mais le rejet était plus fort que tout et rendait plus ou moins sourds le plus grand nombre.

En revanche des réformes sociétales, tel que le mariage des homosexuels s’annoncent prestement alors qu’elles ne faisaientt certainement pas partie des préoccupations prépondérantes de l’électeur. Bof se disaient-ils, « laissons-lui ses homosexuels » s’il nous débarrasse de Sarko et nous donne des emplois stables et des sous. Ils mesurent qu’ils vont sans doute connaître les réformes sociétales, neutres financièrement, sans toucher du doigt les avantages escomptés.

Il y a plus. Une majorité de nos concitoyens sont de plus en plus conscients que le nouveau gouvernement essaye de cacher les réalités et de masquer les mesures d’austérité qui s’imposent. Le fameux audit de la Cour des comptes, tant attendu, non seulement n’accable pas la gestion immédiatement précédente, mais réitère les nécessités de la rigueur budgétaire. Le mot reste toujours tabou pour les nouveaux à l’image des anciens, mais les gens ne s'y trompent pas et là encore ils n'avaient pas voulu entendre.

Dans ce contexte difficile très particulier le pouvoir ne donne pas une « prime » mais au contraire représente un handicap.

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