#Hollande aurait-il le #Blair d’un caniche ?
par syd93
jeudi 5 septembre 2013
Depuis 16 mois qu’il est au « commande » du pays, François Hollande a démontré que son modèle politique n’est pas Jaurès mais Tony Blair. Comme son modèle britannique qui a livré les services publics anglais à la City, Hollande livre notre modèle social au CAC 40. Avec l’accord Medef, les salariés français sont maintenant dans l’obligation d’acheter leur complémentaire santé à des compagnies privées, et angoissent à l’idée d’être jetés dans la jungle du marché du travail, sans droit à un reclassement digne, en cas de licenciement. Dès demain, il envisage de privatiser notre système de retraite, en rallongeant tellement la durée des cotisations, qu’acquérir ses droits à taux plein tiendra du miracle. Les assurances vies et autres placements retraites par capitalisation se frottent les mains comme elle le faisaient déjà sous les gouvernements de droite. Mais un cap nouveau est à présent franchi : à l’instar de Tony Blair en 2003, qui était le seul dirigeant européen à faire la promotion d’une guerre made in USA, François Hollande a décidé de suivre « fidèlement » et sans contre partie le président Obama. Ainsi, un « socialiste » privilégie le canon et devient faucon. Ainsi un « socialiste » privilégie le diktat au parlement. Car ce « socialiste » veut être Blair plutôt que Jaurès. Ce faisant, deviendrait-il le nouveau caniche européen de l’Amérique en lieu et place de la Grande Bretagne ?
Pardon d’être si violent, si virulent à travers notre question. Beaucoup s’offusquent et déplorent déjà notre ton. Il est pourtant dans la droite ligne de notre ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui utilisait avec verve cette comparaison à l’égard d’un Sarkozy va-t-en guerre aligné sur les Etats Unis. Surtout, A gauche pour de vrai !, nous en avons assez de la confiscation par les Solfériniens des « gros mots » en politique qui seraient devenus, depuis le 6 mai, leurs propriétés exclusives !
Les gros mots de #Solférino par sydne93
Mais revenons à nos moutons. Pardon, nous voulions écrire à notre caniche. Ce qui est particulièrement frappant, violent et virulent dans cette affaire d’alignement outre Atlantiste de la France réside dans le refus catégorique de François Hollande de faire procéder à un vote du parlement.
Nous n’entendons pas ici discuter du bien fondé ou du mal fondé d’une intervention armée en Syrie. Quelque chose nous dit que vous soupçonnez déjà quelle est notre position qui pourrait bien être une totale opposition à n’importe quelles formes d’interventions militaires.
D’évidence, ce pouvoir militaire absolu accordé au président de la Ve République fait tourner la tête. N’oublions du reste jamais que cette Ve république a été construite sur mesure pour un général de Corp d’armée. Et la tête de François Hollande a bien tourné, aussi vite, si ce n’est plus, qu’un derviche tourneur qui se voit bien chef de guerre lui aussi afin de mieux détourner l’opinion mondiale de ce qui se passe en Turquie.
Une intervention militaire début septembre aurait eu pour effet d’atténuer la fameuse rentrée sociale, surtout que le principal projet de rentrée de notre gouvernement est de poursuivre la privatisation de notre système de retraite. La Ve République est si commode, si pratique, si confortable pour le chef de l’état, quel qui soit, lorsqu’il s’agît d’allumer un contre feu, agiter un chiffon rouge, détourner l’opinion. Sarkozy, souvenons-nous, était passé maître dans l’exercice du souverain absolu, au point que le citoyen n’était autre qu’un pov’con sans intérêt.
Dès lors, la manœuvre de détournement, d’ordinaire moins visible, a explosé au grand jour.
Mais un transformer n’est rien d’autre qu’un jouet. Un jouet qui sert à habituer le petit garçon, moins souvent la petite fille, aux missiles et aux frappes préventives.
Alors, à en croire Laurent Fabius, notre ministre des affaires étrangères, nous pouvons répondre sans trop craindre de nous tromper,