Hollande coupe l’arbre Montebourg, qui cachait la forêt Macron
par Laurent Herblay
mercredi 27 août 2014
Mardi a été nommé le nouveau gouvernement avec départ d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filipetti. Le candidat pour qui la finance était une ennemie nomme un banquier d’affaire à Bercy. Il assume toujours davantage le cap eurolibéral défendu depuis le début d’année.
Le président a tardé à trancher. La majorité est affaiblie par l’éviction de son aile gauche, ce qui pourrait mettre en péril sa situation à l’Assemblée. En outre, cela s’ajoute à une impopularité très forte, qui prend sa source dans une situation économique toujours mauvaise et le sentiment justifié que l’équipe au pouvoir n’est pas à la hauteur. En outre, le cap eurolibéral, davantage assumé depuis le début d’année, qui fait de la compétitivité l’alpha et l’omega du gouvernement, au point de chercher 50 milliards d’économies budgétaires pour en rétrocéder 40 aux entreprises pour baisser le prix du travail, n’est pas parvenue à convaincre de son bien-fondé, notamment auprès de l’électorat traditionnel de la gauche, qui a déserté en masse pour voter Front National, comme on a pu le voir lors des élections européennes.